Hedera helix L.
HEDERA HELIX
International Programme on Chemical Safety
Poisons Information Monograph 258
Plant
1. NOM
1.1 Nom scientifique
Hedera helix L.
1.2 Famille
Araliacées
1.3 Noms communs et synonymes
Lierre; herbe de St Jean; Bourreau des arbres
Ivy (anglais); Efeu (allemand)
2. RESUME
2.1 Principaux risques et organes cibles
L'ingestion de lierre ou de baies de lierre se résume à
une atteinte irritative digestive locale.
La peau peut, en contact avec le lierre, présenter des
lésions irritatives ou allergiques.
2.2 Résumé des signes cliniques
L'ingestion de lierre entraine une sensation de brûlure
au niveau de la bouche, une hypersalivation, des nausées, des
vomissements, des douleurs abdominales et une diarrhée.
Le contact cutané peut induire une dermatite de contact avec
un prurit ou une sensation de brûlure, et des lésions
érythémateuses, maculaires, papuleuses ou bulleuses.
Une sensibilisation peut également survenir et induire une
allergie au lierre.
2.3 Diagnostic
Le diagnostic est avant tout clinique et fondé sur la
survenue de brûlures digestives, de nausées et de
vomissements après ingestion accidentelle ou volontaire de
feuilles ou de fruits de Lierre.
L'apparition d'une dermatite irritative chez un sujet ayant
eu un contact potentiel doit faire évoquer la responsabilité
de cette plante.
2.4 Premiers gestes et principes de traitement
En cas d'ingestion d'une quantité importante de baies ou
de feuilles (plus de 3 baies chez le jeune enfant, plus de 10
baies chez l'adulte), une décontamination digestive sera
envisagée avant l'apparition du syndrome digestif.
En cas de vomissements liés à l'intoxication, respecter
ceux-ci jusqu'à l'évacuation gastrique des baies.
Une surveillance de quelques heures est utile pour dépister
l'apparition de troubles hydroélectrolytiques en relation
avec le syndrome digestif.
En cas de contact cutané une décontamination avec de l'eau
doit être entreprise dès que possible. Une corticothérapie
locale, associée ou non à des anti-histaminiques, peut être
ensuite discutée.
2.5 Parties toxiques
Toutes les parties de la plante sont toxiques.
2.6 Toxines principales
La plante contient des saponines, dont l'hédéragénine, des
triterpénoïdes, et des composés linéaires polyacétyléniques
tels que le falcarinol et le didéhydrofalcarinol.
3. CARACTERISTIQUES
3.1 Description de la plante
3.1.1 Caractéristiques essentielles permettant
l'identification
Feuilles: alternes, pétiolées, coriaces,
luisantes et persistantes
Fleurs: jaune-verdâtres, en ombrelles terminales
globuleuses, à rayons nombreux, pubescents-
blanchâtres; elles possèdent un calice à 5 étamines, 5
sépales, 5 petites dents, 5 pétales lancéolés,
pubescents et réfléchis.
Fruit: ce sont des baies globuleuses noires ou
jaunes, cerclées vers le sommet par le limbe du
calice, avec 2 à 5 noyaux distincts.
Floraison: En automne avec apparition des fruits au
printemps.
Autre especes relatives:
Hedera canariensis willd.
Hedera hibernica (Kirchner)
(Mc Allister & Rutherford, 1990)
Certains botanistes considérent H. canariensis comme
une sous-espèce de H. helix (Massmanian, 1988).
3.1.2 Habitat
Le lierre est une plante grimpante ornementale.
Elle est retrouvée à l'état sauvage mais peut être
cultivée, et on la rencontre dans les forêts, le long
des murs et des rochers, et dans les maisons.
3.1.3 Aire de répartition géographique
Très répandue dans le monde: on la trouve en
Europe, en Asie, en Afrique et en Amérique, aux
Canaries, à Madère et aux Açores.
(Carrière, 1890; Hibberd, 1893; Tobler, 1912;
Lammermayr, 1930; Lawrence & Schulze, 1942; Dimitri &
Milano, 1952; Sokolov, 1960; Eichler, 1965; Graham,
1966; Browicz, 1986; Mc Allister & Rutherford, 1990;
Fearnley-Whittingstall, 1992).
3.2 Parties toxiques de la plante
Toutes les parties de la plante sont toxiques, surtout
les baies et les feuilles.
3.3 Toxine(s)
3.3.1 Nom(s)
La plante contient des saponines dont
l'hédéragénine, certains triterpénoïdes (Elias, 1991),
et des composés linéaires polyacétyléniques tels que
le falcarinol et le didéhydrofalcarinol. Ces deux
derniers composants sont considérés comme étant à
l'origine de la sensibilisation au lierre (Hausen et
al, 1987).
3.3.2 Description, structure chimique, stabilité
La fraction allergénique du lierre consiste en
un mélange de 5 composants dont le falcarinol
(heptadéca-1,9-diène-4,6-diyne-3-01) et le
didéhydrofalcarinol (heptadéca-1,9,11,16-tétraène-4,6-
diyne-3-01) sont les plus sensibilisants.
Ces deux constituants sont présents tout au long de
l'année dans la plante. Le rapport
didéhydrofalcarinol/falcarinol dans la fraction
allergisante varie de 10/1 à 2/1 selon la saison, ce
qui laisse à penser que le falcarinol est le composant
le plus actif en matière d'allergie (Hausen et al,
1987).
3.3.3 Autres caractéristiques physico-chimiques
Pas de données.
3.4 Autres constituants chimiques de la plante
Dans les feuilles ont été mis en évidence divers
composés polyphénoléniques (Fritzsch, 1983):
Flavonoïdes: rutoside, nicotifloroside,
Acide caféique
Acide chlorogénique.
Dans le bois de lierre:
Une gomme résine,
Des traces d'une cétone polyacétylénique,
Un dérivé oxydé du falcarinol, le falcarinone:
Le falcarinone est de même retrouvé dans d'autres familles de
plantes dont les Apiacées (Ombellifères) et les Araliacées
(Fatsia japonica, Polyscias fructicosa, Schefflera
arboricola, Schefflera actinophylla, Schefflera
venulosa).
(Hausen et al, 1987).
L'on peut donc supposer que les plantes contenant ce
précurseur du falcarinol peuvent être à l'origine de lésions
irritatives et/ou de manifestations allergiques identiques à
celles observées avec Hedera helix L.
4. UTILISATIONS/CIRCONSTANCES DE L'INTOXICATION
4.1 Utilisations
4.1.1 Utilisations
4.1.2 Description
Plante d'ornement:
Hedera helix L. est le plus souvent utilisé comme
plante d'ornement, en pot ou grimpant sur les
murs.
Médecine populaire:
- Usage interne: le lierre a été utilisé pour ses
propriétés antispasmodiques, respiratoires,
dépuratives, cholagogues et excitantes. Il était de
plus connu pour faciliter la menstruation. Il était
ainsi supposé traiter, par voie orale, la coqueluche,
la bronchite chronique, les trachéites, les
laryngites, les rhumatismes, la lithiase biliaire, les
règles insuffisantes, les leucorrhées et
l'hypertension (Fritzsch, 1983).
La technique de préparation variait selon les régions
et les indications. Exemple: douze baies absorbées per
os entrainaient une forte purgation, les baies
réduites en poudre et mélangées à divers excipients
avaient une activité fébrifuge (Fritzsch, 1983).
- Usage externe: les feuilles de lierre étaient
également utilisées en application cutanée pour guérir
les névralgies, les rhumatismes, les névrites, les
séquelles de phlébite, les plaies, les brûlures, les
cors, les durillons et les polypes du nez. (Fritzsch,
1983)
Les feuilles peuvent être utilisées sous plusieurs
formes: en applications, confites dans du vinaigre, en
décoction (200 g dans un litre d'eau), sous forme de
teinture pure, de cataplasme (1/4 de feuilles fraîches
incorporées à 3/4 de farine de lin) ou de pommade à
10% (Fritzsch, 1983).
On utilise aussi la gomme résine du lierre (qui
s'écoule des vieux troncs) dans le traitement de la
teigne, comme antalgique pour les douleurs dentaires,
pour arrêter le développement d'une carie et comme
plombage dentaire (Fritzsch, 1983).
Utilisation actuelle: Le lierre est utilisé dans
certains cosmétiques (ex. crèmes amincissantes), dans
des lotions pour les cheveux, dans certains
shampoings, dans certains médicaments tels que des
expectorants et dans certains thés (Hausen et al,
1987, Reynolds, 1996).
4.2 Facteurs de risque de l'intoxication
L'ingestion de baies, confondues avec des fruits
comestibles, est souvent le fait de jeunes enfants.
Des lésions irritatives ou eczémateuses surviennent le plus
souvent lors de l'élagage du lierre, effectué lorsque celui-
ci devient trop exhubérant. Des manifestations allergiques
peuvent survenir chez des personnes antérieurement
sensibilisées au lierre lors de l'utilisation de certains
thés, lotions cosmétiques ou médicaments.
4.3 Zones géographiques à risque
Hedera helix: Europe et Amérique du Nord (sauf extrême
Nord), Asie mineure, Argentine et Australie, Japon, Corée,
Chine.
Hedera canariensis: Canaries, Madère, Açores, Afrique du
Nord, Portugal, Espagne (Galice).
Hedera colchica: Turquie, Caucase.
5. VOIES D'EXPOSITION
5.1 Voie orale
Ce mode d'intoxication est surtout le fait de jeunes
enfants qui confondent ces baies avec des fruits comestibles.
5.2 Inhalation
Des solutions médicinales pour inhalation à base de
lierre ont été mentionées (Hausen et al, 1987).
5.3 Contact cutané
C'est une voie d'intoxication fréquente, le plus souvent
lors de l'élagage du lierre, effectué lorsque celui-ci
devient trop exhubérant. Les lésions surviennent alors
environ 12 à 24 heures après le contact cutané (Boyle et al,
1985).
Des effets cutanés ont été signalés après application de
crèmes cosmétiques.
Des lésions d'allergie cutanée ont été décrites chez le
cobaye après application d'extraits de Hedera helix sur la
peau (Hausen et al, 1987).
5.4 Contact oculaire
Possible mais non rapporté dans la litterature.
5.5 Voie parentérale
Pas de données
5.6 Autres
Pas de données
6. TOXICOCINETIQUE
6.1 Absorption
Pas de données
6.2 Distribution
Pas de données
6.3 Demi-vie biologique
Pas de données
6.4 Métabolisme
Pas de données
6.5 Elimination
Pas de données
7. TOXICOLOGIE
7.1 Mode d'action
Le lierre possède une action irritante importante;
cependant aucune étude microscopique ou chimique n'a pu
mettre en évidence d'histamine ou de cristaux d'oxalate de
calcium dans la sève ou dans les cellules (Hausen et al,
1987).
La fraction allergénique du lierre consiste en un mélange de
5 composants dont le falcarinol et le didéhydrofalcarinol
sont les plus sensibilisants.
Ces deux composés linéaires polyacétyléniques sont présents
tout au long de l'année dans la plante.
Le rapport didéhydrofalcarinol/falcarinol dans la fraction
allergisante varie de 10/1 à 2/1 selon la saison, ce qui
laisse à penser que le falcarinol est le composant le plus
actif en matière d'allergie (Hausen et al, 1987).
7.2 Toxicité
7.2.1 Données chez l'homme
7.2.1.1 Adulte
Le lierre possède une action
irritante cutanée. Certains sujets peuvent
acquérir une hypersensibilité aux différents
constituants de la plante. Des patch-tests à
base d'un mélange de falcarinol et de
didéhydrofalcarinol ont été appliqués à
quatre sujets victimes de lésions induites
par du lierre. Tous les tests étaient positifs,
le plus souvent dans les 72 heures.
Les auteurs estiment à l'issue de cette
expérience que le falcarinol serait la
substance principalement sensibilisante,
alors que le second composé n'entrainerait
qu'inconstamment une allergie (Hausen et al,
1987).
7.2.1.2 Enfant
Massmanian et al (1988) rapportent
les cas de deux garçons de 4 et 5 ans qui ont
présenté une dermatite irritative deux jours
après avoir grimpé sur un mur couvert de
lierre (Hedera canariensis). Les lésions
cutanées étaient constituées d'éléments
vésiculeux et érosifs reposant sur une base
érythémateuse chez l'un, et de lésions
érythémato-papuleuses et pigmentaires chez
l'autre. Aucun antécédent d'atopie familiale
ou individuelle n'était retrouvé.
Les auteurs estiment que la longue exposition
au soleil et la transpiration peuvent avoir
facilité l'action irritative du falcarinol et
du dédihydrofalcarinol. Les patch-tests
realisés avec des feuilles fraiches
provoquèrent une légère réaction
érythémateuse chez les deux patients.
Turton (1925) rapporte le cas d'un enfant de
3 ans et demi qui a présenté pendant plus de
trois heures des troubles neurologiques
(délire, hallucinations, stupeur,
convulsions) après l'ingestion d'une quantité
inconnue mais supposée importante de feuilles
de lierre.
7.2.2 Données chez l'animal
Des cas d'intoxication chez des chats, des
moutons, des daims et des chiens ont revélé la
possibilité de vomissements, de diarrhée, d'agitation,
d'ataxie, voire de paralysies, de convulsions et de
mort. Les auteurs signalent également que l'haleine de
ces animaux avait une odeur de lierre et que leur lait
était coloré (Cooper & Johnson, 1991).
Les propriétés sensibilisantes du lierre ont été mises
en évidence chez des cobayes apres application cutanée
d'extraits de feuilles de Hedera helix L. La
réaction cutanée était lue 24, 48 et 72 heures après.
Quelque soit le test de sensibilisation utilisé (Open
epicutaneous test, Magnusson-Kligman test, Freund's
complete adjuvant test), la réponse était positive
(Hausen et al, 1987).
7.2.3 Données in vitro
El-Merzabani et al (1979) ont montré
l'existence d'une action cytotoxique de Hedera helix
sur des cellules de Ehrlich Ascites Carcinoma.
7.3 Carcinogénicité
Pas de données
7.4 Tératogénicité
Pas de données
7.5 Mutagénicité
Pas de données
7.6 Interactions
Pas de données
8. ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES
8.1 Echantillonnage
8.1.1 Prélèvement de spécimens et d'échantillons
8.1.1.1 Analyses toxicologiques
Les feuilles et les baies peuvent
être prélevées.
8.1.1.2 Analyses biomedicales
8.1.1.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.1.4 Analyses hématologiques
8.1.1.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.1.2 Stockage des spécimens et échantillons de laboratoire
8.1.2.1 Analyses toxicologiques
Les feuilles doivent être séchées,
et les baies conservées dans un liquide
conservateur tel que le formol.
8.1.2.2 Analyses biomedicales
8.1.2.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.2.4 Analyses hématologiques
8.1.2.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.1.3 Transport des spécimens et échantillons de laboratoire
8.1.3.1 Analyses toxicologiques
8.1.3.2 Analyses biomédicales
8.1.3.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.3.4 Analyses hématologiques
8.1.3.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.2 Analyses toxicologiques et interprétation
8.2.1 Tests sur le(s) élément(s) toxiques des échantillons
8.2.1.1 Test(s) qualitatif(s) simple(s)
8.2.1.2 Test(s) qualitatif(s) de confirmation
8.2.1.3 Méthode(s) quantitative(s) simple(s)
8.2.1.4 Méthode(s) quantitative(s) de confirmation
8.2.2 Test(s) sur les spécimens biologiques
8.2.2.1 Test(s) qualitatif(s) simple(s)
8.2.2.2 Test(s) qualitatif(s) de confirmation
8.2.2.3 Méthode(s) quantitative(s) simple(s)
8.2.2.4 Méthode(s) quantitative(s) de confirmation
8.2.2.5 Autre(s) méthode(s) spécifique(s)
8.2.3 Interprétation des analyses toxicologiques
8.3 Examens biomédicaux et interprétation
8.3.1 Analyse biochimique
8.3.1.1 Sang, plasma ou sérum
8.3.1.2 Urine
8.3.1.3 Autres liquides
8.3.2 Analyse des gaz du sang artériel
8.3.3 Analyses hématologiques
8.3.4 Interprétation des examens biochimiques
8.4 Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation
8.5 Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens
toxicologiques
Des tests épicutanés (patch-tests) aux feuilles de
lierre peuvent être utilisés en vue de dépister une allergie
(Hausen et al, 1987).
Des tests épicutanés négatifs n'écartent pas forcément la
responsabilité du lierre dans des manifestations
allergiques.
8.6 Références
9. SIGNES CLINIQUES
9.1 Intoxication aiguë
9.1.1 Ingestion
C'est le cas le plus souvent de jeunes enfants.
Les signes irritatifs sont représentés par une
sensation de brûlure dans la bouche, une
hypersalivation, des nausées, des vomissements, des
douleurs abdominales et une diarrhée (Jouglard et al,
1977; Cooper & Johnson, 1991).
Voir un cas exceptionnel au paragraphe 11.1 (Turton,
1925).
9.1.2 Inhalation:
Pas de données
9.1.3 Contact cutané
Une dermatite de contact avec réaction
oedémateuse peut apparaitre.
Des lésions eczématiformes peuvent survenir au niveau
des zones en contact avec la plante, avec une rougeur,
des lésions élémentaires à type de macules, de
papules, de vésicules, voire de bulles prurigineuses
(Hausen et al, 1987; Massmanian et al, 1987).
9.1.4 Contact oculaire
Pas de données
9.1.5 Voie parentérale
Pas de données
9.1.6 Autre
Pas de données
9.2 Intoxication chronique
9.2.1 Ingestion
Pas de données
9.2.2 Inhalation
Pas de données
9.2.3 Contact cutané
Les contacts cutanés répétés peuvent donner
lieu à une sensibilisation (ex. jardiniers,
botanistes).
9.2.4 Contact oculaire
Pas de données
9.2.5 Voie parentérale
Pas de données
9.2.6 Autre
Pas de données
9.3 Evolution, pronostic, cause du décès
L'évolution des lésions cutanées est le plus souvent
bénigne, avec guérison en quelques jours à plusieurs semaines
selon la gravité de l'atteinte (Boyle et al, 1985).
9.4 Description analytique des signes cliniques
9.4.1 Cardiovasculaires
Pas de données
9.4.2 Respiratoires
La possibilité d'une dyspnée et d'une
dépression respiratoire mortelle a été signalée
(Fritzsch, 1983).
9.4.3 Neurologiques
9.4.3.1 Central Nervous System (CNS)
Des cas de syndrome confuso-
onirique, d'agitation, de délire, de
convulsions, de coma ont été rapportés après
l'ingestion de lierre, sans precision (Fritzsch,
1983; Cooper & Johnson, 1991).
9.4.3.2 Système nerveux péripherique
Pas de données
9.4.3.3 Système nerveux autonome
Pas de données
9.4.3.4 Muscles lisses et muscles squelettiques
Pas de données
9.4.4 Gastrointestinaux
Très rapidement après l'ingestion de lierre
surviennent une sensation de brûlure, une
hypersalivation, des nausées, des vomissements, des
douleurs abdominales et une diarrhée.
9.4.5 Hépatiques
Pas de données
9.4.6 Urinaires
Pas de données
9.4.7 Système endocrinien et de la reproduction
Pas de données
9.4.8 Dermatologiques
Une dermatite de contact avec réaction
oedémateuse peut apparaitre.
Des lésions eczématiformes peuvent survenir au niveau
des zones en contact avec la plante, avec l'apparition
d'une rougeur, de lésions élémentaires à type de
macules, de papules, de vésicules, voire de bulles
prurigineuses.
Des séquelles à type de pigmentation résiduelle
peuvent faire suite à l'intoxication.
9.4.9 Yeux et sphère ORL
Très rapidement après l'ingestion de lierre
surviennent une sensation de brûlure et une
hypersalivation.
9.4.10 Hématologiques
La possibilité de survenue d'une hémolyse a
été évoquée, sans précision (Fritzsch, 1983).
9.4.11 Immunologiques
Des réactions de sensibilisation ont été décrites
(Leigheb et al, 1982; Hausen et al, 1987).
9.4.12 Métaboliques
9.4.12.1 Troubles de l'équilibre acido basique
Pas de données
9.4.12.2 Troubles de l'équilibre hydro-électrolytique
Pas de données
9.4.12.3 Autres
Pas de données
9.4.13 Réactions allergiques
Des lésions eczématiformes peuvent apparaitre
au niveau des zones en contact avec la plante, avec
une rougeur, des lésions élémentaires à type de
macules, de papules, de vésicules, voire de bulles
prurigineuses.
L'authenticité de la sensibilisation peut être
confirmée par des patch-tests de feuilles de lierre
(Leigheb et al, 1982).
9.4.14 Autres signes cliniques
Pas de données
9.4.15 Risques particuliers
Pas de données
9.5 Autres
Pas de données
10. TRAITEMENT
10.1 Principes généraux
En cas de contact cutané, lors d'une dermatite
irritative une décontamination cutanée avec de l'eau doit
être entreprise. Une corticothérapie locale, associée ou non
à des anti-histaminiques, peut être discutée.
Si ces lésions se compliquent d'eczéma, celui-ci devra être
traité en tant que tel.Chez les personnes présentant une
hypersensibilité au lierre, conseiller l'éviction de tout
cosmétique ou de tout médicament contenant du lierre ou des
extraits de lierre (Hausen et al, 1987).
En cas d'ingestion, si la quantité de baies ou de feuilles
est importante (plus de 3 baies chez le jeune enfant, plus de
10 baies chez l'adulte (Fritzsch, 1983)), faire boire et
provoquer des vomissements, avant l'apparition du syndrome
digestif.
En cas de vomissements liés à l'intoxication, respecter ceux-
ci en faisant boire entre les vomissements jusqu'à
l'évacuation gastrique totale des baies. S'ils deviennent
improductifs et incoercibles, des antivomitifs pourront être
employés.
Une surveillance peut être utile pour dépister l'apparition
de troubles hydro-électrolytiques liés au syndrome
digestif.
10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique
Une surveillance hémodynamique peut être utile pour
dépister l'apparition de troubles hydro-électrolytiques en
relation avec le syndrome digestif.
Lors d'un contact cutané entrainant des lésions
dermatologiques, une corticothérapie locale, associée ou non
a des anti-histaminiques, peut être discutée.
10.3 Décontamination
En cas d'ingestion, si la quantité de baies est
importante (ex. plus de 3 baies chez le jeune enfant), faire
boire, et des vomissements pourront être provoqués avant
l'apparition du syndrome digestif avec du sirop d'ipéca.
En cas de vomissements liés à l'intoxication, respecter
ceux-ci en faisant boire entre chaque vomissement jusqu'à
l'évacuation gastrique des baies. S'ils deviennent
improductifs et incoercibles, des antivomitifs pourront être
employés.
En cas de contact cutané, lavage à l'eau des zones exposées.
10.4 Epuration
Pas de données
10.5 Traitement antidotique
10.5.1 Adulte
Pas de données
10.5.2 Enfant
Pas de données
10.6 Discussion des modalités thérapeutiques
En cas de réaction allergique au lierre, des examens
immunologiques complémentaires peuvent être demandés, bien que
cela ne semble pas avoir été décrit dans la litterature.
11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES
11.1 Cas de la littérature
- Leigheb et al (1982) rapportent le cas d'un homme de
52 ans présentant une dermatite eczématiforme suintante du
visage après avoir élagué du lierre dans son jardin. Les
tests cutanés, réalisés avec des feuilles, des racines et de
l'écorce de lierre, étaient positifs.
- Massmanian et al (1988) rapportent les cas de deux garcons
de 4 et 5 ans qui ont présenté une dermatite irritative deux
jours après avoir grimpé sur un mur couvert de lierre
(Hedera helix spp canariensis). Les lésions cutanées
étaient constituées d'éléments vésiculeux et érosifs reposant
sur une base érythémateuse chez l'un, et de lésions
érythémato-papuleuses et pigmentaires chez l'autre. Aucun
antécédent d'atopie familiale ou individuelle n'était
noté.
Les auteurs estiment que la longue exposition au soleil, et
la transpiration, peuvent avoir facilité l'action irritative
du falcarinol et du dédihydrofalcarinol. Les patch-tests
réalisés avec des feuilles fraiches provoquèrent une légère
réaction érythémateuse chez les deux patients.
- Mitchell et al (1981) ont décrit le cas d'une femme de 33
ans qui a présenté une dermatite des mains, des poignets, des
avant-bras et du visage après avoir élagué du lierre pendant
l'été dans son jardin. L'hiver suivant, la même
symptomatologie apparut lors de la manipulation de Schefflera
actinophylla (synonyme: Brassaria actinophylla). Les patch-
tests réalisés avec Hedera helix et Schefflera actinophylla
sont positifs.
- Turton (1925) rapporte le cas d'un enfant de 3,5 ans qui
présente un état de délire avec convulsions cloniques, et un
érythème scarlatiniforme après ingestion de lierre (espèce
non identifiée). Il présente aussi de la fièvre avec
tachycardie et une mydriase. Le lavage gastrique a retiré
"une grande quantité" de feuilles de lierre. Guérison.
12. INFORMATION COMPLEMENTAIRE
12.1 Mesures préventives spécifiques
Les personnes présentant une hypersensibilité au lierre
doivent prendre garde aux cosmétiques, lotions et médicaments
contenant du lierre ou des extraits de lierre.
12.2 Autres
Pas de données
13. REFERENCES
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(Common ivy). Contact Dermatitis 12: 111-112
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14. AUTEURS, LECTEURS, DATES, ADRESSES
Auteur: R Bédry, J Jouglard
Centre Anti-Poisons de Marseille, Hopital Salvator,
249 Boulevard de sainte Marguerite, 13009 Marseille, France.
21 octobre 1991
Groupe de révision: Strasbourg, 23 Février 1994
(Drs L. de Haro, D Frodin, J. Jouglard, H. Persson)
Edition finale: MO Rambourg Schepens
Centre Anti-Poisons de Champagne Ardenne
Centre Hospitalier Universitaire
51092 Reims Cedex. France
Octobre 1997