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Diquat

1. NOM
   1.1 Substance
   1.2 Classe
   1.3 Synonymes
   1.4 Numéros d'identification
      1.4.1 Numéro CAS
      1.4.2 Autres numéros
   1.5 Noms commerciaux
   1.6 Fabricants, Importateurs
2. RESUME
   2.1 Principaux risques et organes cibles
   2.2 Résumé des effets cliniques
   2.3 Diagnostic
   2.4 Premiers gestes et principes de traitement
3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
   3.1 Origine de la substance
   3.2 Structure chimique
   3.3 Propriétés physiques
      3.3.1 Couleur
      3.3.2 Etat/présentation
      3.3.3 Description
   3.4 Autres caractéristiques
4. UTILISATIONS/CIRCONSTANCES DE L'INTOXICATION
   4.1 Utilisations
      4.1.1 Utilisations
      4.1.2 Description
   4.2 Circonstances à haut risque
   4.3 Population à risque professionnel
5. VOIES D'ENTREE
   5.1 Voie orale
   5.2 Inhalation
   5.3 Voie cutanée
   5.4 Voie oculaire
   5.5 Voie parentérale
   5.6 Autres
6. CINETIQUE
   6.1 Absorption selon la voie d'exposition
   6.2 Distribution selon la voie d'exposition
   6.3 Demi-vie biologique selon la voie d'exposition
   6.4 Métabolisme
   6.5 Elimination selon la voie d'exposition
7. TOXICOLOGIE
   7.1 Mode d'action
   7.2 Toxicité
      7.2.1 Données chez l'homme
         7.2.1.1 Adultes
         7.2.1.2 Enfants
      7.2.2 Données chez l'animal
      7.2.3 Données in vitro
      7.2.4 Normes sur les lieux de travail
      7.2.5 Dose Journalière Admissible (DJA) et autres taux indicatifs
   7.3 Carcinogénicité
   7.4 Tératogénicité
   7.5 Mutagénicité
   7.6 Interactions
8. ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES
   8.1 Echantillonage
      8.1.1 Prélèvement de spécimens et d'échantillons
      8.1.2 Stockage des spécimens et échantillons de laboratoire
      8.1.3 Transport des spécimens et échantillons de laboratoire
   8.2 Analyses toxicologiques et interprêtation
      8.2.1 Test sur le(s) élément(s) toxique(s) des échantillons
         8.2.1.1 Test(s) qualitatif(s) simple(s)
         8.2.1.2 Test(s) qualitatif(s) de confirmation
         8.2.1.3 Méthode(s) quantitative(s) simple(s)
         8.2.1.4 Méthode(s) quantitative(s) de confirmation
      8.2.2 Tests sur les spécimens biologiques
   8.3 Examens biomédicaux et interprêtation
      8.3.1 Analyse biochimique
         8.3.1.1 Sang, plasma ou sérum
         8.3.1.2 Urine
      8.3.2 Analyse des gaz du sang artériel
      8.3.3 Analyse hématologique
      8.3.4 Interprétation des examens biochimiques
   8.4 Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation
   8.5 Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens toxicologiques
   8.6 References
9. SIGNES CLINIQUES
   9.1 Intoxication aiguë
      9.1.1 Ingestion
      9.1.2 Inhalation
      9.1.3 Voie cutanée
      9.1.4 Contact oculaire
      9.1.5 Voie parentérale
      9.1.6 Autres voies
   9.2 Intoxication chronique
      9.2.1 Ingestion
      9.2.2 Inhalation
      9.2.3 Voie cutanée
      9.2.4 Contact oculaire
      9.2.5 Voie parentérale
      9.2.6 Autres voies
   9.3 Evolution, pronostic, cause du décès
   9.4 Description analytique des effets cliniques
      9.4.1 Cardiovasculaires
      9.4.2 Respiratoires
      9.4.3 Neurologiques
         9.4.3.1 SNC
         9.4.3.2 Système nerveux périphérique
         9.4.3.3 Système nerveux autonome
         9.4.3.4 Muscles lisses et muscles striés
      9.4.4 Gastro-intestinaux
      9.4.5 Hépatique
      9.4.6 Urinaires
         9.4.6.1 Rénaux
         9.4.6.2 Autres
      9.4.7 Système endocrinien et de la reproduction
      9.4.8 Dermatologiques
      9.4.9 Oeil, oreille, nez, gorge: effets locaux
      9.4.10 Hématologiques
      9.4.11 Immunologiques
      9.4.12 Métaboliques
         9.4.12.1 Troubles acido-basiques
         9.4.12.2 Troubles hydro-électrolytiques
         9.4.12.3 Autres
      9.4.13 Réactions allergiques
      9.4.14 Autres effets cliniques
      9.4.15 Risques particuliers
   9.5 Autres
   9.6 Résumé
10. TRAITEMENT
   10.1 Principes généraux
   10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique
   10.3 Décontamination
   10.4 Elimination
   10.5 Traitement antidotique
      10.5.1 Adultes
      10.5.2 Enfants
   10.6 Discussions sur le traitement
11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES
   11.1 Cas cliniques de la littérature
12. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
   12.1 Mesures préventives spécifiques
   12.2 Autres
13. REFERENCES
14. AUTEURS, LECTEURS, DATES, ADRESSES
    International Programme on Chemical Safety
    Poisons Information Monograph 580
    Chemical

    1.  NOM

        1.1  Substance

             Diquat

        1.2  Classe

             Hydrocarbure cyclique, dérivé du pyridilium.

        1.3  Synonymes

             Diquat dibromide; ethylene dipyridylium dibromide

        1.4  Numéros d'identification

             1.4.1  Numéro CAS

                    Diquat: 2764-72-9

             1.4.2  Autres numéros

                    Autres numéros CAS:

                    Diquat (ion libre): 231-36-7 (Hayes & Laws, 1991)
                    Diquat (dibromure): 85-00-7 (Lewis, 1992; Budavari,
                    1996)
                    Diquat (dichlorure): 4032-26-2 (Lewis, 1992)
                    Dibromure monohydraté de diquat: 6385-62-2

                    Numéros RTECS/NIOSH:

                    Diquat dibromure: JM5690000 (Lewis, 1992; NIOSH, 1994)
                    Diquat dichlorure: JM5750000 (Lewis, 1992)

                    Numéros ONU:

                    2781 (solide)
                    2782 (liquide)
                    (NIOSH, 1994)

        1.5  Noms commerciaux

             Le diquat est exclusivement commercialisé sous forme de
             dibromure monohydraté (WHO, 1984; Budavari, 1989;
             Cluzeau,1996)
             - Aquacide
             - Cleansweep
             - Deiquat
             - Dextrone
             - FB/2
             - Preeglone
             - Reglon
             - Reglone
             - Reglone 2
             - Weedtrine-D
             - Weedol
             Des préparations commerciales peuvent contenir associé au
             diquat, du paraquat ou d'autres herbicides et/ou des agents
             mouillants.
             (Gosselin et al., 1984; WHO, 1984; Baselt & Cravey, 1989;
             Testud, 1993; Budavari, 1996).

        1.6  Fabricants, Importateurs

             ICI Sopra (Cluzeau, 1996)

    2.  RESUME

        2.1  Principaux risques et organes cibles

             - Causticité lors du contact avec la solution
             concentrée.
             - Par ingestion, toxicité systémique importante: dose létale
             de 2 à 6 g soit 10 à 30 ml d'une solution concentrée à
             20%.
             - Cibles principales: rein, foie, système nerveux
             central.
             - Contrairement au Paraquat, le Diquat n`entraine pas de
             toxicité pulmonaire retardée.

        2.2  Résumé des effets cliniques

             - L'atteinte caustique gastro-intestinale est l'une des
             caractéristiques de l'intoxication: elle se manifeste par des
             vomissements, une diarrhée verdâtre. L'apparition des lésions
             caustiques peut être retardée.
             - Une distension abdominale est liée à une séquestration
             intestinale de liquide, à un iléus paralytique. Ce troisième
             secteur est responsable d'une déshydratation avec
             hémoconcentration, d'une hypovolémie, d'un choc avec
             insuffisance rénale fonctionnelle puis organique (effet
             toxique direct surajouté).

             - Sur le plan neurologique, somnolence progressive puis coma.
             Des complications cérébrales sont possibles.
             - A fortes doses on peut observer une atteinte hépatique.
             - Le décès peut survenir dans un contexte de défaillance
             polyviscérale (nécrose diffuse) ou à la suite d'un trouble du
             rythme ventriculaire.
             - Le diquat ne produit pas l'atteinte pulmonaire
             caractéristique du paraquat.

        2.3  Diagnostic

             - Le diagnostic est établi à partir de l'anamnèse et est
             conforte par le test au dithionite de sodium sur les urines
             (sensible mais non specifique).
             - Dosage radio-immunologique.

        2.4  Premiers gestes et principes de traitement

             - Sauvegarde et maintien des fonctions vitales.
             - Epuration digestive: vomissements provoqués le plus tôt
             possible, administration de charbon activé ou de bentonite ou
             de terre à Foulon, puis à l'admission à l'hôpital: lavage
             gastrique, administration répétée de charbon activé.
             Correction des pertes hydro-électrolytiques.
             Maintien de la diurèse (furosémide).
             - Surveillance horaire de la diurèse, mesure de la pression
             veineuse centrale.
             - Hémodialyse en cas d`insuffisance rénale.

    3.  PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES

        3.1  Origine de la substance

             Origine synthétique (ICI Sopra). Synthèse réalisée par
             Fielden en 1958 (Budavari, 1996)

        3.2  Structure chimique

             Formule brute:
             Dibromure: C12 H12 Br2 N2
             C 41,89%, H 3,52%, Br 46,45%, N 8,14%
             (Budavari, 1996)
    
             Poids moléculaire:
             Cation: 184.2 (WHO, 1984)
             Dibromure: 344.07 (Budavari, 1996)
    
             Formule semi-développée:
    
             Cation:
             - dihydro-6,7 dipyrido [1,2-a: 1,2'-c] pyrazinediium
             - 1, 1' ethylene, 2,2' bipyridil.
    

             Dibromure:
             - 6,7-dihydrodipyrido[1,2-a;2',-1'-c]pyrazinediium dibromide
             - 1,1'-ethylene-2,2' dipyridylium dibromide
             - 1,1-ethylene-2,2 bipyridylium dibromide
             - 9,10-dihydro-8a,10,-diazoniaphenanthrene dibromide
             - 9,10-dihydro-8a,10a, diazoniaphenanthrene dibromide
             - 9,10-dihydro-8a,10a-diazoniaphenanthrene
             (1,1'-ethylene-2,2'-bipyridylium) dibromide
             - 6,7-dihydropyrido (1,2-a;2'-1'-c) pyrazinediium dibromide
             - 1,1'-ethylene-2,2' bipyridylium dibromide- ethylene
             dipyridylium dibromide
             - 1,1-ethylene-2,2'-dipyridylium dibromide
             - 1,1'-aethylen-2,2'-bipyridinium-dibromid
             - dipyrido (1.2-a; 2', 1'-c) pyrazinediium, 6,7-dihydro-,
             dibromide
             - 5,6-dihydro-dipyrido(1,2a; 2,1c)pyrazinediium dibromide
    
             (Gosselin et al., 1984; WHO, 1984; Arena, 1986; Baselt &
             Cravey, 1989; Lewis, 1992; NIOSH, 1994; Budavari, 1996;
             Cluzeau, 1996; Reynolds, 1996)

        3.3  Propriétés physiques

             3.3.1  Couleur

                    Jaune pâle

             3.3.2  Etat/présentation

                    Poudre cristalline (état à température
                    ambiante de la forme monohydratée)

             3.3.3  Description

                    - Sans odeur (WHO, 1984)
                    - pH 6-7 (formulation liquide de dibromure) (WHO,
                    1984)
                    - Non volatil (Cluzeau, 1996)
                    - Solubilité:
    
                             - dans l'eau: 70% à 20°C (700 g/l) (WHO,
                             1984; NIOSH, 1994; Budavari, 1996; Cluzeau,
                             1996)
                             - dans l'alcool: légèrement soluble (WHO,
                             1984; Budavari, 1996)
                             - dans les solvants organiques: insoluble
                             (WHO, 1984; Budavari, 1996)
    
                    - Non inflammable en formulation aqueuse (WHO, 1984)
                    - Non explosif en formulation aqueuse (WHO, 1984)

                    - Stable en conditions neutre et acide (Budavari,
                    1996; Cluzeau, 1996), instable en condition alcalines
                    (hydrolyse) (WHO, 1984; Cluzeau, 1996).
                    - Point d'ébullition: approximativement 300°C
                    (température de décomposition) (WHO, 1984).
                    - Point de fusion:
                             - 180 °C (dibromure) (WHO, 1984)
                             - 320 °C (335-340 °C) selon les sources
                             (Budavari, 1996)
                             - 355 °C (Lewis, 1992)
                    - Densité à 20°C: 1,2
                    - La formulation commerciale est un liquide brun foncé
                    et contient notamment des agents mouillants.

        3.4  Autres caractéristiques

             - Dégage des vapeurs toxiques d'oxydes d'azote et de
             brome quand il est chauffé (Lewis, 1992)
             - Instable en milieu alcalin (NIOSH, 1994)
             - Risques pour l'environnement:
             - dans l'eau, le diquat subit une rapide dégradation
               photochimique: les produits de dégradation ont une toxicité
               moindre (WHO, 1984). Les résidus disparaissent rapidement de
               l'eau par adsorption sur les herbes aquatiques et surtout les
               boues. La toxicité du diquat est faible pour les poissons;
               ceux-ci ne stockent par le diquat. L'eau traitée (ou
               contaminée) ne doit pas être utilisée pour l'arrosage avant
               un délai de 10 jours (WHO, 1984).
             - au contact du sol, le diquat est rapidement inactivé par
             l'argile, la terre. La dégradation du diquat adsorbé peut
             être très longue (5 à 10% par an) (WHO, 1984). La persistance
             de diquat adsorbé n'a aucune conséquence sur l'activité
             microbienne de la microfaune (WHO, 1984).

    4.  UTILISATIONS/CIRCONSTANCES DE L'INTOXICATION

        4.1  Utilisations

             4.1.1  Utilisations

             4.1.2  Description

                    (Gosselin et al., 1984; Cluzeau, 1996;
                    Budavari, 1996)
                    - Herbicide de contact non sélectif utilisé en
                    agriculture et en horticulture, en milieu aquatique
                    (herbes flottantes et immergées)
                    - Herbicide non sélectif de pré-levée utilisé pour le
                    défanage, l'épamprage, la dessication, le binage
                    chimique
                    - Défoliant
                    - Dessicant

        4.2  Circonstances à haut risque

             Projections cutanées et oculaires, inhalation de
             l'aérosol lors de la préparation ou de l'utilisation du
             produit.
             Ingestion volontaire, ingestion accidentelle lors du
             déconditionnement de la préparation commerciale.

        4.3  Population à risque professionnel

             Agriculteurs, horticulteurs.

    5.  VOIES D'ENTREE

        5.1  Voie orale

             - Atteinte caustique locale selon la concentration;
             passage systémique conséquent.

        5.2  Inhalation

             - Irritation locale selon la concentration.
             - Pas de passage systémique si la taille des particules de
             l'aérosol est correcte (supérieure à 5 microns) mais:
             - l'atteinte pulmonaire caractéristique du paraquat est
             décrite expérimentalement lors de l'instillation
             intra-trachéale directe de diquat à très fortes doses (Manabe
             & Ogata, 1987),
             - un cas de toxicité systémique est décrit quatre jours après
             un épandage par aérosol (Wood et al., 1976), mais la relation
             est incertaine.

        5.3  Voie cutanée

             - Atteinte caustique locale selon la concentration.
             - Passage systémique possible lorsque la peau est lésée et/ou
             lors de l'utilisation répétée.

        5.4  Voie oculaire

             Atteinte caustique locale selon la concentration.

        5.5  Voie parentérale

             Pas de donnees

        5.6  Autres

             Pas de donnees

    6.  CINETIQUE

        6.1  Absorption selon la voie d'exposition

             Voie orale
             - Chez l'animal, la résorption intestinale est faible.
             - 90 à 97% d'une dose de diquat (dibromure) marqué au carbone
             14 sont retrouvés dans les fécès, et 4 à 11% dans les urines
             (Daniel & Cage, 1966).
             - La résorption est rapide (Testud, 1993).
             Voie cutanée
             La résorption transcutanée est possible (Arena, 1986); elle
             est faible sur peau saine (WHO, 1984), significative sur peau
             lésée (Testud, 1993).
             Voie parenterale
             Lors de l'injection sous-cutanée de 10 mg/kg de diquat marqué
             au carbone 14, 87% sont retrouvés dans les urines, et 5% dans
             les fécès (Daniel & Cage, 1966).
             Voie pulmonaire
             Par inhalation la résorption est possible (Arena 1986), mais
             quasi nulle du fait de la taille des particules de l'aérosol,
             supérieure à 5 microns, trop importante pour que l'alvéole
             soit atteinte.
             - L'instillation de diquat marqué au carbone 14 dans la
             trachée montre une absorption par voie pulmonaire (Charles et
             al., 1978).

        6.2  Distribution selon la voie d'exposition

             Le diquat présente une certaine affinité pour le foie et
             le rein (WHO, 1984). L'affinité pulmonaire du diquat est très
             faible.
             Chez l'animal
             - Le diquat n'est pas lié aux protéines (Lock, 1979).
             - Par rapport au paraquat, le diquat administré en une dose
             unique de 20 mg/kg par voie intraveineuse chez le rat se
             distribue 10 à 30 fois moins dans les poumons et le muscle, 2
             à 8 fois moins dans le coeur, les surrénales, la rate...,
             mais une à quatre fois plus dans le foie et les reins (Sharp
             et al., 1972).
             - Lors de l'administration orale de diquat (250 mg/kg)
             pendant plusieurs semaines, les concentrations les plus
             élevées sont retrouvées dans les reins et le colon (0.18 et
             1.17 mg/kg), puis dans le poumon (jusqu'à 0.53 mg/kg), le
             foie (jusqu'à 0.22 mg/kg), tandis que les concentrations dans
             le cerveau, le muscle et le sang sont très basses (Lichfield
             et al., 1973).
             - Le diquat n'est pas stocké dans les poumons, le foie, le
             cerveau, les surrénales et le muscle, mais il s'accumule dans
             le rein (Rose & Smith, 1977).

             - Lors de l'administration de dose létale 50 per os chez le
             rat, les concentrations les plus élevées à 2 heures et 24
             heures sont retrouvées dans le rein, le foie et les poumons
             (WHO 1984).
             - 0.04 à 0.15% d'une dose ingérée par la vache (4 à 20 mg/kg)
             sont excrétés dans le lait (Stevens & Walley, 1966).
    
             Chez l'homme
             - Les données suivantes concernent la voie digestive. Les
             quantités résorbées par les autres voies sont habituellement
             minimes.
             - Chez un adulte ayant inhalé du diquat et présentant des
             douleurs abdominales, une vision floue et une atteinte
             rénale, la concentration plasmatique de diquat à la 5° heure
             a été estimée à 0.56 mg/l (Williams et al., 1986).
             - Chez un adulte ayant ingéré entre 15 et 22 g de diquat et
             décédé au 8ème jour, les taux plasmatiques et urinaires
             étaient respectivement de 0.47 et 1.85 mg/l. Les taux
             post-mortem dans le sang étaient de 0.06 mg/l et dans le
             poumon, le foie, le rein et la rate respectivement 0.56,
             0.33, 1.19 et 1.04 mg/kg (Schoenborn et al., 1971).
             - Chez un intoxiqué décédé environ 15 heures après une
             ingestion de 300 ml de diquat concentré à 20%, les taux
             étaient respectivement de 56, 2.1, 0.02, 8.1, 14, 15 ppm dans
             les urines, le cerveau, le rein, le foie, les poumons et
             l'humeur vitrée (Mc Carthy & Speth, 1983).

        6.3  Demi-vie biologique selon la voie d'exposition

             Pas de données disponibles chez l'homme (Baselt &
             Cravey, 1989).

        6.4  Métabolisme

             Pas de métabolites connus chez l'homme (Ellenhorn &
             Barceloux, 1988; Baselt & Cravey, 1989).
             Chez le rat, par voie orale, 6% d'une dose sont retrouvés
             dans les urines, principalement sous forme inchangée (5% de
             la dose) ou de diquat dipyridone, et 89% dans les fécès
             principalement sous forme inchangée (57% de la dose) ou de
             diquat monopyridone (5%). Ces métabolites sont peu toxiques.
             (Daniel & Cage, 1966; FAO/WHO, 1978; Mahieu et al.,
             1984).
             Après administration sous-cutanée chez le rat, 5% de la dose
             est retrouvée dans les fécès et 87% dans les urines (75% sous
             forme de diquat, 3% sous forme de diquat monopyridone et  6%
             sous forme de diquat dipyridone) (FAO/WHO, 1978).
             Selon la voie d'administration ou l'espèce, 1 à 20% d'une
             dose de diquat administrée sont métabolisés.
             Des études in vitro suggèrent que la flore bactérienne
             intestinale est à l'origine de la métabolisation du diquat
             (WHO, 1984).

        6.5  Elimination selon la voie d'exposition

             Voie orale:
             - Lors de l'ingestion par le rat d'une dose unique de 5 ou 10
             mg/kg de diquat marqué (bromure), au bout de 48 heures, 90%
             du diquat est retrouvé dans les fécès, et 10% dans les urines
             (Daniel & Cage, 1966; Mahieu et al., 1984).
             - Lors d'ingestions répétées de diquat (250 mg/kg) sur
             plusieurs semaines, le diquat devient indétectable dans les
             tissus dans la semaine qui suit l'arrêt de l'ingestion
             (Lichfield et al, 1973).
             Voie parentérale:
             - Quand le diquat est administré en injection sous cutanée
             unique chez le rat, 89% sont retrouvés dans les urines et 6%
             dans les fécès dans les 2 jours.
             - L'élimination du diquat marqué au carbone 14 administré par
             voie intraveineuse chez la souris est quasi complète en 24
             heures (Lichfield et al., 1973).
             - Le rein est la voie principale d'excrétion (WHO, 1984). 90
             à 97% d'une dose injectée sont retrouvés dans les urines en
             48 heures (Gosselin et al., 1984).

    7.  TOXICOLOGIE

        7.1  Mode d'action

             Les propriétés herbicides sont liées à la capacité du
             diquat à subir l'addition d'un électron célibataire, ce qui
             le transforme en radical réactif. Celui-ci réagit avec
             l'oxygène moléculaire pour former un anion superoxyde
             (radical oxygène) puis il retourne à l'état antérieur (WHO,
             1984). L'anion superoxyde peut générer un radical hydroxyle,
             du peroxyde d'hydrogène, métabolites réactifs détruisant les
             phospholipides membranaires (Ellenhorn & Barceloux,
             1988).

        7.2  Toxicité

             7.2.1  Données chez l'homme

                    7.2.1.1  Adultes

                             - Lors d'une ingestion de dibromure
                             de diquat, la dose létale chez l'homme est de
                             l'ordre de 6 à 12 g (Vanholder et al., 1981;
                             WHO, 1984).
                             - Une survie est rapportée après l'ingestion
                             de 60 g (300 ml à 20%) (Mahieu et al.,
                             1984).

                    7.2.1.2  Enfants

                             - La dose toxique chez l`enfant
                             n`est pas rapportée.

             7.2.2  Données chez l'animal

                    Toxicité aiguë
                    - Les effets irritants cutanéo-muqueux, y compris
                    oculaires, sont moins importants qu'avec le paraquat:
                    irritation conjonctivale légère lors de l'instillation
                    d'une goutte de solution concentrée à 20% de diquat
                    chez le lapin (WHO, 1984).
                    - Les effets sont dose-dépendants. A une dose
                    supérieure à la DL50, des signes cliniques
                    apparaissent en 1 à 6 heures, à doses plus basses en 1
                    à 2 jours.
                    - Chez le rat une irritation du tractus digestif et un
                    épaississement de la membrane alvéolo-capillaire sont
                    observés à fortes doses (Gosselin et al., 1984; Arena,
                    1986).
                    - Des liquides s'accumulent dans la lumière
                    intestinale (Crabtree et al., 1977). L'hypersécrétion
                    jéjunale a été démontrée chez le rat anesthésié
                    (Rawlings et al., 1992).
                    - Chez le singe (Cobb & Grimshaw, 1979), la diarrhée
                    survient dans les 12 heures: l'hémoconcentration et
                    l'hypovolémie sont responsables de la léthargie, du
                    coma, du collapsus et du décès 8 à 84 heures après
                    l'ingestion.
                    - Le foie est peu touché lors de l'intoxication aiguë
                    ou subaiguë.
                    - Chez le rat, l'atteinte rénale est consécutive à une
                    intoxication aiguë ou chronique: hyperdiurèse,
                    protéinurie, glycosurie en 6 à 24 heures, puis
                    perturbation de la fonction rénale avec diminution de
                    la clairance du diquat (Lock, 1979). A l'histologie on
                    observe une nécrose des tubules proximaux et
                    distaux.
                    - Il n'y a pas d'effets spécifiques du diquat sur les
                    poumons en dehors des difficultés respiratoires lors
                    d'une intoxication sévère, que ce soit par voie orale,
                    parentérale, intra-trachéale ou aérienne.
                    - Lors de l'administration de fortes doses chez le rat
                    et le cochon d'Inde, les effets sur le système nerveux
                    comprennent dépression et léthargie (Clarke & Hurst,
                    1970; Crabtree et al., 1977).
                    - La plupart des décès surviennent entre le 3ème et le
                    9ème jour après l'administration, les animaux ayant
                    perdu entre 7 et 35% de leur poids initial. Les
                    animaux sont faibles, ont une pilo-érection, mangent
                    et boivent peu, présentent une diarrhée verdâtre.
                    - La nécropsie montre une distension du tractus
                    digestif, et la nécrose des muqueuses digestives.
    
                    Toxicité subaiguë (Reinhardt & Britelli, 1981)
                    - Après 20 jours d'une application cutanée de 20 mg/kg
                    chez le lapin, aucun effet systémique n'est noté.

                    Parmi les effets locaux: érythème, épaississement,
                    croûte.
                    - Lorsque l'application est de 40 mg/kg, 4 lapins sur
                    6 sont morts après 8 applications. Sont notés
                    amaigrissement, asthénie, instabilité.
    
                    Toxicité chronique
                    - Une cataracte expérimentale est décrite chez
                    l'animal. Elle apparaît chez le rat pour des doses
                    supérieures à 50 mg/kg de diète durant la vie entière
                    et de 1 g/kg sur 6 mois (WHO, 1984).
                    - L'ingestion de diquat par le rat et le chien durant
                    respectivement 2 et 4 ans a provoqué:
                    - chez le chien (0.01% de diquat dans l`alimentation:
                    légère réduction de la taille et de la consommation
                    alimentaire,
                    - chez le rat (0.001% de diquat dans l`alimentation):
                    cataracte,
                    - chez le chien (5 et 15 mg/kg/jour): cataracte (pas
                    d'effet constaté à 7 mg/kg/jour).
                    - La concentration sans effet du diquat inhalé est de
                    0,1 microg/l sur 6 semaines (Reinhardt & Britelli,
                    1981).
    
                    Dose létale 50 (DL 50): 100 à 300 mg/kg chez
                    l'animal (Pond, 1990)
                    - DL 50 per os rat: 231 mg/kg (Clarke & Hurst, 1970;
                    WHO, 1984; Lewis, 1992; Cluzeau, 1996; Budavari, 1996;
                    WHO/PCS, 1996)
                    - DL 50 per os souris: 125 mg/kg (Budavari, 1996), 233
                    mg/kg (Lewis, 1992)
                    - DL 50 per os lapin: 101 mg/kg (Budavari, 1996), 188
                    mg/kg (Arena, 1986; Lewis, 1992)
                    - DL 50 per os cochon d'Inde: 125 mg/kg (Budavari,
                    1996), 187 mg/kg (Lewis, 1992)
                    - DL 50 per os poulet: 200 à 400 mg/kg
                    - DL 50 per os vache: 30 mg/kg (Clarke & Hurst,
                    1970)
                    - DL 50 sous cutané rat: 20 mg/kg (Gosselin et al.,
                    1984; Lewis, 1992)
    
                    Concentration létale 50 (CL 50)
                    - 35 mg/m3 chez le rat
                    - 36 mg/m3 chez le cochon d'Inde (WHO, 1984)
    
                    Dose létale minimum (DLLo) (Lewis, 1992)
                    - DLLo intrapéritonéal rat: 500 mg/kg
                    - DLLo intraveineux rat: 14 mg/kg
                    - DLLo per os chien: 187 mg/kg
                    - DLLo per os: 373 mg/kg
                    - DLLo per os bétail: 56 mg/kg
    

                    Dose tératogène minimum (DTLo)
                    - DTLo intraveineux tératogène rat: 7 mg/kg (6
                    jours)
                    - DTLo intrapéritonal tératogène rat: 7 mg/kg (7
                    jours)
                    - DTLo intraveineux tératogène rat: 15 mg/kg (17
                    jours)
    
                    Effet irritant
                    - modéré: peau, lapin: 400 mg/kg/20 jours (Lewis,
                    1992)
                    - modéré: oeil, lapin: 1 goutte d'une solution à 20 %
                    soit 10 mg (Clarke & Hurst, 1970)
                    - nul: oeil, lapin: 0,1 ml d'une solution à 10%
                    (Arena, 1986)
    
                    Une NOAEL (no observed adverse effect level) de 0.75
                    mg d'ion diquat/kg de poids corporel a été établie
                    chez le rat lors d'études à long terme (WHO,
                    1984).
                    La dose sans effet (cataracte) durant la vie entière
                    est de 7.5 mg par kg de diète chez le rat et 70 mg par
                    kg de diète chez le chien.

             7.2.3  Données in vitro

                    Pas de données disponibles

             7.2.4  Normes sur les lieux de travail

                    - VME (valeur moyenne d'exposition): 0.5 mg/m3
                    (Hachet, 1992)
                    - TLV (threshold limit value): 0.5 mg/m3 (NIOSH,
                    1994)
                    - Valeurs limites d'exposition en Grande-Bretagne
                    (Reynolds, 1996):
                    - 0,5 mg/m3 (long terme)
                    - 1 mg/m3 (court terme)
                    - MAC (maximum allowed concentration): 0.1 mg/m3
                    (Bulgarie, URSS) (WHO, 1984).

             7.2.5  Dose Journalière Admissible (DJA) et autres taux
                    indicatifs

                    - DJA: 0.002 mg/kg/jour (WHO/PCS, 1993)
                    - Teneur maximale en résidus (Cluzeau, 1996):
                             - sur et dans les légumes: soja = 0.1 mg/kg,
                             tournesol = 0.2 mg/kg
                             - fruits, pommes de terre: 0.05 mg/kg
                             - blé: 1 mg/kg

        7.3  Carcinogénicité

             Non cancérigène (Bainova & Vulcheva, 1978; Gosselin et
             al., 1984; WHO, 1984).
             2 à 4 mg/kg/jour administrés per os chez le rat sont
             responsables de l'apparition d'un syndrome interstitiel et
             d'adénome pulmonaire sans signe de malignité (Clarke & Hurst,
             1970).

        7.4  Tératogénicité

             Effets sur la fertilité
             Troubles de la fertilité pour les uns (dose unique
             intra-péritonéale chez la souris) (Pasi & Embree, 1975),
             absence de trouble de la fertilité pour les autres (Anderson
             et al., 1976). Il n'y a pas d'effet sur le nombre et la
             mobilité des spermatozoïdes, ni sur les tubes séminifères...
             à des doses de 6,5 mg/kg/jour chez le rat.
    
             Pouvoir tératogène
             - Non tératogène chez l'homme (WHO, 1984).
             - Tératogène chez l'animal (Lewis, 1992), effet contredit par
             certains auteurs.
             - L'injection intrapéritonéale répétée de 0.5 mg/kg/jour n'a
             provoqué aucun effet tératogène (Khera et al., 1968).
             - Chez 12 rats et 24 rates ayant eu une alimentation
             contenant 0.125 ou 500 ppm de diquat (Bus et al., 1975):
                    - A 125 ppm le poids moyen des parents et de la
                    première génération est normal alors qu'il est diminué
                    chez les animaux de la deuxième génération.
                    - A 500 ppm, le poids moyen de la première génération
                    est diminué, il n'y a pas de différence de fertilité,
                    de taille de la portée, de nombre de mort-né, de sexe
                    ratio, d'anomalie congénitale ou du trouble du
                    comportement avec le groupe témoin; la seule anomalie
                    observée est la cataracte (Reinhardt & Britelli,
                    1981).
             Effets foeto-toxiques
             Croissance anormale et anomalies osseuses dès 2,7 mg/kg:
             retard d'ossification du sternum, fontanelles et sutures
             élargies, retard d'ossification des phalanges (Selipes et
             al., 1980), absence d'osselets chez quelques foetus de rat
             lors d'injection de doses de 7 à 14 mg/kg pendant un ou
             plusieurs jours de la période d'organogénèse (Khera et al.,
             1968).

        7.5  Mutagénicité

             - Les résultats des différentes études sont
             contradictoires:
             Etudes positives: Escherichia coli: effet à 2200 nmol/l
             (Lewis, 1992); test de Ames et induction de réparation d'ADN
             (Benigni et al., 1979); faiblement positif sur les

             lymphocytes humains (Rocchi et al., 1980); effet mutagène
             (Lewis, 1992)
             Etudes négatives: test de Ames avec ou sans action
             métabolique (Carere, 1980), induction d'aberration
             chromosomique (Selipes et al., 1980), études in vivo
             négatives (Pasi & Embree, 1975; WHO, 1984).
             - Les études in vitro ne sont pas concluantes bien que
             suggérant un faible effet (Benigni et al., 1979; WHO,
             1984).
             - Les effets sont improbables chez l'homme (WHO, 1984).

        7.6  Interactions

             Pas de données disponibles

    8.  ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES

        8.1  Echantillonage
             8.1.1  Prélèvement de spécimens et d'échantillons
             8.1.2  Stockage des spécimens et échantillons de laboratoire
             8.1.3  Transport des spécimens et échantillons de laboratoire

        8.2  Analyses toxicologiques et interprêtation
             8.2.1  Test sur le(s) élément(s) toxique(s) des échantillons

                    8.2.1.1  Test(s) qualitatif(s) simple(s)

                             - Un test au dithionite de sodium
                             est réalisable au lit du malade, sur les
                             urines ou le liquide gastrique: à 1 ml de
                             liquide à tester est ajouté 0.5 ml d'une
                             solution basique (1N) de dithionite de
                             sodium:
                             - la coloration virant au vert du liquide à
                             tester révèle la présence de diquat à une
                             concentration supérieure à 1 mg/ml,
                             - la coloration virant au bleu révèle la
                             présence de paraquat à une concentration
                             supérieure à 1 mg/ml (Garnier & Bismuth,
                             1984).
                             - Le produit de la réduction du diquat par le
                             dithionite de sodium a un pic d'absorption à
                             379 nm dans le spectre visible (Baselt &
                             Cravey, 1989).
                             Dans les prélèvements biologiques, le diquat
                             peut être détecté par la plupart des méthodes
                             utilisées pour doser le paraquat (Baselt &
                             Cravey, 1989).

                    8.2.1.2  Test(s) qualitatif(s) de confirmation

                    8.2.1.3  Méthode(s) quantitative(s) simple(s)

                             Pic d'absorption UV: 308,31
                             (Budavari, 1996)

                    8.2.1.4  Méthode(s) quantitative(s) de confirmation

                             Des techniques chromatographiques
                             (Calderbank, 1968; WHO, 1984), immunologiques
                             (Williams et al., 1986),
                             spectrophotométriques (Leary, 1978) ont été
                             décrites.

             8.2.2  Tests sur les spécimens biologiques

        8.3  Examens biomédicaux et interprêtation
             8.3.1  Analyse biochimique
                    8.3.1.1  Sang, plasma ou sérum
                    8.3.1.2  Urine
             8.3.2  Analyse des gaz du sang artériel
             8.3.3  Analyse hématologique
             8.3.4  Interprétation des examens biochimiques

        8.4  Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation

        8.5  Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens
             toxicologiques

        8.6  References

    9.  SIGNES CLINIQUES

        9.1  Intoxication aiguë

             9.1.1  Ingestion

                    L'ingestion d'une quantité massive de diquat
                    est responsable d'une nécrose généralisée, d'abord
                    digestive puis myocardique, hépatique et rénale (Mc
                    Carthy & Speth, 1983). La symptomatologie digestive
                    est au premier plan (douleurs buccale, pharyngée,
                    rétrosternale, abdominale avec vomissements abondants
                    et diarrhées souvent hémorragiques). En 24 heures
                    s'installent une insuffisance circulatoire, une
                    insuffisance rénale aiguë, une hépatite toxique, des
                    troubles de conscience, des convulsions puis un coma
                    et l'intoxiqué décède parfois de troubles du rythme
                    ventriculaire (Ellenhorn & Barceloux, 1988).
                    L'ingestion d'une quantité plus modérée se traduit 
                    rapidement par l'apparition d'une symptomatologie
                    digestive liée à l'action caustique. Une phase
                    asymptomatique de plusieurs heures est parfois

                    décrite. Il existe un risque de perforation digestive.
                    La déshydratation consécutive aux pertes digestives
                    est responsable d'une hypovolémie sévère avec des
                    conséquences rénales, insuffisance rénale d'abord
                    fonctionnelle (oligurie, élévation de la créatinine),
                    puis organique (tubulopathie aiguë avec participation
                    d'un effet toxique direct). L'atteinte hépatique est
                    modérée. L'intoxiqué est agité.
                    La fibrose pulmonaire, caractéristique du paraquat n'a
                    pas été décrite (WHO, 1984), probablement par faible
                    affinité du diquat pour le tissu pulmonaire (Ellenhorn
                    & Barceloux, 1988).
                    Le diquat a donc la réputation d'être moins toxique
                    que le paraquat, réputation en partie non justifiée
                    par les 6 décès sur 11 cas publiés (Vanholder et al.,
                    1981; Mc Carthy & Speth, 1983).
                    La mortalité est en fait élevée (Pond, 1990).

             9.1.2  Inhalation

                    L'inhalation accidentelle d'un aérosol de
                    diquat peut causer un épistaxis, une irritation
                    buccale et des voies aériennes supérieures, une toux
                    et des douleurs thoraciques (Arena, 1986). Des
                    douleurs abdominales, une vision floue, une atteinte
                    rénale ont été rapportées (Baselt & Cravey,
                    1989).

             9.1.3  Voie cutanée

                    - Le contact avec une solution concentrée peut
                    provoquer des lésions d'irritation, une brûlure
                    chimique d'intensité variable selon le temps de
                    contact et la concentration, d'apparition volontiers
                    retardée (Testud, 1993).
                    - Le contact avec une solution diluée peut produire
                    une irritation cutanée. Expérimentalement, une
                    toxicité systémique peut apparaître surtout après
                    applications importantes et répétées (Arena, 1986;
                    Ellenhorn & Barceloux, 1988). La peau lésée facilite
                    la pénétration du produit (Testud, 1993).
                    - La pulvérisation d'un aérosol de diquat peut
                    provoquer une irritation cutanée.

             9.1.4  Contact oculaire

                    - Une kérato-conjonctivite (brûlure oculaire)
                    est à craindre lors de la projection d'une solution
                    concentrée (Testud, 1993).
                    - Le contact avec une solution diluée ou un aérosol
                    peut être responsable d'une irritation
                    oculaire.

             9.1.5  Voie parentérale

                    Non applicable

             9.1.6  Autres voies

                    Non applicable

        9.2  Intoxication chronique

             9.2.1  Ingestion

                    Pas d'effet systémique décrit du fait d'une
                    absorption nulle ou insuffisante de diquat dans les
                    conditions normales de pulvérisation.

             9.2.2  Inhalation

                    Effets irritatifs locaux: rhinite, épistaxis,
                    toux (Testud, 1993).

             9.2.3  Voie cutanée

                    Effets irritatifs locaux: dermite de contact
                    (érythrodermie), atteinte unguéale (strie,
                    déformation, décoloration, surinfection à type
                    d'onyxis et de périonyxis, chute de l'ongle) (Testud,
                    1993).

             9.2.4  Contact oculaire

                    Effets irritatifs locaux.

             9.2.5  Voie parentérale

                    Non applicable

             9.2.6  Autres voies

                    Pas de données

        9.3  Evolution, pronostic, cause du décès

             En 24 heures s'installent une insuffisance circulatoire,
             une insuffisance rénale aiguë, une hépatite toxique, des
             troubles de conscience, des convulsions puis un coma et
             l'intoxiqué décède dans un tableau de défaillance
             multi-vicérale (Ellenhorn & Barceloux, 1988).
             Dans les cas publiés, la mortalité lors d'une intoxication
             aiguë approche les 50% (Ellenhorn & Barceloux, 1988). Une
             survie est rapportée après une ingestion de 300 ml d'une
             solution concentrée à 20% (Mahieu et al., 1984).

        9.4  Description analytique des effets cliniques

             9.4.1  Cardiovasculaires

                    - Choc hypovolémique consécutif aux pertes
                    digestives.
                    - Myocardite toxique pouvant apparaître lors d'une
                    intoxication grave, se manifestant par une
                    insuffisance cardiaque (Schoenborn et al., 1971;
                    Okonek & Hofmann, 1975), par des troubles du rythme
                    ventriculaire (Vanholder et al., 1981; Ellenhorn &
                    Barceloux, 1988).

             9.4.2  Respiratoires

                    A la différence du paraquat, le diquat
                    n'entraîne pas de fibrose pulmonaire progressive et
                    irréversible, du fait d'une faible affinité pour ce
                    tissu (Ellenhorn & Barceloux, 1988).
                    Un cas de  bronchopneumonie a été décrit (Powell et
                    al., 1983). L'examen anatomo-pathologique montre une
                    bronchopneumonie non spécifique, une réaction
                    inflammatoire cellulaire, un épaississement de la
                    membrane alvéolo-capillaire, mais pas de processus
                    fibrosant.

             9.4.3  Neurologiques

                    9.4.3.1  SNC

                             L'ingestion de fortes quantités peut
                             être responsable d'une agitation, de
                             convulsions généralisées tonico-cloniques
                             (Shoenborn et al, 1971; Mc Carthy & Speth,
                             1983). Une somnolence et un coma sont
                             décrits. Le coma est présent dans tous les
                             cas mortels, avant l'apparition du choc
                             (Vanholder et al., 1981). Une hémorragie
                             pontine a été décrite (Vanholder et al.,
                             1981; Powell et al., 1983). Elle est due ou
                             aggravée par l'utilisation d'héparine lors
                             d'une épuration extra-rénale (Powell et al.,
                             1983; Pond, 1990). Lors d'une exposition
                             cutanée de 10 min à une solution concentrée à
                             10% de diquat, une maladie de Parkinson est
                             survenue (Sechi et al., 1992).

                    9.4.3.2  Système nerveux périphérique

                    9.4.3.3  Système nerveux autonome

                    9.4.3.4  Muscles lisses et muscles striés

             9.4.4  Gastro-intestinaux

                    Lors de l'ingestion d'une solution concentrée,
                    les signes digestifs sont inauguraux et traduisent une
                    sévère irritation du tube digestif: vomissements,
                    diarrhées abondantes, parfois hémorragiques, parfois
                    jaune verdâtre (réduction du diquat par la flore
                    intestinale). Les pertes digestives peuvent atteindre
                    rapidement plusieurs litres et être responsable d'un
                    choc hypovolémique (Vanholder et al., 1981). L'examen
                    de la cavité bucco-pharyngée peut montrer inflammation
                    et ulcération. La fibroscopie peut montrer une
                    inflammation, des lésions ulcérées, des pétéchies de
                    l'oesophage et de l'estomac (Schoenborn et al., 1971).
                    L'apparition des lésions caustiques peut être retardée
                    de 2 jours. La perforation est possible (Arena, 1986).
                    Un iléus paralytique par séquestration de liquide dans
                    la lumière intestinale est décrit.

             9.4.5  Hépatique

                    L'hépatique cytolytique suit habituellement une
                    ingestion et s'intègre dans l'atteinte polyviscérale
                    (rein, coeur) et se traduit par une élévation des
                    enzymes hépatiques. Elle est habituellement modérée. A
                    l'autopsie, une congestion importante, une
                    dégénérescence graisseuse ont été décrites.

             9.4.6  Urinaires

                    9.4.6.1  Rénaux

                             L'atteinte rénale est habituelle
                             lors de l'ingestion. Elle est d'abord
                             fonctionnelle, conséquence des pertes
                             digestives ou d'une séquestration digestive
                             qui peuvent atteindre plusieurs litres en
                             quelques heures (Schoenborn et al., 1971;
                             Vanholder et al., 1981). Une protéinurie est
                             présente: augmentation importante de
                             l'excrétion d'albumine, de microglobuline, de
                             rétinol binding protéine (Mahieu et al.,
                             1984). Secondairement s'installe une anurie
                             par effet toxique direct (Mc Carthy & Speth,
                             1983). Cette nécrose tubulaire est aggravée
                             par l'hypovolémie, le collapsus
                             cardiovasculaire (Vanholder et al., 1981).
                             Une néphropathie toxique est décrite en
                             l'absence de troubles hémodynamiques
                             (Vanholder et al., 1981).
                             Lors d'ingestion massive, une insuffisance
                             rénale aiguë se développe rapidement. Des

                             autopsies ont montré une dégénérescence de
                             l'épithélium tubulaire avec nécrose
                             (Schoenborn et al., 1971).

                    9.4.6.2  Autres

                             Pas de données

             9.4.7  Système endocrinien et de la reproduction

                    Pas de données

             9.4.8  Dermatologiques

                    - En cas d'expositions répétées, une dermite
                    d'irritation parfois sévère, des atteintes unguéales
                    et un retard de cicatrisation sont possibles (WHO,
                    1984; Arena, 1986; Hachet, 1992).
                    - Une brûlure chimique sévère ayant justifié la greffe
                    est décrite après contact répété et prolongé avec du
                    diquat (Manoguerra, 1990).

             9.4.9  Oeil, oreille, nez, gorge: effets locaux

                    Chez l'agriculteur, une rhinite, un épistaxis
                    ont été rapportés (WHO, 1984; Hachet, 1992).

             9.4.10 Hématologiques

                    Hémoconcentration, thrombocytopénie
                    (Schoenborn et al., 1971).

             9.4.11 Immunologiques

                    Pas de données

             9.4.12 Métaboliques

                    9.4.12.1 Troubles acido-basiques

                             Acidose métabolique

                    9.4.12.2 Troubles hydro-électrolytiques

                             Des troubles hydroélectrolytiques,
                             conséquences des pertes digestives et de la
                             séquestration de liquide dans la lumière
                             intestinale, sont à prendre en
                             compte.

                    9.4.12.3 Autres

             9.4.13 Réactions allergiques

                    Le diquat n'est pas allergisant (WHO, 1984).

             9.4.14 Autres effets cliniques

                    Pas de séquelle décrite chez le survivant
                    d'une intoxication aiguë (WHO, 1984).

             9.4.15 Risques particuliers

        9.5  Autres

        9.6  Résumé

    10. TRAITEMENT

        10.1 Principes généraux

             La mesure la plus urgente consiste à épurer le toxique
             du tube digestif ou à le neutraliser, avant sa résorption. La
             prise en charge conventionnelle, sauvegarde et maintien des
             fonctions vitales est suivie d'une réanimation
             hydro-électrolytique, d'une épuration digestive.
             L'utilisation d'héparine doit être évitée (risque spécifique
             d'hémorragie cérébrale). L'hémoperfusion ne retire que des
             quantités peu significatives de diquat (Ellenhorn &
             Barceloux, 1988).

        10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique

             - Evaluation et maintien des fonctions vitales,
             respiratoires, cardio-circulatoires et neurologiques.
             - Réanimation hydro-électrolytique, avec contrôle de la
             pression veineuse centrale.
             - Fibroscopie digestive à l'admission, répétée 1 à 2 jours
             après (risque de lésions caustiques retardées).
             - Les anticoagulants sont utilisés avec précaution voire à
             éviter du fait du risque d'hémorragie cérébrale (Vanholder et
             al., 1981; Ellenhorn & Barceloux, 1988).

        10.3 Décontamination

             En cas d'ingestion de grandes quantités, l'épuration
             digestive est la principale mesure thérapeutique pour
             éliminer le toxique (Okonek & Hofmann, 1975):
             - vomissements provoqués le plus tôt possible,
             - adsorption au mieux avec de la terre de Foulon, ou Bédelix
             (50 sachets/l d'eau), charbon activé, voire terre banale
             (Arena, 1986; Testud, 1993). L'utilisation d'un adsorbant ne
             doit pas retarder le lavage gastrique:

             - lavage gastrique prudent (Vanholder et al., 1981), puis
             administration prudente de 200 ml de bentonite à 1%, ou 200
             ml de terre de Foulon à 30%, ou 50 g de charbon activé, à
             répéter 2 fois/jour pendant 48 heures, voire toutes les 4
             heures.
             - purgation prudente au mannitol, sorbitol, ou sulfate de
             sodium à 20% (risque d'iléus) (Vanholder et al., 1981; Mahieu
             et al., 1984).

        10.4 Elimination

             - Maintien d'une diurèse suffisante: diurèse osmotique,
             furosémide, durant plusieurs jours (Mahieu et al., 1984).
             - Epuration extra-rénale (hémodialyse) à visée symptomatique,
             avec utilisation prudente d'héparine (Cf 9.4.3.1).
             - L'hémoperfusion ne semble pas efficace (Williams et al.,
             1986).

        10.5 Traitement antidotique

             10.5.1 Adultes

                    Pas d'antidote

             10.5.2 Enfants

                    Pas d'antidote

        10.6 Discussions sur le traitement

             L'hémoperfusion est capable de baisser de manière
             importante les taux sanguins. Elle ne semble pas efficace en
             terme de quantités réellement épurées de l'organisme du fait
             de la distribution rapide et de l'importance du volume de
             distribution (Okonek & Hofmann, 1975; Vanholder et al., 1981;
             Powell et al., 1983; Mahieu et al., 1984; Williams et al.,
             1986).

    11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES

        11.1 Cas cliniques de la littérature

             Mahieu et al. (1984) rapportent le cas d'un agriculteur
             de 33 ans ayant ingéré approximativement 300 mL d'une
             solution de diquat à 20% ainsi que 80 mg environ de
             flunitrazépam. Le patient présente des signes neurologiques
             (coma stade 1), digestifs (lésions oropharyngées, ileus), une
             cytolyse hépatique, une thrombopénie et des signes rénaux. La
             créatinine plasmatique n'a pas dépassé 1,22 mg/dL mais le
             taux de rétinol binding protein dans les urines (un marqueur
             d'atteinte tubulaire rénale) a atteint un taux de 337 mg/jour
             (valeur normale <300  (g/jour ). Le taux est retourné à la
             normale 18 jours après l'ingestion. 4 heures après

             l'ingestion, le taux de diquat sanguin s'élève à 10,4 mg/L
             mais il est en dessous du seuil de détection (0,2 mg/L)
             6heures plus tard, alors que le diquat est détecté dans les
             urines jusqu'au 13ème jour. Les traitements suivants ont été
             mis en oeuvre: ventilation sous FiO2 0,21, lavage
             gastro-intestinal, hémoperfusion, anti-oxydants et diurèse
             forcée prolongée. Le patient a guéri de son intoxication. Le
             lavage intestinal doit être effectué avec précautions car la
             survenue d'un ileus est une complication classique de
             l'intoxication au diquat. L'hémoperfusion s'est avérée peu
             utile. La diurèse forcée prolongée se justifie par la
             présence de diquat dans les urines pendant deux semaines en
             même temps que la présence des signes biologiques de
             disfonctionnement tubulaire rénal.

    12. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES

        12.1 Mesures préventives spécifiques

             Etiquetage:
             - Toxicité de la matière active: dangereux (Cluzeau,
             1996)
             - Classement: T (Cluzeau, 1996); CLASSE II Moderately
             hazardous (WHO, 1984).
             - Irritant pour les yeux et les muqueuses (Cluzeau,
             1996).
    
             L'exposition professionnelle ne pose pas de problème
             spécifique si les recommandations d'usage sont respectées
             (WHO, 1984): précaution lors de la préparation (formulation),
             de l'application, mesure d'hygiène individuelle.
             L'utilisation de solutions à 20% devrait être limitée aux
             personnes entraînées et compétentes (WHO, 1984). Une atteinte
             cutanée pré-existante ou liée à l'emploi de diquat devrait
             faire interdire toute pulvérisation jusqu'à la guérison (WHO,
             1984). En France, l'emploi du diquat est réglementé par
             l'arrêté du 5 décembre 1972. Pour les utilisations en
             application aérienne, l'emploi du Sopratom est obligatoire en
             mélange avec Réglone 2 (Cluzeau, 1996).
             L'emploi du diquat apparaît être une alternative à
             l'importante toxicité du paraquat.
             L'emploi de solutions moins concentrées, l'interdiction du
             déconditionnement, notamment dans des bouteilles alimentaires
             non étiquetées, semblent être des mesures capables de limiter
             les intoxications.

        12.2 Autres

    13. REFERENCES

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    14. AUTEURS, LECTEURS, DATES, ADRESSES

        Auteur:                 Philippe Saviuc
                                Unité de Toxicologie Clinique (Docteur
                                Vincent Danel), service de Médecine
                                Interne (Professeur Jean Luc  Debru),
                                Centre Hospitalier Universitaire, BP 217,
                                38043 Grenoble Cedex 09, France
                                Septembre 1996
    
        Lecteur:                MO Rambourg Schepens
                                Centre Anti-Poisons de Champagne Ardenne,
                                Centre Hospitalier Universitaire, 51092
                                Reims Cedex, France
                                E-mail: marie-odile.rambourg@wanadoo.fr
                                Août 1997
    
        Groupe d'acceptation:   N Ben Salah, A Borges, R Ferner, M Mathieu
                                Nolf, L Murray (coordinateur), MO Rambourg
                                Schepens, M Wilks (expert, Zeneca)
                                Septembre 1997, Rio de Janeiro-Brésil
    

        Edition finale:         MO Rambourg Schepens
                                Février 1998
    



    See Also:
       Toxicological Abbreviations
       Diquat (HSG 52, 1991)
       Diquat (AGP:1970/M/12/1)
       Diquat (WHO Pesticide Residues Series 2)
       Diquat (Pesticide residues in food: 1976 evaluations)
       Diquat (Pesticide residues in food: 1977 evaluations)
       Diquat (Pesticide residues in food: 1978 evaluations)
       Diquat (Pesticide residues in food: 1993 evaluations Part II Toxicology)