Barium and salts
1. NOM |
1.1 Substance |
1.2 Classe |
1.3 Synonymes |
1.4 Numéros d'identification |
1.4.1 Numéro CAS |
1.5 Noms commerciaux |
1.6 Fabricants, importateurs |
2. RESUME |
2.1 Principaux risques et organes cibles |
2.2 Résumé des effets cliniques |
2.3 Diagnostic |
2.4. Premiers gestes et principes de traitement |
3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES |
3.1 Origine de la substance |
3.2 Structure chimique |
3.3 Propriétés physiques |
3.3.1 Couleur |
3.3.2 Etat/Présentation |
3.3.3 Description |
3.4 Autres caractéristiques |
4. UTILISATIONS / CIRCONSTANCES DE L'INTOXICATION |
4.1 Utilisations |
4.1.1 Utilisations |
4.1.2 Description |
4.2 Circonstances à haut risque |
4.3 Population à risque professionnel |
5. VOIES D'ENTREE |
5.1 Voie orale |
5.2 Inhalation |
5.3 Voie cutanée |
5.4 Voie oculaire |
5.5 Voie parentérale |
5.6 Autres |
6. CINETIQUE |
6.1 Absorption selon la voie d'exposition |
6.2 Distribution selon la voie d'exposition |
6.3 Demi-vie biologique selon la voie d'exposition |
6.4 Metabolisme |
6.5 Elimination selon la voie d'exposition |
7. TOXICOLOGIE |
7.1 Mode d'action |
7.2 Toxicité |
7.2.1 Données chez l'homme |
7.2.1.1 Adultes |
7.2.1.2 Enfants |
7.2.2 Données chez l'animal |
7.2.3 Données in vitro |
7.2.4 Normes sur les lieux de travail |
7.2.5 Dose journalière admissible (DJA) et autres taux indicatifs |
7.3 Carcinogénicité |
7.4 Tératogénicité |
7.5 Mutagénicité |
7.6 Interactions |
8. ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES |
8.1 Echantillonage |
8.1.1 Prélèvement de spécimens et d'échantillons |
8.1.2 Stockage des spécimens et échantillons de laboratoire |
8.1.3 Transport des spécimens et échantillons de laboratoire |
8.2 Analyses toxicologiques et interprêtation |
8.2.1 Test sur le(s) élément(s) toxique(s) des échantillons |
8.2.2 Tests sur les spécimens biologiques |
8.3 Examens biomédicaux et interprêtation |
8.3.1 Analyse biochimique |
8.3.1.1 Sang, plasma ou sérum |
8.3.1.2 Urine. |
8.3.2 Analyse des gaz du sang artériel |
8.3.3 Analyse hématologique |
8.3.4 Interprétation des examens biochimiques |
8.4 Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation |
8.5 Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens toxicologiques |
8.6 References |
9. EFFETS CLINIQUES |
9.1 Intoxication aiguë |
9.1.1 Ingestion |
9.1.2 Inhalation |
9.1.3 Voie cutanée |
9.1.4 Contact oculaire |
9.1.5 Voie parentérale |
9.1.6 Autres voies |
9.2 Intoxication chronique |
9.2.1 Ingestion |
9.2.2 Inhalation |
9.2.3 Voie cutanée |
9.2.4 Contact oculaire |
9.2.5 Voie parentérale |
9.2.6 Autres voies |
9.3 Evolution, pronostic, cause du décès |
9.4 Description analytique des effets cliniques |
9.4.1 Cardiovasculaires |
9.4.2 Respiratoires |
9.4.3 Neurologiques |
9.4.3.1 SNC |
9.4.3.2 Système nerveux périphérique |
9.4.3.3 Système nerveux autonome |
9.4.3.4 Muscles lisses et muscles striés |
9.4.4 Gastro-intestinaux |
9.4.5 Hepatiques |
9.4.6 Urinaires |
9.4.6.1 Renaux |
9.4.6.2 Autres |
9.4.7 Système endocrinien et de la reproduction |
9.4.8 Dermatologiques |
9.4.9 Oeil, oreille, nez, gorge: effets locaux |
9.4.10 Hématologiques |
9.4.11 Immunologiques |
9.4.12 Metaboliques |
9.4.12.1 Troubles acido-basiques |
9.4.12.2 Troubles hydro-électrolytiques |
9.4.12.3 Autres |
9.4.13 Réactions allergiques |
9.4.14 Autres effets cliniques |
9.4.15 Risques particuliers |
9.5 Autres |
9.6 Résumé |
10. TRAITEMENT |
10.1 Principes généraux |
10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique |
10.3 Decontamination |
10.4 Elimination |
10.5 Traitement antidotique |
10.5.1 Adultes |
10.5.2 Enfants |
10.6 Discussion sur le traitement |
11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES |
11.1 Cas cliniques de la littérature |
12. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES |
12.1 Mesures preventives spécifiques |
12.2 Autres |
13. REFERENCES |
14. AUTEUR (S), LECTEUR (S), DATE (S) (Y COMPRIS MISES A JOUR), ADRESSES COMPLETES |
BARYUM ET SELS DE BARYUM
International Programme on Chemical Safety
Poisons Information Monograph G004F
Chemical
1. NOM
1.1 Substance
Baryum
Oxydes
oxyde de baryum
hydroxyde de baryum
peroxyde de baryum
Sels
acétate
benzène sulfonate
bromate
bromure
carbonate
chlorate
chlorure
chromate
cyanure
fluorure
fluorosilicate
hyposulfite
manganate
nitrate
nitrite
perchlorate
phosphate
platino-cyanate
séléniure
siliciure
stéarate
sulfate
sulfure
thiocyanate
thiosulfate
titanate
uranate
1.2 Classe
Elément du groupe IIa (2)
Métal alcalino-terreux.
1.3 Synonymes
Pas de données
1.4 Numéros d'identification
1.4.1 Numéro CAS
Baryum 7440-39-3
Oxydes
oxyde de baryum 1304-28-5
hydroxyde de baryum 17194-00-2
peroxyde de baryum 1304-29-6
Sels
acétate 543-80-6
benzène sulfonate 515-72-0
bromate 13967-90-3
bromure 10553-31-8
carbonate 513-77-9
chlorate 13477-00-4
chlorure 10361-37-2
chromate 10294-40-3
cyanure 542-62-1
fluorure 7787-32-8
fluorosilicate 17125-80-3
hyposulfite 35112-53-9
manganate 7787-35-1
nitrate 10022-31-8
nitrite 12047-79-9
perchlorate 14674-74-9
stéarate 6865-35-6
sulfate 7727-43-7
sulfure 21109-95-5
thiocyanate
thiosulfate 35112-53-9
titanate 12047-27-7
1.4.2 Autres numéros
Baryum
RETCS: CQ 8370000
NIOSH: cas 837OOOO
DOT: 1399/1400/1854
Oxydes:
oxyde de baryum NIOSH: CQ 9800000
peroxyde de baryum NIOSH: CR 0175000
Sels
acétate NIOSH: AF 4550000
bromate RTECS: EF 8715000
carbonate NIOSH: CQ 8600000
chlorate NIOSH: FN 9770000
chlorure NIOSH: CQ 87500000
chromate NIOSH: CQ 8760000
cyanure NIOSH: CQ 8785000
fluorure NIOSH: CQ 9100000
fluorosilicate NIOSH: CR 0525000
nitrate NIOSH: CQ 9625000
perchlorate RTECS: SC 7550000
stéarate NIOSH: WI 2840000
sulfate NIOSH: CR 0600000
sulfure RTECS: CR 0270000
1.5 Noms commerciaux
Pas de données
1.6 Fabricants, importateurs
Pas de données
2. RESUME
2.1 Principaux risques et organes cibles
Le baryum stimule l'ATPase membranaire. Il se comporte
comme un bloqueur sélectif de la perméabilité potassique
passive transmembranaire et entraîne une hypokaliémie
extracellulaire, elle-même responsable d'effets sur la
musculature lisse et striée et notamment cardiaque.
Seuls les sels solubles du baryum sont toxiques.
2.2 Résumé des effets cliniques
Les troubles résultent des effets de l'hypokaliémie sur
la musculature lisse et striée. L'atteinte de la musculature
cardiaque se traduit par des troubles du rythme et de la
conduction. L'atteinte des muscles squelettiques entraîne,
après une phase initiale de contracture douloureuse, des
paralysies flasques. L'atteinte de la musculature
respiratoire peut être responsable d'une insuffisance
respiratoire aiguë avec cyanose.
2.3 Diagnostic
Le diagnostic d'intoxication par les sels solubles de
baryum repose sur l'anamnèse et/ou sur l'apparition de
douleurs abdominales violentes accompagnées de diarrhées
aqueuses ou sanglantes, de myoclonies pouvant se généraliser
en convulsions, ou de paralysie musculaire flasque, et de
l'apparition de troubles du rythme ventriculaire évoluant
vers la fibrillation ventriculaire.
La radiographie de l'abdomen sans préparation permet de
visualiser le baryum radio-opaque dans le tube digestif, en
cas d'ingestion.
La radiographie d'une zone cutanée, brûlée par un dérivé
soluble du baryum permet de visualiser des débris de
substance restés in-situ.
La radiographie pulmonaire permet de visualiser des signes de
barytose dans le cadre d'une intoxication chronique.
La radiographie osseuse permet de visualiser des dépôts
osseux avec ostéosclérose, en particulier au niveau du
maxillaire et du fémur.
Le dosage du baryum plasmatique pourra confirmer le
diagnostic.
2.4. Premiers gestes et principes de traitement
Le traitement de l'intoxication vise:
- à précipiter et éliminer les sels de baryum non encore
absorbés, par des solutions de sulfate de magnésium ou de
sulfate de sodium.
- à corriger l'hypokaliémie.
- à maintenir une ventilation en cas de paralysie de la
musculature respiratoire.
- à corriger les troubles cardiaques.
Le dosage de la kaliémie immédiat et tout au long de
l'évolution permettra de traiter et de surveiller cette
intoxication.
Le dosage plasmatique du baryum permettra d'en apprécier la
gravité.
3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
3.1 Origine de la substance
Le baryum représente 0,05% de l'écorce terrestre. Ses
principaux minerais sont le carbonate (BaCO3) dénommé
withèrite, et surtout le sulfate (BaSO4) dénommé barytine
ou barytite.
Il est préparé par réduction de l'oxyde de baryum par
l'aluminium, le silicium ou le ferrosilicium, à 1200°C.
Dans les régions aquifères le baryum peut être retrouvé dans
l'eau de boisson du fait de l'érosion des roches
sédimentaires.
3.2 Structure chimique
Symbole: Ba
Numéro atomique: 56
Poids moléculaire: 137,34
Valence: 2
3.3 Propriétés physiques
3.3.1 Couleur
Blanc argenté
3.3.2 Etat/Présentation
Bloc solide
3.3.3 Description
Densité: 3,51 à 20°C.
Point de fusion: 725°C.
Point d'ébullition: 1640°C.
Tension de vapeurs: 13,3 mbar à 1049°C.
53,3 mbar à 1195°C.
133 mbar à 1301°C.
533 mbar à 1518°C.
Dérivés Poids Densité Point de Point Solubilité
moléculaire Fusion °C d'ébullition
°C
Baryum 137,36 3,5 (20°C) 752 1640
Ba
Baryumacétate 255,45 2,19 perd H2O 1 g pour 1,5 ml d'eau
C4H6BaO4 à 110°C 1 g pour 700 ml d'alcool
Baryum 451,70
benzène
sufonate
C12H10BaO6S2
Baryum 393,19 3,99 décomposition dans l'eau: g/100 ml
bromate à 260°C 0,44 (10°C); 39
BaBr2O6 (100°C) sol. acétone
# insol. alcool
Baryum 297,19 850°C très sol. eau
bromure sol. méthanol # insol.
BaBr2 éthanol
Baryum 197,37 4,29 décomposition dans l'eau: 24 mg/L à
carbonate à 1300°C 20°C 60 mg/L à 100°C
BaCO3 sol. acide; insol. alc
Baryum 304,27 3,179 414°C sol. dans eau et HCl
chlorate
BaCl206
Baryum 208,27 3,86 963°C sol. eau: 375 g/L à
chlorure 26°C 590 g/L à 100°C
BaCl2 sol. méthanol peu sol.
HCl # insol. éthanol
Dérivés Poids Densité Point de Point Solubilité
moléculaire Fusion °C d'ébullition
°C
Baryum 253,37 4,50 # insol. eau, acide
chromate acétiqueou chromique
BaCr04 dilué
Baryum 189,40 très sol. eau
cyanure sol. alcool
Ba(CN)2
Baryum 175,36 4,83 1353°C 2260 sol. eau g/L: 1,58 à
fluorure (10°C) 1,62 (30°C)
BaF2 sol. acide
Baryum 279,45 4,29 décomposition Sol. eau g/100 ml:
fluorosilicate à 300°C 0,015 à 0°C
BaF6 0,091 à 100°C
peu sol. acide dilué
# insol. alcool
Baryum 171,38 3,743 78°C sol eau 16,7 g/L (0°C)
hydroxyde 947 g/L (100°C)
BaH2O2
Baryum 267,34 2,90 sol. eau g/100 ml
hypophosphite 28,6 (17°C); 33,3
Ba(PO2H2)2 (100°C) # insol. alcool
Baryum 256,29 4,85 sol. eau, alcool,
manganate acétone
BaMnO4
Baryum 261,38 3,24 590°C sol. eau
nitrate peu sol. alcool,
Ba(NO3)2 acétone
Baryum 229,38 3,187 sol. eau # insol.
nitrite alcool
Ba(NO2)2
Baryum 153,36 5,7 1920°C sol. eau, acide
oxyde très sol. méthanol,
Ba0 éthanol
Baryum 336,27 sol. eau, méthanol
perchlorate peu sol. éthanol
Ba(ClO4)2 # insol. ether
Dérivés Poids Densité Point de Point Solubilité
moléculaire Fusion °C d'ébullition
°C
Baryum 169,36 # insol. eau
peroxyde
BaO2
Baryum 233,35 4,16 # insol. eau
phosphate sol. HCl dilué
BaPO4H
Baryum 436,66 3,05 sol. eau
platinocyanate
BaPt(CN)4
Baryum 216,32 5,02
séléniure
BaSe
Baryum 193,48
Siliciure
BaSi2
Baryum 233,43 4,5 1580°C # insol. eau 2,46 mg/L
sulfate 25°C 4,13 mg/L 100°C
BaSO4 et acide dilué
Baryum 169,42 4,36 > 2000°C peu sol. eau froide
sulfure + sol. eau chaude
BaS sol. NH4Cl
Baryum 253,52 très sol. eau
thiocyanate sol. acétone,
Ba(SCN)2 méthanol, éthanol
Baryum 249,48 peu sol. eau # insol.
thiosulfate alcool, éther,
BaS2O3 acétone
Baryum 233,26 6,08 1625
titanate
BaTi03
Baryum 725,5 # insol. eau
uranate sol. acide
BaU2O7
sol.= soluble
insol.= insoluble
#insol.= pratiquement insoluble
Le baryum fait partie des alcalino-terreux. C'est un
métal tendre, blanc argenté lorsqu'il est pur, très
malléable. Brillant lorsqu'il vient d'être coupé, il
se ternit rapidement au contact de l'air puis devient
brun-jaunâtre et finalement gris. Il semble qu'il se
couvre d'une couche d'oxyde et de nitrure. Il possède
une forte affinité pour l'eau. Il s'oxyde à l'air en
formant une couche superficielle protectrice.
Les principaux sels insolubles sont: le sulfate, le
carbonate, les phosphates, le fluorure, les chromates,
le silicate et le fluosilicate.
Le carbonate est insoluble dans l'eau mais soluble
dans les acides dilués. Le sulfate est insoluble dans
l'eau, pratiquement insoluble dans les acides
dilués.
Les sels solubles sont: le chlorure, l'oxyde, le
nitrate.
Le chlorure est très soluble dans l'eau, soluble dans
les acides dilués.
L'oxyde est soluble dans l'eau et dans les acides
dilués. Le nitrate est soluble dans l'eau, insoluble
dans l'alcool, soluble dans les acides (87g/L d'eau à
20°, 347 g/L à 100°).
L'hydroxyde est partiellement soluble dans l'eau (à
20°C 3,89 g de Ba(OH)2 dans 100 g d'eau).
3.4 Autres caractéristiques
Le baryum métallique sous forme divisée peut s'enflammer
sous l'effet d'une élévation de température et/ou au contact
de l'air humide ou de tout autre gaz oxydant; il doit être
conservé sous hélium ou argon sec. Il peut aussi être
conservé sous pétrole.
L'eau réagit sur le baryum à température ordinaire avec
dégagement d'hydrogène.
Ba + 2H2O ----> Ba(OH)2 + H2 = 92,500 Kcal.
La réaction avec l'ammoniac, l'azote, l'hydrogène ou
l'oxygène est très exothermique.
Le baryum peut réagir de manière explosive au contact d'un
hydrocarbure halogéné tel que: monofluorotrichlorométhane,
trifluorotrichloroéthane, tétrachlorure de carbone,
trichloréthylène, perchloréthylène.
Il a une grande affinité pour l'azote, le soufre et le
phosphore.
Le sulfure de baryum est phosphorescent.
Les dérivés du baryum colorent la flamme en vert.
4. UTILISATIONS / CIRCONSTANCES DE L'INTOXICATION
4.1 Utilisations
4.1.1 Utilisations
4.1.2 Description
(Haguenoer & Furon, 1981)
Le métal:
- Alliage avec l'aluminium ou le magnésium pour la
fabrication de piégeurs à gaz dans les tubes
électroniques.
- Alliage avec le nickel pour l'industrie automobile.
- Porteur pour le radium.
- Extincteur pour les feux d'uranium ou de plutonium.
Les oxydes:
- L'oxyde, BaO, sous forme poreuse, permet de sécher
les gaz et les solvants (pétrole, alcool divers). Il
est utilisé dans la fabrication d'huile et de
lubrifiant.
- L'hydroxyde, Ba(OH)2, est utilisé dans la
fabrication du verre, dans la vulcanisation du
caoutchouc, comme inhibiteur de corrosion, comme
lubrifiant, dans le raffinage des huiles minérales et
végétales, dans l'industrie du sucre.
- Le peroxyde, BaO2, est employé dans le blanchiment
des fibres textiles et de la paille, dans la
fabrication de l'eau oxygénée, pour amorcer les
combustions dans les bombes calorimétriques ou en
aluminothérapie, dans les cathodes et comme agent
d'oxydation en synthèse organique.
Les sels:
- L'acétate, Ba(CH3COO)2, entre dans la
composition de lubrifiants. Il sert de catalyseur en
synthèse organique et comme mordant d'impression dans
le textile.
- Le benzène sulfonate est utilisé comme additif aux
huiles de lubrification.
- Le bromate, Ba(BrO3)2, sert à préparer les
bromates de terres rares et comme inhibiteur de
corrosion dans les aciers à faible teneur en
carbone.
- Le bromure, BaBr2, entre dans la préparation de
substances phosphorescentes.
- Le carbonate, BaCO3, est employé sous forme
d'appâts comme raticide et corvicide. Il entre dans la
fabrication de tuiles, de briques, de céramiques,
émaux, peintures et dans l'industrie du verre pour
obtenir des verres lourds à indice de réfraction
élevé. Il entre comme charge dans la fabrication du
papier. Il est enfin utilisé dans des électrodes, des
verres optiques et comme réactif analytique.
- Le chlorate, BaClO3, sert en pyrotechnie (feux de
Bengale verts), mais est aussi utilisé dans la
fabrication d'allumettes et explosifs. C'est un
mordant en teinturerie.
- Le chlorure, BaCl2, est utilisé dans l'industrie
des pigments, des laques, du verre. En teinturerie, il
est utilisé comme mordant, comme charge et pour
teinter les fibres textiles. Il sert dans le raffinage
de l'aluminium, le tannage des cuirs, la fabrication
du chlore et de la soude. Il a aussi été utilisé en
médecine vétérinaire mais des accidents foudroyants
ont été observés à la dose de 300 mg en intra-veineux
direct chez le cheval.
- Le chromate, BaCrO4, est un pigment anticorrosion
pour les métaux, mais il entre aussi dans les
peintures d'art, dans la coloration du verre, des
céramiques et de la porcelaine.
- Le cyanure, Ba(CN)2, est utilisé dans certains
bains d'électrométallurgie.
- Le fluorure, BaF2, sert à opacifier les émaux,
dans la fabrication de verres, dans l'embaumement.
- Le fluorosilicate, BaSiF6, est un pesticide. Il
est employé comme insecticide et raticide. Il s'est
révélé efficace dans le traitement contre les vers des
vignes, le carpocapse des pommiers et le
doryphore.
- L'hypophosphite, Ba(PO2H2)2, est utilisé dans
le nickelage.
- Le manganate, BaMnO4, est un pigment utilisé dans
les peintures sur fresque.
- Le nitrate, Ba(NO3)2 est utilisé en pyrotechnie
(pour faire des signaux de secours verts), et dans
l'industrie des tubes à vide.
- Le nitrite, Ba(NO2)2, permet des réactions de
diazotation. C'est un agent anticorrosif. Il est
utilisé dans les explosifs.
- Le perchlorate, Ba(ClO4)2, permet la
détermination de la ribonucléase. C'est un absorbant
pour l'eau dans le dosage du C et de H.
- Le phosphate, BaPO4H, est employé comme substance
ignifuge et dans la fabrication d'objets
phosphorescents.
- Le platino-cyanate, BaPt(CN)4, est utilisé pour
faire des écrans aux rayons X en radiographie.
- Le séléniure, BaSe, est employé dans l'industrie des
semi-conducteurs et des cellules photoélectriques.
- Le siliciure, BaSi2, permet de désoxyder et de
désulfurer les acides.
- Le stéarate, est utilisé comme stabilisant dans
l'industrie des revêtements plastiques.
- Le sulfate, BaSO4, entre dans la fabrication du
papier photographique, de la cellophane, du
caoutchouc, des résines, des fibres synthétiques, des
encres pour lithographie, de l'ivoire artificielle. Ce
sulfate étant insoluble même en milieu acide il est
employé comme produit de contraste aux rayons X, lors
des explorations du tube digestif, par voie orale ou
en lavement. Il est incorporé à la plupart des
dispositifs intra-utérins.
- Le sulfure, BaS, permet d'obtenir des objets
phosphorescents. Il entre dans la fabrication de la
lithopone et la vulcanisation du caoutchouc. Il est
parfois utilisé comme dépilatoire.
- Le thiocyanate, Ba(SCN)2, est utilisé en
teinturerie, photographie, comme agent dispersant pour
la cellulose.
- Le thiosulfate (hyposulfite), BaS2O3, sert dans
la fabrication d'allumettes, d'explosifs, dans
certains procédés photographiques et en chimie
analytique.
- Le titanate, BaTiO3, est utilisé dans l'industrie
électronique.
- L'uranate, BaU2O7, est utilisé en peinture sur
porcelaine.
Les dérivés du baryum sont également utilisés dans la
fabrication de ciments spéciaux, et pour la protection
contre les rayonnements ionisants.
Certains composés sont utilisés dans l'industrie des
matières plastiques. Ce sont des agents stabilisants
qui empêchent la polymérisation spontanée ou la
dégradation des polymères (thermodégradation,
photodégradation, vieillissement). Parmi ces composés
on trouve en particulier des sels d'acides gras de
baryum.
4.2 Circonstances à haut risque
Les risques proviennent principalement de l'ingestion de
dérivés solubles du baryum.
Intoxications aiguës par confusion:
Ce sont souvent des intoxications collectives.
- Les sels de baryum sont interdits comme rodenticides dans
de nombreux pays car ils sont à l'origine d'intoxications par
confusion avec des produits alimentaires, (intoxications
alimentaires collectives après utilisation de sels de baryum
raticides pris pour de la farine).
- Ingestion de sel (NaCl) contaminé par du BaCl2 (présence
de gisements de baryum dans les mines de sel du district de
Yi-Pin, dans la province du Shi Chuai en Chine).
- Ingestion de saucisses, contaminées par carbonate de
baryum, chez 24 patients en Israël (Lewi & Bar-Khayim,
1964).
- Des intoxications médicamenteuses se sont produites lors
d'examens radiologiques. Il s'agissait de confusions entre le
sulfate de baryum et des sels solubles.
Intoxications aiguës volontaires:
Il s'agit alors d'intoxications individuelles. Les produits
utilisés sont des sels solubles du baryum, notamment ceux qui
étaient contenus dans les rodenticides et dans les produits
dépilatoires.
4.3 Population à risque professionnel
Les risques industriels viennent de l'inhalation mais
aussi de l'ingestion de poussières contenant des dérivés du
baryum.
Intoxications aiguës:
Elles sont très rares, néanmoins, le risque ne doit pas être
négligé car les composés solubles dans l'eau ou dans l'eau
additionnée d'acides (notamment le carbonate, le chlorure,
l'hydroxyde, l'oxyde, le nitrate) sont extrêmement
dangereux.
- contamination par voie pulmonaire:
Les composés solubles du baryum peuvent pénétrer dans
l'organisme à l'état finement divisé par voie respiratoire
(au cours du broyage ces composés solubles sont sous forme de
poussières ou d'aérosols).
- contamination par voie cutanée:
Des intoxications générales consécutives à des brûlures
cutanées par du chlorure de baryum on été décrites (Stewart &
Hummel, 1984).
- contamination par voie orale:
Elles sont consécutives à des méprises.
Intoxications chroniques:
- Les sels solubles provoqueraient des dépôts osseux avec
ostéosclérose principalement du maxillaire et du fémur.
- Les composés insolubles, notamment le sulfate sont inhalés
sous forme de poussières et sont à l'origine de
pneumoconioses, la barytose.
5. VOIES D'ENTREE
5.1 Voie orale
- Les sels solubles de baryum passent assez facilement
la barrière digestive.
- Les sels insolubles ne passent pas la barrière digestive,
mais des impuretés solubles ont été à l'origine d'accidents.
5.2 Inhalation
Elle est fonction de la solubilité des sels inhalés. Les
poussières solubilisables passent facilement la paroi
alvéolo-capillaire. Certaines poussières peu solubilisables
peuvent passer partiellement la paroi alvéolo-capillaire
(Einbrodt et al., 1972).
5.3 Voie cutanée
Le baryum sous forme de stéarates ne franchit pas la
peau du lapin et du cobaye (Schmidt et al., 1975).
Certains sels caustiques (chlorure), peuvent provoquer des
brûlures cutanées et pénétrer en quantité suffisante pour
être dosables dans le plasma et entraîner des signes
biologiques (Stewart & Hummel, 1984).
5.4 Voie oculaire
Irritation oculaire.
Chez le lapin, une dose unique de nitrate de baryum pendant
24 heures entraîne une irritation oculaire sévère.
5.5 Voie parentérale
Pas de données
5.6 Autres
Pas de données
6. CINETIQUE
6.1 Absorption selon la voie d'exposition
Voie orale:
Par cette voie, l'absorption ne concerne que les composés
solubles dans l'eau ou dans les acides dilués (principalement
carbonate, chlorure, hydroxyde, oxyde et nitrate de
baryum).
Ces sels solubles traversent la barrière digestive. Le
transport sanguin est essentiellement plasmatique. Le sulfure
de baryum, au contact du suc gastrique produit de l'hydrogène
sulfuré qui est un inhibiteur de la respiration cellulaire et
provoque des anoxies tissulaires.
Pour certains composés, un effet caustique s'associe aux
phénomènes d'absorption.
- Données animales:
Chez les animaux de laboratoire, l'absorption dépend de
nombreux facteurs: espèce, composé testé, alimentation.
Le facteur d'absorption par cette voie serait de 0,90.
(Kojola et al., 1978)
L'absorption par la muqueuse gastrique, chez le rat, est
rapide, environ une demi-heure.
- Données humaines:
Chez l'homme, l'absorption a été estimée à environ 5% chez
l'adulte, mais serait peut-être supérieure pour certains
auteurs (10%). Chez l'enfant, l'absorption serait
significativement plus élevée.
Inhalation:
- Les sels solubles, à l'état finement divisé, peuvent
pénétrer assez facilement dans l'organisme en traversant la
paroi alvéolo-capillaire. Le facteur d'absorption par cette
voie serait de 0,75. (Kojola et al., 1978). L'absorption de
solutions déposées sur la muqueuse nasale de hamsters est,
pour les 4 premières heures, de 61% contre 11% pour
l'absorption gastrique (Cuddihy & Griffith, 1973).
- Les sels insolubles, sous forme de poussières, ont tendance
à s'accumuler au niveau de l'arbre respiratoire et sont à
l'origine de pneumoconioses.
Données animales:
Aucun transport par voie lymphatique n'a été observé chez les
rats après inhalation de BaSO4 pendant deux mois.
Données humaines:
Certains auteurs ont fait la preuve d'un passage partiel de
la barrière pulmonaire, car ils ont retrouvé le baryum dans
les os, en particulier pour des poussières de sulfate. La
clairance dépend, dans ce cas, non seulement de la solubilité
du dérivé, mais aussi, de la taille des particules.
Voie cutanée:
Une absorption peut avoir lieu sur une peau antérieurement
lésée ou lorsque le sel en cause entraine des lésions
caustiques.
Voie placentaire:
Du baryum a été retrouvé chez des nouveaux-nés, ce qui
tendrait à prouver que ce produit traverse la barrière
placentaire (Schroeder & Mitchener, 1975).
Chez des foetus de souris, du baryum a été retrouvé dans le
squelette, spécialement dans les zones de croissance. A
l'exception de l'oeil, les taux retrouvés dans les tissus
mous étaient faibles.
Allaitement:
La présence de baryum chez les enfants de moins de un an
pourrait être due à une alimentation par le lait maternel
(Schroeder & Mitchener, 1975).
6.2 Distribution selon la voie d'exposition
Le corps humain contient normalement du baryum,
approximativement 22 à 24 mg, dont la plus grande partie
(90%) se trouve dans les os. Il n'y a pas d'accumulation avec
l'âge ni de différence d'un sexe à l'autre (Kojola et al.,
1978). Le transport est essentiellement plasmatique.
Voie orale:
- Données animales:
La présence de baryum dans les follicules thyroïdiens a été
constatée chez certains bovins, mais, d'une façon générale,
on ne trouve guère de baryum dans les glandes endocrines.
(Haguenoer & Furon, 1981)
- Données humaines:
Après ingestion de nitrate de baryum, 54% du baryum est
transporté par une protéine plasmatique, en concurrence avec
le transport protéique du calcium (Clayton & Clayton,
1981).
Le baryum se fixe au niveau des muscles pendant les 30
premières heures. A un degré moindre, il se fixe aussi,
initialement, dans le poumon, le rein et la rate. Le baryum
est aussi retrouvé dans les yeux. Le foie ne stocke pas ce
métal. Il n'y a pas de fixation cérébrale (Haguenoer & Furon,
1981).
Puis il libère lentement les sites pour se concentrer dans
les os (le site préférentiel de localisation serait la
surface de l'os). Le baryum a une grande affinité pour le
tissu osseux avec accumulation au niveau des maxillaires, des
fémurs (Haguenoer & Furon, 1981), et de la moelle osseuse. Il
est incorporé à l'os de façon similaire au calcium, mais
sensiblement deux fois plus rapidement. Cette fixation est en
partie irréversible.
Des dosages après autopsie montrent que les taux osseux
humains sont relativement constants (Clayton & Clayton, 1981).
Des traces persistent dans les cheveux.
Inhalation:
- Selon toute vraisemblance, les sels solubles, lorsqu'ils
sont inhalés suivent la même distribution que
précédement.
- Lors de l'inhalation de sels insolubles on observe un
stockage pulmonaire responsable d'une pneumoconiose, la
barytose.
Voie parentérale:
L'injection d'isotopes radio-actifs de baryum et de calcium
montre que le baryum est rapidement et préférentiellement
transféré du sang vers l'os. Les taux sanguins de baryum
diminuent plus rapidement que ceux du calcium, du fait de la
plus grande affinité osseuse du baryum.
6.3 Demi-vie biologique selon la voie d'exposition
Voie orale:
- Après ingestion le baryum plasmatique disparait presque
complètement en 24 heures (Clayton & Clayton, 1981).
- L'administration orale de chlorure de baryum chez le rat
montre une absorption rapide (environ 30 minutes) par
différents organes après absorption par la muqueuse
gastrique.
- Les pics de concentration sont de l'ordre d'une heure et
demi pour les tissus mous, et deux heures pour le tissu
squelettique (Kojola et al., 1978).
Voie parentérale:
Les demi-vies osseuses ont été calculées par Newton et al.
(1977). Ils rapportent 3,5 jours pour 22,6% de la dose
injectée, 35,1 jours pour 4,2%, 741 jours pour 3,9% et 8000
+ou- 4900 jours pour 1,6%. Thomas et al. (1973) donnent une
demi-vie globale de 460.
Pour Domaski et al. (1966), la fraction libre, après une dose
unique, est de 34,8%, 16 jours après, chez le rat
Pour Clary & Tardiff (1974), une estimation de la demi-vie
biologique du baryum chez le rat serait de l'ordre de 90 à
120 jours.
- données humaines:
Pour Harrison et al. (1967), après l'injection intraveineuse
d'une seule dose chez l'homme, les taux tissulaires maximum
sont obtenus une heure à une heure et demi après l'injection.
La fraction libre, après une injection unique, est de 10,5%,
15 jours après l'injection.
Pour Clary & Tardiff (1974), 2/3 de la dose totale se
retrouve dans le corps 14 jours après l'exposition.
6.4 Metabolisme
Le mécanisme par lequel le baryum se dépose dans les
tissus n'est pas très bien connu. Quoiqu'il en soit, il
semble que, chez l'homme, il soit qualitativement similaire à
celui du calcium, bien que quantitativement très différent.
6.5 Elimination selon la voie d'exposition
Voie orale:
Elle est urinaire et digestive, mais elle prédomine dans les
selles. Il existe aussi une élimination par les cheveux
(Haguenoer & Furon, 1981).
- données animales:
Chez le rat, l'élimination est respectivement de 7% dans les
urines et 20% dans les fèces en 24 heures.
- données humaines:
Chez l'homme, approximativement 72% du baryum ingéré est
éliminé dans les fèces.
Le métabolisme du baryum diffère de celui du calcium par
cette prépondérance de l'élimination fécale. La clairance
urinaire du baryum peut-être augmentée par une perfusion
saline. Le baryum est excrété plus rapidement que le
calcium.
Voie parentérale:
Pour Newton et al. (1967), elle est là encore urinaire et
digestive. Elle prédomine dans les selles même après
injection intra-veineuse. 84% du baryum injecté en intra-
veineux est éliminé dans les 6 premiers jours (Haguenoer &
Furon, 1981).
- Données animales:
Chez le rat l'élimination urinaire (7%) est, en 24 heures,
plus faible que l'élimination fécale (20%) (Clayton &
Clayton, 1981).
- Données humaines:
Chez l'homme, le ratio entre élimination fécale et rénale
serait de 9/1.
24 heures après l'injection intra-veineuse ou intra-
musculaire de chlorure de baryum, 20% sont retrouvés dans les
selles et 5 à 7% sont retrouvés dans les urines, chez
l'adulte comme chez l'enfant.
7. TOXICOLOGIE
7.1 Mode d'action
L'entrée du Ba++ dans la cellule est plus facile que
celle des ions plus petits, relativement beaucoup plus
chargés (Borowitz & Shankbaky, 1977).
1° Effets membranaires
Le baryum stimule l'ATPase membranaire, Na-K dépendante. Il
se comporte comme un bloqueur sélectif de la perméabilité
potassique passive transmembranaire.
Il entraîne:
- une dépolarisation des membranes cellulaires.
- une diminution de la perméabilité du K+ par interaction
au niveau des sites membranaires. Il en résulte une
diminution de la diffusion passive du potassium vers le
milieu extracellulaire sans diminution du transfert actif
vers la cellule, aboutissant à une accumulation de K
intracellulaire aux dépends du milieu extracellulaire.
- Une inhibition de la pompe à calcium au niveau des
membranes plasmatiques des microsomes cellulaires, avec
relargage du Ca de ses sites membranaires, entraînant des
contractions des fibres musculaires (Haguenoer & Furon,
1981).
2° Effets cellulaires généraux
Sa toxicité pourrait être liée à son aptitude à dissocier les
combinaisons sulfatées protoplasmiques au niveau des muscles
lisses et du tissu nerveux.
3° Effets sur les muscles
BaCl2 provoque une contraction durable avec mouvements
fibrillaires:
- des muscles striés
- des muscles lisses
Les contractions induites par le Ba++ sont principalement
dues au relargage du Ca et en partie à une stimulation
directe des éléments contractiles.
Le baryum stimule la transmission synaptique par libération
d'acétylcholine, puis succède un blocage neuro-musculaire,
qui semble être du à la modification de la perméabilité au K
avec maintien de la dépolarisation au niveau de la plaque
motrice. Les contractions et fibrillations musculaires sont
aussi dues aux interférences ioniques Ba++ Ca++. Toute
les cellules musculaires sans discrimination sont touchées
qu'elles soient lisses ou striées.
L'exploration électrophysiologique ne montre aucune anomalie
de conduction des fibres nerveuses. Il n'y a pas non plus de
modifications histologiques de la cellule musculaire.
Les études récentes semblent démontrer que les effets
musculaires sont autant dus aux modifications de perméabilité
vis à vis du potassium (hypokaliémie de transfert) qu'aux
effets directs du cation baryum.
4° Effets cardiaques
Au niveau cardiaque on observe un ralentissement et une
augmentation de l'amplitude des contractions, ainsi que des
fibrillations à fortes doses. Le baryum augmente
l'excitabilité et la conductibilité cardiaque. Tous les
troubles sont potentialisés par l'hypokaliémie observée de
façon constante (Rosza & Berman, 1971).
L'arythmie cardiaque due au baryum est antagonisée par les
prostaglandines: PGF2a,PGE2,PGA et PGE.
Le baryum provoque une forte vaso-constriction artérielle par
stimulation directe du muscle artériel, antagonisée par les
inhibiteurs calciques.
5° Sur l'estomac
En plus de l'action sur la musculature, le Ba++ stimule la
sécrétion acide de l'estomac, par diminution de la différence
de potentiel et diminution de l'entrée intracellulaire des
ions Cl-.
De plus cette stimulation gastrique peut également être la
conséquence d'un relargage d'histamine par le Ba++.
A la différence du strontium, le Ba++ provoque une
sécrétion importante d'histamine, même en l'absence
d'inducteur.
Le muscle lisse est violemment stimulé (péristaltisme).
6° Effets sur la sécrétion biliaire
Ba++ stimule la fonction biliaire.
7° Effets sur les métabolismes
- Catécholamines:
Le baryum stimule la sécrétion médullo-surrénalienne de
catécholamines. Il imite l'action du calcium dont il ne
modifie pas la distribution intracellulaire dans la
médullosurénale.
Il active aussi la tyrosine hydroxylase .
- Calcium:
Les sels de baryum stimulent la sécrétion de calcitonine,
hormone hypocalcémiante.
- Insuline:
Le baryum stimule la sécrétion d'insuline en l'absence
d'hyperglycémie par action directe sur les îlots
pancréatiques.
Ces effets métaboliques sont, pour la plupart, provoqués par
action directe du Ba++ simulant l'action de Ca++ (Somers
et al., 1976).
7.2 Toxicité
7.2.1 Données chez l'homme
7.2.1.1 Adultes
Seuls les sels solubles sont
toxiques.
Les intoxications peuvent survenir pour des
doses faibles. Les doses létales per os pour
la majorité des sels varient de 0.8 à 15 g.
Pour le BaCl2 elles sont de l'ordre de 0,8
à 0,9 grammes (Clayton & Clayton, 1981), soit
0,55 à 0,60 g de baryum. Pour BaCO3 elles
sont de 2 à 4 g.
Le carbonate et le sulfite sont aussi
toxiques mais agissent plus lentement. BaS et
BaCl2 à la dose de 100 mg provoquent des
symptômes graves.
7.2.1.2 Enfants
Pas de données
7.2.2 Données chez l'animal
Les doses toxiques varient en fonction de
l'espèce, du composé, de l'âge et d'autres facteurs.
- Intoxication aiguë:
La dose létale 50 par voie orale en aigu chez le rat
nouveau-né est de 220 mg/kg, de 132 mg/kg, chez le rat
adulte.
Des chiens recevant des doses orales de 0,1 à 1
mmol/kg de chlorure de baryum (Chou & Chin, 1943),
développent des troubles gastro-intestinaux, des
paralysies des muscles squelettiques, mais peu de
troubles cardiaques ou respiratoires. Pour des doses
intra-veineuses de 0,03 à 0,1 mmol/kg ils présentent
une toxicité cardiaque marquée.
L'injection sous cutanée de chlorure de baryum à dose
unique de 5mg/kg chez le lapin entraine des signes
d'intoxication aiguë, puis le décès en 2 heures à 2
heures 30.
Des chiens recevant des perfusions de chlorure de
baryum à la dose de 1 µmol/kg/minute (Roza & Berman,
1971) développent en moins de 5 minutes une
hyperthermie, des extrasystoles, puis des
fibrillations ventriculaires, des paralysies
squelettiques et respiratoires, puis l'arrêt
cardiaque. La dose létale chez le chien pour le
chlorure de baryum est de 30 mg/kg.
- Intoxication chronique:
Des intoxications chroniques ont été reproduites par
injections de 10,5 et 2 mg/kg chez des lapins, qui
décédaient en 98 à 193 jours.
Des contacts cutanés, à dose de 12 mg/kg/j, pendant 26
semaines, ont entraîné, chez des cobayes, des
hyperplasies myéloïdes de la rate, du foie et de la
moëlle osseuse, ainsi que des modifications
cellulaires sanguines périphériques.
7.2.3 Données in vitro
La perfusion de pancréas isolé de rat, par des
solutions contenant 2 mEq/L de Ba++, provoque une
sécrétion d'insuline. Ce mécanisme est antagonisé par
le calcium, le magnésium et le vérapamil. Il est
potentialisé par l'EGTA (éthylène-glycol-2-
(aminoéthyl)-tétracétique acide), le glucose, la
théophylline, et la cytochalasine B, (Somers et al.,
1976).
7.2.4 Normes sur les lieux de travail
Valeurs dans l'atmosphère:
La valeur limite de concentration des composés
solubles du baryum exprimée en Ba++ a été fixée à
0,5 mg/m3, dans l'air inspiré. (Le TLV-TWA pour 8
heures par jour et 40 heures par semaine est de 0,5 mg
de Ba/m3)
7.2.5 Dose journalière admissible (DJA) et autres taux
indicatifs
Valeurs dans les eaux de boisson:
Aux Etats-Unis, la teneur en baryum des eaux de
boissons doit être inférieure à 200 µg/L d'eau, avec
des MCL (niveau maximum de contamination) de 1000
µg/L.
La norme CEE est de 100 µg/L.
La norme US EPA pour les eaux de boisson est de 1
mg/L, et les doses orales totales de référence sont de
0,05 mg/kg/jour.
7.3 Carcinogénicité
Le sulfate de baryum est rapporté comme étant une
substance potentiellement tumorigène chez le rat (RTECS).
Le chromate de baryum a été rapporté comme étant un
carcinogène positif chez l'homme, et un carcinogène indéfini
chez l'animal (IARC, 1980), mais les propriétés
carcinogénétiques pourraient être dues à la présence du
chrome et non à celle du baryum.
7.4 Tératogénicité
Chez des rates, exposées à des doses de 3,1 et 13,4 mg
de BaCO3/m3, 24 jours avant la conception et durant la
gestation, on note une augmentation de la mortalité foetale
et des petits poids à la naissance, mais pas d'effets
tératogènes (Tarasenko, 1977).
Chez l'embryon de poulet, une injection de chlorure de baryum
dans le sac embryonnaire au 8° jour de développement montre
des défauts de développement des orteils. Aucun effet n'est
retrouvé lorsque l'injection a lieu au 4° jour du
développement (Ridgeway & Karnofsky, 1952).
Le carbonate provoque des altérations de la fonction des
spermatozoïdes aussi bien lors des intoxications aiguës que
chroniques, par ingestion ou par inhalation. Une augmentation
de la période de repos du cycle oestral chez l'animal a été
décrite (Haguenoer & Furon, 1981).
7.5 Mutagénicité
Nishioka (1975) rapporte que le chlorure de baryum
n'augmente pas la fréquence des mutations des brins
déficients réparés de bacillus subtilis. Contrairement à
d'autres métaux, le baryum n'a pas d'effets sur la synthèse
de l'ADN.
7.6 Interactions
Pas de données
8. ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES
8.1 Echantillonage
8.1.1 Prélèvement de spécimens et d'échantillons
Les méthodes de dosage par spectrographie sont
applicables sur l'air ambiant et les substances
biologiques solubles dans l'acide chlorhydrique.
Aucune procédure spécifique n'est requise.
- Dosage dans l'eau: le volume minimum requis est de
200 ml.
8.1.2 Stockage des spécimens et échantillons de
laboratoire
- Dosage dans l'eau: le contenant doit être en
verre ou en plastique (de préférence, polyéthylène
avec un couvercle en polypropylène);
- Dosage dans le sol et les sédiments: container en
polyéthylène.
- Matériel biologique: congelé ou lyophilisé. Lorsque
le produit est lyophilisé, il peut-être conservé à
température ambiante pendant plusieurs années sans
modifications significatives.
8.1.3 Transport des spécimens et échantillons de laboratoire
Pas de données
8.2 Analyses toxicologiques et interprêtation
8.2.1 Test sur le(s) élément(s) toxique(s) des échantillons
Détection dans l'air:
- Méthode basée sur la formation de chromate de
baryum
- Méthode de Yagoda basée sur la formation de cristaux
mixtes de sulfate de baryum et de permanganate de
potassium.
- Méthode volumétrique par dosage avec l'acide
éthylènediamine-tétracétique.
- Méthodes physico-chimiques:
* néphélométrie du sulfate de baryum
* électrodes spécifiques au baryum
* absorption atomique
- Méthode spectrographique de Grabowski et Unice
Un test simple permet de vérifier la pureté du sulfate
de baryum: le mélange de sulfate de baryum et d'eau
donne une suspension claire. l'adjonction d'une
solution de sulfate de magnésium ou de sulfate de
sodium qui précipiterait prouverait la présence de
sels solubles dans la suspension.
8.2.2 Tests sur les spécimens biologiques
- colorimétrie.
- spectrométrie;
- colorimétrie:
Après précipitation sous forme de chromate de baryum
et dissolution en milieu HCl, l'intensité de la
coloration jaune peut-être mesurée. On peut aussi
mesurer celle donnée par le complexe violet entre le
Cr6+ et la diphénylcarbazide.
- spectrométrie d'absorption atomique:
en utilisant une flamme réductrice à 553.6 nm.
Interpretation:
Les taux sériques engendrant des signes cliniques
seraient de l'ordre de 18 microgrammes/L.
8.3 Examens biomédicaux et interprêtation
8.3.1 Analyse biochimique
8.3.1.1 Sang, plasma ou sérum
<8.3.1.1.>Ionogramme: recherche d'une
hypokaliémie8.3.1.1.>
8.3.1.2 Urine.
<8.3.1.2.>Recherche d'une hématurie éventuelle.8.3.1.2.>
8.3.2 Analyse des gaz du sang artériel
8.3.3 Analyse hématologique
Bilan d'hémolyse, quelques rares cas ayant été
décrits; dosage de la methémoglobine en cas
d'intoxication au nitrate de baryum; NFS en cas
d'intoxication chronique.
8.3.4 Interprétation des examens biochimiques
8.4 Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation
8.5 Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens
toxicologiques
L'hypokaliémie est le signe essentiel de cette
intoxication et devra être contrôlée tout au long de
l'évolution.
8.6 References
9. EFFETS CLINIQUES
9.1 Intoxication aiguë
9.1.1 Ingestion
Les troubles résultent des effets toxiques sur
la musculature lisse, striée ou cardiaque.
L'hypokaliémie et ses complications cardiorythmiques
restent le principal danger de cette intoxication.
Classiquement, l'évolution se fait soit vers le décès
dans les 48 premières heures, soit, passé ce délai,
vers la restitution ad-integrum.
9.1.2 Inhalation
Un cas d'intoxication aiguë par inhalation a
été décrit. Il s'agit d'un sujet de 22 ans qui reçoit
une projection de poudre de carbonate de baryum sur le
visage et l'inhale sans l'avaler. Une heure après il
présente des crampes abdominales, des nausées, des
vomissements. Deux heures plus tard on constate une
hyper-salivation, une démarche ébrieuse. A l'hôpital
on diagnostique un syndrome de Guillain-Barré.
L'examen biologique montre une hématurie, une
augmentation de la créatininémie, une hypokaliémie
sévère à 0,3 mmol/L. Un diagnostic de paralysie
périodique hypokaliémique est alors porté. Le dosage
de baryum est cependant vérifié: le taux est de 250
mEq/L (pour une normale de 5 mEq/L). La
symptomatologie neurologique et rénale régresse en 5
jours environ grâce à des administrations importantes
de potassium intra-veineux (Shankle & Keane,
1988).
9.1.3 Voie cutanée
- action locale:
Irritation cutanée ou brûlures selon le dérivé
considéré. Chez le lapin, une dose unique de 500 mg de
nitrate de baryum pendant 24 heures entraîne une
irritation cutanée modérée.
- action générale:
Une intoxication consécutive à une brûlure cutanée par
chlorure de baryum a été décrite. Elle a entraîné une
diminution de la kaliémie qui est passée de 3,3 mEq/L
au moment de l'admission à 2,2 mEq/L 4 heures plus
tard. 2 heures après l'accident, les taux plasmatiques
de baryum étaient de 12,4 mg/L (Stewart & Hummel,
1984).
Des contacts cutanés, à dose de 12 mg/kg/j, pendant 26
semaines, ont entraîné, chez des cobayes, des
hyperplasies myéloïdes de la rate, du foie et de la
moelle osseuse, ainsi que des modifications
cellulaires sanguines périphériques.
9.1.4 Contact oculaire
Irritation oculaire.
Chez le lapin, une dose unique de nitrate de baryum
pendant 24 heures entraîne une irritation oculaire
sévère.
9.1.5 Voie parentérale
Le chlorure de baryum a été utilisé en
intraveineuse direct en médecine vétérinaire. Des
accidents foudroyants ont été observés à dose de 300
mg en IVD chez le cheval.
Les expérimentations animales reproduisent
l'intoxication décrite par voie orale.
9.1.6 Autres voies
Pas de données.
9.2 Intoxication chronique
9.2.1 Ingestion
Les effets chroniques sur la santé humaine,
notamment par exposition à des eaux de boisson, sont
mal déterminés, peu d' études épidémiologiques ou
expérimentales ayant été menées sur ce sujet (Kojola
et al., 1978).
Une étude comparant deux populations ayant bu pendant
au moins 10 ans des eaux contenant des taux respectifs
de baryum de 0,1 mg/L et 7,3 mg/L n'a montré aucune
différence significative quant à la pression
sanguine.
9.2.2 Inhalation
- sels solubles:
L'absorption chronique de sels solubles aurait
provoqué des dépôts osseux avec ostéosclérose
principalement du maxillaire et du fémur.
- sels insolubles:
L'inhalation de sels insolubles correspond à
l'apparition d'une pneumoconiose bénigne, la barytose,
provoquée essentiellement par le sulfate et le
carbonate, ainsi que par les minerais et la
lithopone.
Dans les mines il faut aussi rappeler les risques de
silicose.
9.2.3 Voie cutanée
Le baryum et certains de ses sels sont
responsables d'effets locaux irritatifs ou
caustiques.
9.2.4 Contact oculaire
La causticité peut produire des irritations
conjonctivales avec larmoiement.
9.2.5 Voie parentérale
Pas de données.
9.2.6 Autres voies
Pas de données
9.3 Evolution, pronostic, cause du décès
Classiquement, l'évolution se fait, soit vers le décès,
dans les 48 premières heures, par arrêt cardiorespiratoire
d'origine hypoxique ou hypokaliémique, soit, passé ce délai,
vers la restitution ad-integrum.
9.4 Description analytique des effets cliniques
9.4.1 Cardiovasculaires
Aiguë:
L'atteinte de la musculature cardiaque se traduit par
des troubles du rythme et de la conduction.
- ralentissement avec bradycardie, arythmie,
extrasystoles, bigéminisme, le tout évoluant vers la
fibrillation ventriculaire à l'origine de la mort qui
peut survenir en 1 à 2 heures. Les modifications
électrocardiographiques sont comparables à celles de
l'hypokaliémie.
Le baryum provoque une atteinte du métabolisme
énergétique du myocarde, une diminution de
l'excitabilité du système de conduction cardiaque dans
la région nodale atrioventriculaire.
- hypertension.
- vasoconstriction coronarienne.
- arrêt cardiaque
Chronique:
Tachycardie, arythmie, extrasystoles persistantes.
9.4.2 Respiratoires
<9.4.2.>Aiguë:
- contraction de la musculature provoquant des
douleurs thoraciques angoissantes suivies d'une
paralysie des muscles respiratoires responsable d'une
insuffisance respiratoire aiguë avec cyanose (Deloste,
1986).
- arrêt respiratoire.
Chronique:
Le baryum et ses sels sont caustiques et peuvent
produire des irritations de la muqueuse rhino-
pharyngée, surtout le chlorure, le peroxyde, le
nitrate et le perchlorate.
Une toux d'irritation survient fréquemment.
L'exposition à long terme à des sels insolubles peut
entrainer l'apparition d'une pneumoconiose bénigne, la
barytose, provoquée essentiellement par le sulfate et
le carbonate, dérivés insolubles du baryum, ainsi que
par les minerais et la lithopone.
Cette barytose n'a habituellement aucune traduction
symptomatique et fonctionnelle.
- aspect radiologique: Il s'agit de petites opacités
de 2 à 3 mm de diamètre, facilement visibles après
quelques mois seulement d'exposition, à cause de la
radio-opacité du baryum. Plus tard, ces opacités
s'élargissent et s'intensifient, surtout au niveau des
noyaux lymphatiques hilaires. L'arrêt de l'exposition
correspond à une disparition progressive des images
radiologiques. Il s'agit donc d'une pneumoconiose
bénigne du fait de sa réversibilité.
- aspect microscopique: On observe, au début, une
mobilisation très faible de polynucléaires, avec
prolifération de macrophages et exsudat intra-
alvéolaire de faible intensité. Parfois apparaissent,
dans les alvéoles et les parois alvéolaires, des
macrophages contenant du baryum. A l'arrêt de
l'exposition, les modifications épithéliales
bronchiolaires régressent progressivement sans
provoquer de lésions.
Il n'a jamais été rapporté de cas de fibrose.9.4.2.>
9.4.3 Neurologiques
9.4.3.1 SNC
<9.4.3.1.>Aiguë:
Les troubles neuromusculaires sont quasi
constants. On observe des secousses ou des
contractures musculaires, au maximum des
convulsions, associées à des paralysies
flasques réalisant au maximum des paralysies
respiratoires.
En règle générale, il n'y a pas d'atteinte de
la conscience, cependant, on observe parfois
une somnolence et/ou une confusion.9.4.3.1.>
9.4.3.2 Système nerveux périphérique
Tremblements fins des extrémités,
sans troubles sensitifs définis.
9.4.3.3 Système nerveux autonome
Hyperactivation du système nerveux
autonome, augmentation des catécholamines
plasmatiques.
9.4.3.4 Muscles lisses et muscles striés
Aiguë:
La phase initiale de contractures musculaires
douloureuses est suivie de paralysies
périphériques flasques, aréflexiques, liées
aux mouvements transmembranaires du potassium
et aux effets du baryum sur les fibres
musculaires striées.
Certains auteurs ont constaté que la durée
des troubles musculaires était en corrélation
avec les taux sériques de baryum, plutôt
qu'avec l'hypokaliémie (Phelan et al., 1984).
Peuvent se voir: une sensation de faiblesse
généralisée, une asthénie, des paralysies
flasques du cou, de la tête, du tronc, des
membres avec abolition des reflexes
tendineux.
Dans les cas graves, il existe une
quadriplégie complète, avec paralysie du
diaphragme et des inter-costaux, de la langue
et du pharynx, entrainant des troubles de la
phonation, de la déglutition, et une
insuffisance respiratoire aiguë avec
cyanose.
L'action directe du Ba++ sur les fibres
lisses de l'appareil digestif provoque des
gastro-entérites hémorragiques, avec
vomissements profus.
Chronique
Asthénie
9.4.4 Gastro-intestinaux
Aiguë:
Troubles digestifs précoces:
- brûlures bucco-oesogastriques.
- hypersialorrhée.
- gastro-entérite hémorragique, par action directe du
Ba++ sur les fibres lisses de l'appareil digestif.
Les vomissements sont généralement très abondants. Ils
s'accompagnent de coliques, de diarrhées aqueuses et
de douleurs abdominales.
Le baryum, opaque aux rayon X, est visible sur les
radiographies de l'abdomen sans préparation.
Chronique:
Anorexie, amaigrissement.
Nausées, dyspepsie, sécheresse des muqueuses bucco-
pharyngées avec sensation de soif, hémorragies gastro-
intestinales.
9.4.5 Hepatiques
Pas de données
9.4.6 Urinaires
9.4.6.1 Renaux
Aiguë:
L'insuffisance rénale aiguë est rare. Elle
est secondaire à une néphrite tubulaire
interstitielle aiguë, conséquence d'une
hypovolémie non ou mal corrigée, induite par
les pertes ioniques digestives.
Une néphrotoxicité propre est mise en avant
par certains auteurs, mais l'utilisation
thérapeutique de sulfate de magnésium
intraveineux a pu être l'agent déclenchant
par précipitation du baryum dans le rein,
induisant une nécrose ou une obstruction
tubulaire (Wetherill et al., 1981). Cette
atteinte rénale est réversible.
9.4.6.2 Autres
Pas de données
9.4.7 Système endocrinien et de la reproduction
Une diminution de la fécondité chez la femme a
été décrite. En outre, le foetus est beaucoup plus
sensible à l'action des différents sels de baryum,
surtout au cours de la première moitié de la grossesse
et particulièrement lors de la nidation et de la
formation du placenta. Ces effets se traduisent par
des modifications hématopoïétiques, cardiovasculaires
et du métabolisme minéral (Haguenoer & Furon, 1981).
Une corrélation entre le niveau de baryum dans les
eaux de boisson et des malformations humaines est
difficile à mettre en évidence.
9.4.8 Dermatologiques
Le baryum et certains sels (chlorure, oxyde,
hydroxyde...) sont caustiques. Ils produisent des
irritations cutanées ou des lésions caustiques.
9.4.9 Oeil, oreille, nez, gorge: effets locaux
Aiguë:
Le baryum et ses sels sont caustiques. Ils sont
responsables, par voie locale, d'une conjonctivite
douloureuse avec larmoiement.
Lors d'ingestion, une mydriase réactive est parfois
notée.
Des sensations de saveur désagréable ont été notées.
9.4.10 Hématologiques
Aiguë:
En cas d'intoxications massives, des hémolyses ont été
notées.
Des méthémoglobinémies peuvent survenir lors
d'intoxications par du nitrate de baryum.
Une leucocytose est parfois observée.
Chronique:
Des modifications de la formule sanguine ont été
observées après ingestion subchronique de stéarate de
baryum. Elles étaient associées à des lésions
hépatiques et rénales (Haguenoer & Furon, 1981).
Des contacts cutanés répétés, à dose de 12 mg/kg/j,
pendant 26 semaines, ont entraîné, chez des cobayes,
des hyperplasies myéloïdes de la rate, du foie et de
la moelle osseuse, ainsi que des modifications
cellulaires sanguines périphériques.
9.4.11 Immunologiques
- données animales:
Leucocytose.
Vacuolisation cytoplasmique des macrophages
péritonéaux de souris exposées au sulfate de baryum.
9.4.12 Metaboliques
9.4.12.1 Troubles acido-basiques
Une acidose respiratoire peut
survenir.
9.4.12.2 Troubles hydro-électrolytiques
Aiguë:
L'hypokaliémie est considérée, classiquement,
comme liée aux pertes urinaires de potassium,
mais elle est en fait induite par des
mouvements transmembranaires du potassium des
liquides extracellulaires vers les liquides
intracellulaires (Diengott et al., 1964;
Shankle & Keane, 1988).
9.4.12.3 Autres
Chronique:
- effets osseux:
Des dépôts osseux avec ostéosclérose,
visibles en radiographie, en particulier au
niveau maxillaire et fémoral, ont été décrits
chez l'homme.
9.4.13 Réactions allergiques
Pas de données
9.4.14 Autres effets cliniques
Pas de données
9.4.15 Risques particuliers
Une diminution de la fécondité chez la femme a
été décrite. En outre, le foetus est beaucoup plus
sensible à l'action des différents sels de baryum,
surtout au cours de la première moitié de la grossesse
et particulièrement lors de la nidation et de la
formation du placenta. Ces effets se traduisent par
des modifications hématopoïétiques, cardiovasculaires
et du métabolisme minéral (Haguenoer & Furon, 1981).
Une corrélation entre le niveau de baryum dans les
eaux de boisson et des malformations humaines est
difficile à mettre en évidence. Elle aurait été
retrouvée dans deux études et non retrouvée dans deux
autres.
9.5 Autres
Pas de données
9.6 Résumé
A compléter
10. TRAITEMENT
10.1 Principes généraux
Le traitement de l'intoxication vise:
- à précipiter et éliminer les sels de baryum non absorbés,
par lavage gastrique, lavement, injection intra-veineuse,
avec des solutions de sulfate de magnésium ou de sulfate de
sodium,
- à corriger l'hypokaliémie,
- à maintenir une ventilation en cas de paralysie
respiratoire,
- à corriger les troubles cardiaques.
10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique
- l'intubation endo-trachéale et la ventilation
assistée sont nécessaires, en cas d'insuffisance respiratoire
due à la paralysie des muscles respiratoires.
- les accès de contractures musculaires sont traités par le
sulfate de sodium, antagoniste musculaire du baryum, par voie
IV (10 ml de solution à 10% toutes les 30 minutes).
L'intubation sous diazépam avec assistance ventilatoire peut
s'avérer nécessaire.
- les antiarythmiques et béta-bloquants sont utiles dans le
traitement des accidents cardiaques.
Le lactate de sodium a été proposé par certains auteurs pour
traiter les troubles du rythme, mais, cette thérapeutique,
alcalinisante, peut agraver l'hypokaliémie.
- l'utilisation de KCl pour corriger l'hypokaliémie est
essentielle, mais doit être prudente car il s'agit d'une
hypokaliémie de transfert.
- Pour traiter les douleurs abdominales, certains auteurs ont
utilisé de l'atropine ou de la morphine.
- correction des désordres électrolytiques et volémiques pour
prévenir l'apparition d'une insuffisance rénale aiguë.
- prévention des hémorragies digestives.
- traitement d'une méthémoglobinémie éventuelle par le bleu
de méthylène dans le cas d'une intoxication par du nitrate de
baryum.
10.3 Decontamination
Ingestion
Evacuation gastrique par lavages itératifs au sérum salé
additionné de MgSO4 (solutions à 2 et 5%, 10 à 15 ampoules
de 10 ml à 300 g/L).
Lavements répétitifs, avec du sulfate de sodium, d'autant
plus que des radiographies abdominales auront montré la
présence de concrétions radio-opaques dans le grêle et/ou le
colon.
Inhalation
Pas de données
Contact cutané
Lavage cutané à l'eau au moins 15 minutes puis
hospitalisation.
En cas de brûlure cutanée, radiographie, et, si présence de
baryum in-situ, débridement chirurgical de la plaie.
Contact oculaire
Lavage oculaire à grande eau (jet doux et tiède), 15 minutes,
puis hospitalisation.
10.4 Elimination
Ingestion
- élimination des sels de baryum non absorbés:
Elle peut être assurée, avant lavage, par l'administration,
par sonde nasogastrique, d'une solution à 2 à 5% de sulfate
de sodium (ou de magnésium), qui a la propriété de réagir
avec les sels solubles de baryum et de les transformer en
sels insolubles non toxiques. Exemple: 30 grammes de sulfate
de sodium, dans 250 ml d'eau, per os ou par sonde naso-
gastrique, à renouveler une heure après, si nécessaire.
Des lavements avec du sulfate de sodium peuvent, sans risque,
y être associés.
- élimination des sels de baryum déjà absorbés:
Certains auteurs ont utilisé du sulfate de magnésium en
intraveineux (IV lente de 10 ml de solution à 10% toutes les
15 minutes jusqu'à amélioration des signes cliniques). Ceci
augmenterait peut-être le risque d'insuffisance rénale.
La diurèse sodée forcée a été utilisée pour éliminer le
baryum et ses complexes sulfatés.
Une épuration extrarénale avec un bain de dialyse chargé en
potassium (7,5 mmol/L), chez un sujet en hypokaliémie (1,7
mmol/L) a été pratiquée avec succès dans un cas (Szajewski et
al., 1988).
Voie parentérale
On pourra utiliser du sulfate de magnésium en intraveineux
(IV lente de 10 ml de solution à 10% toutes les 15 minutes
jusqu'à amélioration des signes cliniques), associé à une
diurèse saline augmentée par du furosémide intraveineux
(Wetherill et al., 1981). Ceci augmenterait peut-être le
risque d'insuffisance rénale.
Une épuration extrarénale avec un bain de dialyse chargé en
potassium (7,5 mmol/L), chez un sujet en hypokaliémie (1,7
mmol/L), a été pratiquée avec succès dans un cas d'ingestion
(Szajewski et al., 1988). Cette méthode pourrait
éventuellement être mise en oeuvre, en cas d'intoxication par
voie parentérale
10.5 Traitement antidotique
10.5.1 Adultes
Le vérapamil a une action antagoniste
compétitive sur les effets coronaro-constricteurs du
baryum. Les béta-bloquants s'opposent à l'action
cardiaque du baryum.
La seule mesure efficace est un apport de potassium.
Cependant cette thérapeutique est contre-indiquée en
cas d'insuffisance rénale majeure (créatininémie
supérieure à 100 mg/L) car le pool potassique n'est
pas modifié; l'apport de potassium doit être prudent
en cas d'hypoaldostéronisme (diabète, insuffisance
rénale).
Les quantités totales nécessaires pour traiter une
intoxication varient. Elles sont souvent importantes
et doivent être adaptées à la kaliémie (exemple: 254
mmol en 3 jours, 240 mEq en 16 heures, 420 mEq en 24
heures,...).
10.5.2 Enfants
Pas de données
10.6 Discussion sur le traitement
L'utilisation de sulfate de magnésium en intraveineux
est discutée. Celui-ci précipite les sels solubles de baryum
mais risque de ce fait de provoquer une insuffisance rénale
par obstruction et nécrose tubulaire. Certains auteurs
pensent que le sulfate de magnésium est à éviter. D'autres
considèrent qu'il peut être utilisé, si l'indication prime la
contre-indication, l'insuffisance rénale étant habituellement
complètement régressive en quelques semaines.
11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES
11.1 Cas cliniques de la littérature
(Gould et al., 1973).
Ingestion, par un sujet de 26 ans, d'une bouteille d'un
produit épilatoire contenant 15,8 grammes de sulfure de
baryum. Vomissement provoqués immédiats, par Ipéca. Trois
heures après, il se plaint de paralysie du bras droit.
A l'hôpital, le patient, réveillé, présente une paralysie
flasque de la tête, des muscles faciaux, de la langue, du
pharynx et du laryngo-pharynx, du cou, du tronc, des membres
supérieurs, des muscles thoraciques et de l'hémidiaphragme
gauche. Les reflexes tendineux profonds sont inexistants. La
respiration, à 18/mn, est entièrement abdominale.
L'électrocardiogramme révèle un rythme sinusal normal, avec
une onde T sensiblement aplatie dans toutes les dérivations.
Tout au long de la surveillance, le rythme cardiaque demeure
normal. A l'admission la kaliémie est de 2,7 mEq/L. Une
intubation et une ventilation assistée sont nécessaires.
Un lavage gastrique complète les vomissements provoqués. Du
sulfate de magnésium est administré par sonde naso-gastrique.
Il reçoit, par voie vasculaire, du sérum salé, du furosémide,
du chlorure de potassium (80 mEq pendant les 5 premières
heures permettant d'avoir une kaliémie à 2,1 mEq/L, 130 mEq
répartis sur les 8 heures suivantes avec une kaliémie à 4.5
mEq/L, puis 50 mEq répartis sur les 6 heures suivantes avec
une kaliémie s'équilibrant à 3.9 mEq/L soit une dose totale
de 260mEq/L répartie sur 19 heures). Au troisième jour, la
kaliémie est à 3,6 mEq/L.
Dès la 6° heure la paralysie commence à régresser. A la 19ème
heure il peut respirer sans aide. A la 30ème heure, la force
musculaire est restituée.
12. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
12.1 Mesures preventives spécifiques
- prévention technique:
Stockage du baryum et de ses sels en fûts métalliques.
Travail en vase clos ou sous aspiration.
Postes d'incendie avec masques (fumées caustiques).
En cas d'incendie, ne pas utiliser de l'eau, mais de la neige
carbonique, en particulier pour le carbure et le sulfure de
baryum.
Hygiène corporelle.
- prévention médicale:
Surveillance de l'état cardiovasculaire et pulmonaire. Un
électrocardiogramme sera éventuellement pratiqué.
12.2 Autres
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14. AUTEUR (S), LECTEUR (S), DATE (S) (Y COMPRIS MISES A JOUR),
ADRESSES COMPLETES
AUTEURS: Berthaud S, Cabrera F, Chareyre S, De Carlan H,
Descotes J, Franck M, Frantz P, Meram D, Pulce C, Sapori JM,
Testud F, Vial T
Centre Anti-poisons de Lyon
Hôpital Edouard Herriot
1990
Groupe
de révision: Drs Ferner, Lu, Mathieu-Nolf (coordinateur), Pulce et
Tournoud
Strasbourg, Avril 1990
Lecteur: MO Rambourg Schepens
Centre Anti-Poisons de Champagne Ardenne, Centre Hospitalier
Universitaire, 51092 Reims Cedex, France
E-mail: marie-odile.rambourg@wanadoo.fr
Août 1997
Dr M. Ruse (Août 1997)