Methyl iodide
IODOMETHANE
(Methyl iodide)
International Programme on Chemical Safety
Poisons Information Monograph 026
Chemical
1. NOM
1.1 Substance
Iodométhane
1.2 Classe
Hydrocarbure aliphatique, halogéné
1.3 Synonymes
Iodure de méthyle (français)
1.4 Numéros d'identification
1.4.1 Numéro CAS
74.88.4
1.4.2 Autres numéros
UN - 2644
IUPAC: iodométhane
RTCECS: NIOSH/PA 94 50 000
CEC 602 005 009
IMCO 6.1
EPA U 138
1.5 Noms commerciaux
1.6 Fabricants et importateurs
Alfa products, Burlington Biomedical Group Corp.,
Carroll products Inc., D & O Chemicals Deepwater Chem. Co,
Eastern Chem., Jonos Chemical Corp, Rhone Poulenc Inc., While
Chem. Corp., Columbia Organic Chem. Co., RSA Corp., Charkit,
Chemical Corp., Davos Chemical Corp., ICI Americas Corp.,
E.B. Knight, Robeco Chemicals, Fairmount Chem. Co Inc.
2. RESUME
2.1 Principaux risques et organes cibles
L'iodométhane atteint essentiellement le système nerveux
central, l'intoxication aiguë pouvant entraîner la mort.
2.2 Résumé des effets cliniques
- Symptômes neurologiques: céphalées, syndrome
cérébelleux (troubles de l'équilibre et de la marche,
dysarthrie), diplopie, nystagmus, agitation, confusion,
coma.
- Manifestations psychiatriques: au décours de l'intoxication
subaiguë, détérioration intellectuelle, idées paranoïdes,
dépression.
- Manifestations digestives: vomissements, diarrhées.
- Manifestations cutanées: brûlures en cas de contact direct
avec la peau.
2.3 Diagnostic
- Le diagnostic repose sur l'anamnèse et/ou sur
l'apparition de signes neurologiques à type de céphalées,
vertiges, troubles de l'équilibre, diplopie, confusion
mentale, somnolence; les premières manifestations surviennent
après un intervalle libre de quelques heures à 2 jours.
La mesure de l'iode sanguin et urinaire permet de confirmer
le diagnostic, mais n'a pas de valeur pronostique.
L'alkylation des protéines plasmatiques (albumine) et
érythrocytaires (globine) peut également être utilisée pour
quantifier l'intoxication.
2.4 Premiers gestes et principes de traitement
- Soustraire l'intoxiqué à l'atmosphère contaminée.
- Lavage à l'eau pendant 15 mn des zones cutanées contaminées
en cas de projection.
- Hospitalisation en milieu spécialisé
- Traitement symptomatique des troubles digestifs et
neurologiques.
3. PROPRIETES PHYSICO-CHIMIQUES
3.1 Origine de la substance
- Origine naturelle. Les océans sont la principale
source de production d'iodure de méthyle.
- L'iodométhane radio-actif est produit par certaines
réactions nucléaires.
- L'iodométhane a été préparé en 1909 par électrolyse d'une
solution aqueuse d'acétate de potassium et d'iode ou d'iodure
de potassium.
- Il est produit couramment par réaction de méthanol, d'iode
et de phosphore.
- L'iodométhane peut être synthétisé par réaction du
diméthylsulfate avec de l'iode en présence d'un agent
réducteur (fer ou du bisulfite de sodium).
(IARC, 1986)
3.2 Structure chimique
Formule brute
CH3I
C 8,46% H 2,13% I 89,41%
Poids moléculaire
141,95
3.3 Propriétés physiques
3.3.1 Couleur
Incolore.
3.3.2 Etat/Présentation
Liquide à température ambiante.
3.3.3 Description
Liquide incolore d'odeur piquante; il prend une
couleur brune lors de l'exposition à la lumière.
- Point d'ébullition: 42,4°C
- Point de fusion: 66,4°C
- Densité de vapeur: 4,9 (air = 1)
- Tension de vapeur: 400 mm de mercure à 25,3°C
- Solubilité: dans l'eau - 1,4 g/100 ml à 20°C
très soluble dans l'acétone, l'éthanol, le benzène, le
diéthyléther et le tétrachlorure de carbone.
- Viscosité: 0,606 cp à 0°C; 0,424 cp à 40°C
- Densité du liquide (d 20/4): 2,28
(Budavari, 1996)
3.4 Autres caractéristiques
- Décomposition dans l'eau avec une demi-vie de 23,9 h à
100°C
- Non inflammable, non explosible
- Incompatible avec des oxydants puissants
- La décomposition thermique produit de l'iode et de l'iodure
d'hydrogène
- 1 ppm = 5,81 mg/m3
4. UTILISATIONS / CIRCONSTANCES D'INTOXICATION
4.1 Utilisations
4.1.1 Utilisations
4.1.2 Description
- Agent méthylant utilisé dans les industries
chimique et pharmaceutique.
- Utilisé en microscopie pour son indice de réfraction
élevé et comme réactif pour l'identification de la
pyridine.
- Catalyseur dans la production de plomb tétraméthyle
et tétraéthyle, d'hydrures de bore et de
magnésium.
- Utilisé dans les circuits électroniques.
- A été employé comme agent d'extinction.
- A été utilisé comme désinfectant des sols, pour la
culture du tabac et comme fumigant, pour le traitement
des semences de sorgho.
(IARC, 1986)
4.2 Principales circonstances d'intoxication
Les risques d'intoxication sont les plus élevés dans les
industries chimiques et pharmaceutiques utilisant
l'iodométhane.
Un cas d'intoxication a été rapporté dans une usine de
colorants.
4.3 Population professionnellement exposée
Chimistes et techniciens des industries chimique et
pharmaceutique.
5. VOIES D'ENTREE
5.1 Voie orale
Pas de donnée disponible chez l'homme.
Expérimentalement, chez le rat (Gansewendt et coll., 1991) et
la souris (Buckell, 1950), l'administration orale d'iodure de
méthyle a produit une intoxication systémique.
5.2 Inhalation
C'est le principal mode de pénétration rapporté chez
l'homme.
5.3 Voie cutanée
Atteinte locale. Pas de données disponibles sur
l'intoxication systémique par cette voie. Dans tous les cas
publiés d'intoxication systémique où il existait une
contamination cutanée, celle-ci était associée à une
exposition à des vapeurs d'iodure de méthyle.
5.4 Voie oculaire
Atteinte locale.
5.5 Voie parentérale
Un des cas publiés d'intoxication aiguë humaine par
l'iodure de méthyle a résulté d'une injection intraveineuse
(Robertz-Vaupel et coll., 1991).
Expérimentalement, chez le lapin, l'injection sous-cutanée
d'iodure de méthyle a produit une intoxication systémique
(Hasegawa et coll., 1971).
5.6 Autres
Pas de données disponibles.
6. CINETIQUE
6.1 Absorption
La rétention de l'iodure de méthyle dans l'arbre
respiratoire, mesurée chez 18 volontaires exposés à des
vapeurs était en moyenne de 72% (53 à 92%); elle augmentait
avec la fréquence respiratoire (Morgan et Morgan, 1967).
6.2 Distribution
Chez l'homme, 30 à 40% de l'iode introduit dans
l'organisme sous forme d'iodure de méthyle seraient
distribués dans la thyroïde (Morgan et coll., 1967).
Chez le lapin, après administration sous-cutanée d'iodure de
méthyle marqué, les concentrations les plus élevées ont été
mesurées au niveau du système nerveux central, du foie, des
reins et du sang (Hasegawa et coll., 1971).
6.3 Demi-vie biologique
Pas de donnée disponible.
6.4 Métabolisme
Les métabolites urinaires de l'iodométhane après
administration de 50 mg/kg par voie sous-cutanée chez le rat
sont les suivants: S-méthylcystéine, acide
méthylthioacétique, N-méthylthioacétylglycine, acide
méthylmercapturique (Barnsley et Young, 1965).
Après administration orale chez le rat, l'iodométhane est
conjugué avec le glutathion pour former le S-méthylglutathion
et donner les métabolites énumérés ci-dessus (Johnson, 1966).
Chez l'homme, cette conjugaison avec le glutathion est tout à
la fois non-enzymatique et catalysée par une glutathion
transférase, mais la réaction non-enzymatique est
quantitativement bien plus importante que la conjugaison
catalysée par la glutathion transferase (Hallier et coll.,
1990). Le méthylglutathion est ensuite transformé en
S-méthylcystéine par des transpeptidases. Les étapes
suivantes du métabolisme aboutissent à la formation d'acide
méthylthioacétique et de méthylthioacétylglycine puis de
formaldéhyde, probablement par l'intermédiaire du
méthanethiol; la production de formaldéhyde s'accompagne de
celle d'hydrogène sulfuré (Bonnefoi et coll., 1991; Kornbrust
et coll., 1983).
Chez l'homme: pas de donnée disponible.
6.5 Elimination
Le S-méthylglutathion est partiellement excrété dans la
bile. Deux expériences menées chez le rat ont montré que 22
et 28% de l'iodométhane administré par voie orale à la dose
de 50 mg/kg, étaient détectés dans la bile au cours des 6
heures suivantes, principalement sous forme de S-
méthylglutation associé à des traces de S-méthylcystéine
(Johnson, 1966 a et b).
Un pour cent d'une dose orale de 76 mg/kg, administrée à des
rats, a été excrété dans l'air expiré, au cours des 30
minutes suivantes (Johnson, 1966).
Chez le rat, l'excrétion urinaire de S-méthylcystéine,
d'acide méthylmercapturique, d'acide méthylthioacétique et de
N-(méthylthioacétyl)-glycine représentait 2% de l'iodométhane
administré par voie sous-cutanée (Barnsley et Young, 1965).
Chez l'homme, après l'inhalation d'iodure de méthyle marqué à
l'iode 132, 30% de la radioactivité administrée ont été
excrétés dans les urines, au cours des 5 heures suivantes
(Morgan et coll., 1967).
7. TOXICOLOGIE
7.1 Mécanisme d'action
Le mécanisme des effets toxiques de l'iodure de méthyle
est inconnu. C'est un agent alkylant qui peut se lier aux
macromolécules (Xu et coll., 1990; Gansewendt et coll.,
1991). Il est généralement admis que la méthylation des
macromolécules intracellulaires joue un rôle majeur dans le
mécanisme d'action de l'iodure de méthyle et que la
conjugaison au glutathion a un effet protecteur.
De fait, l'iodure de méthyle a induit une déplétion en
glutathion dans divers systèmes (Johnson, 1966, a, b; Cagen
et Klaassen, 1980; Bonnefoi et coll., 1991). Cependant, la
signification de cette observation n'est pas claire: la
déplétion en glutathion pourrait être la première étape d'un
processus aboutissant à l'alkylation des composants
cellulaires et à la cytolyse; elle pourrait aussi n'indiquer
que la conjugaison de l'iodure de méthyle, le
S-méthylglutathion étant le précurseur de métabolites
toxiques tels que le formaldéhyde et d'hydrogène sulfuré.
Robertz-Vaupel et collaborateurs (1991) ont récemment
rapporté l'observation d'un homme de 19 ans qui s'était
injecté volontairement 14 g d'iodure de méthyle par voie
intra-veineuse. Il a été traité par hémoperfusion et a reçu
de la N-acétylcystéine. Il n'a eu qu'une intoxication
bénigne. Cette observation est en faveur de l'efficacité de
la N-acétylcystéine et d'un rôle majeur de la déplétion en
glutathion et de l'alkylation des macromolécules cellulaires
dans le mécanisme des effets toxiques de l'iodure de méthyle,
mais elle n'en est pas une démonstration.
Les travaux expérimentaux de Bonnefoi sont, au contraire, en
faveur d'un rôle majeur des métabolites ultimes: le
formaldéhyde et l'hydrogène sulfuré (Bonnefoi, 1992). Dans
des cultures de cellules, cet auteur a montré que la
déplétion en glutathion cytosolique était le premier signe de
la toxicité de l'iodure de méthyle mais qu'elle n'était pas
responsable de la mort cellulaire qui résultait d'une
atteinte mitochondriale. Or, la mitochondrie est la cible de
l'un des probables métabolites ultimes de l'iodure de
méthyle, l'hydrogène sulfuré qui est un fort inhibiteur de la
cytochrome oxydase.
7.2 Toxicité
7.2.1 Données chez l'homme
7.2.1.1 Adultes
L'application de 1 ml d'iodure de
méthyle sur l'avant bras, à l'air libre, d'un
volontaire n'a produit aucun effet (Buckell,
1950).
L'application de la même dose sous un
pansement occlusif de 1 cm2 maintenu
pendant 10 minutes a produit une sensation de
piqûre et un érythème qui s'est étendu au
cours des 6 heures suivantes, pour atteindre
une superficie d'environ 5 cm2, cependant
qu'apparaissaient des papules et des
vésicules (Buckell, 1950).
Chez un homme de 19 ans, l'injection intra-
veineuse de 14 g (6 ml) d'iodure de méthyle a
produit une somnolence, une agitation, une
acidose métabolique et des convulsions
(Robertz-Vaupel et coll., 1991).
7.2.1.2 Enfants
Pas de données disponibles.
7.2.2 Données chez l'animal
Toxicité aiguë
Chez le rat, la DL50 par voie orale est de 76 à 110
mg/kg (RTECS, 1997). Elle est de 110 mg/kg par voie
sous-cutanée. Dans cette espèce, la CL50 est de 1300
mg/m3, pendant 4 heures (RTECS, 1997). L'exposition
de rats à 22 000 mg/m3, pendant 15 minutes a
entraîné la mort des animaux; l'autopsie montrait une
irritation bronchique et un oedème aigu pulmonaire
(Torkelson et Rowe, 1981).
Chez la souris, la DL50 par voie sous-cutanée est de
110 à 220 mg/kg (Buckell, 1950); elle est de 172 mg/kg
par voie intrapéritonéale (RTECS, 1997). La CL50 est
de 5000 mg/m3, pendant 57 minutes (Buckell, 1950);
la CL0 est de 78 693 ppm pendant 10 minutes ou de 18
109 ppm, pendant 30 minutes (HSDB, 1997). L'exposition
de souris à 85 000 mg/m3 a produit, immédiatement,
des signes d'irritation respiratoires, oculaires et
cutanés, ainsi qu'une agitation et une somnolence,
puis un coma et la mort de tous les animaux en moins
de 85 minutes (Buckell, 1950). A 50 000 mg/m3,
pendant 10 minutes, les animaux perdaient connaissance
en moins de 30 minutes. L'exposition à 25 000 mg/m3
pendant 10 minutes n'a produit que des signes
d'irritation, mais tous les animaux sont morts en
moins de 24 heures. A 5000 mg/m3, il n'y avait plus
de signe d'irritation mais les animaux sont morts au
cours des 24 heures suivantes. L'autopsie a montré une
congestion pulmonaire dans tous les cas (Buckell,
1950).
Chez le cobaye la DL50 par voie orale est de 51 mg/kg
(RTECS, 1997).
Chez le lapin, l'injection sous-cutanée de 53,5 à 57
mg/kg d'iodure de méthyle a produit une
hypertriglycéridémie et une hyperglycémie (Hasegawa et
coll., 1971; Ohmichi, 1977).
Propriétés irritantes
L'iodure de méthyle (1 ml x 30 minutes) est faiblement
irritant pour la peau, chez le rat (Buckell, 1950).
Il est fortement irritant pour la peau et l'oeil chez
le lapin (RTECS, 1997).
Toxicité à terme
L'exposition quotidienne répétée de souris à 1000
mg/m3 d'iodure de méthyle a été responsable de la
mort de tous les animaux après une exposition totale
de 11 à 43 h. L'examen histologique a montré une
atteinte tubulaire rénale chez tous ces animaux
(Buckell, 1950). Vingt expositions à 500 mg/m3 sur
une période de 30 jours (totalisant 125 heures) n'ont
pas entraîné d'anomalie cliniquement décelable
(Buckell, 1950).
L'administration orale de 30 à 50 mg/kg d'iodure de
méthyle, 5 jours par semaine, pendant un mois, n'a pas
non plus produit d'effet toxique cliniquement
décelable, mais elle a entraîné une déplétion en
thiols non protéiques, au niveau du foie et des reins
(Johnson, 1966a).
Les effets de l'iodure de méthyle sur la reproduction
ne sont pas connus.
7.2.3 Données in vitro
Pas de données disponibles.
7.2.4 Normes en milieu de travail
. Australie: valeur limite de moyenne
d'exposition (VME) = 2 ppm (10 mg/m3)
. Belgique: VME = 2 ppm (12 mg/m3)
. Danemark: VME = 1 ppm (5,6 mg/m3)
. Finlande: VME = 5 ppm (28 mg/m3)
. Pays-Bas: VME = 2 ppm (10 mg/m3)
. Philippines: VME = 5 ppm (28 mg/m3)
. Pologne: VME = 10 mg/m3
. Royaume Uni: VME = 5 ppm (28 mg/m3)
. Suède: VME = 1 ppm (6 mg/m3)
. Suisse: VME = 2 ppm (12 mg/m3)
. USA (ACGIH): VME = 2 ppm (12 mg/m3)
7.2.5 Dose journalière admissible (DJA) et autres taux
indicatifs
0,41 µg (HSDB, 1997).
7.3 Cancérogénicité
Homme
Pas de donnée disponible.
Animal
Administration sous-cutanée
Des groupes de rats, âgés d'environ une centaine de jours,
ont reçu, chaque semaine, des injections sous-cutanées
d'iodométhane dans de l'huile d'arachide à raison de 10 mg/kg
(16 animaux) et 20 mg/kg (8 animaux) pendant 1 an (dose
totale 500 ou 900 mg/kg). Quatorze animaux ont reçu une seule
injection sous-cutanée de 50 mg/kg. Quatre des seize et deux
des huit animaux des deux premiers groupes sont morts de
pneumonie. Des sarcomes au point d'injection sont apparus
chez 9 rats sur 12 ayant reçu une seule injection de
50 mg/kg. Aucun sarcome n'est apparu chez les rats témoins
n'ayant reçu que de l'huile d'arachide. Les tumeurs sont
apparues plus d'un an après l'injection. Histologiquement il
s'agissait de fibrosarcomes et de sarcomes à cellules rondes
et en fuseau. Dans la plupart des cas, des métastases
pulmonaires et ganglionnaires ont été observées (Druckrey et
coll., 1970).
Administration intra-péritonéale
L'induction de tumeurs pulmonaires par l'iodométhane a été
étudiée chez la souris. Les animaux traités ont reçu une
injection intrapéritonéale 3 fois par semaine, jusqu'à un
total de 24 injections et une dose de 8,5, 21,3 ou 44 mg/kg.
Deux groupes témoins ont été constitués: un groupe de 30
souris ne recevant aucune injection et un groupe de 160
souris recevant de la tricapryline. Le nombre de survivants
était de 29/30 et 156/160 respectivement dans les groupes
témoins et de 19/20 pour les animaux recevant la plus faible
dose, 20/20 chez les souris recevant la dose moyenne et 11/20
chez les animaux recevant la plus forte dose. Le nombre de
souris survivantes ayant développé des tumeurs pulmonaires
était de 6/29, 34/156, 4/19, 6/20 et 5/11 dans les cinq
groupes, respectivement. Le nombre moyen de tumeur pulmonaire
par souris était 0,21; 0,22; 0,21; 0,30 et 0,55. Deux groupes
témoins positifs ont reçu une seule injection
intrapéritonéale de 10 ou 20 mg d'uréthane. Tous les animaux
ont développé des tumeurs pulmonaires (Poirier et coll.,
1975).
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (IARC,
1986) estime qu'il y a des preuves limitées de la
cancérogénicité de l'iodure de méthyle chez l'animal et que
sa cancérogénicité pour l'espèce humaine n'est pas évaluable
(groupe 3).
7.4 Tératogénicité
Pas de donnée disponible.
7.5 Mutagénicité
- L'iodométhane a produit des mutations chez E. Coli
(Rosenkranz et Poirier, 1979).
- L'iodométhane est mutagène pour les souches TA 100 et TA
1535 de Salmonella typhimurium, mais pas pour les souches TA
98, TA 1536, TA 1537 et TA 1538 (IARC, 1986).
- L'iodométhane n'a pas produit de mutation chez Aspergillus
nidulans. Il a induit des recombinaisons chez Saccharomyces
cerevisiae (IARC, 1986).
- L'iodométhane a induit des mutations et des réarrangements
chromosomiques dans les cellules de lymphome de souris en
culture (IARC, 1986). Il a également induit des mutations
dans des cultures de cellules ovariennes de hamster chinois
(IARC, 1986).
- L'addition d'iodométhane à des cultures de cellules
embryonnaires de hamsters syriens à des doses de 0,1 µg/ml
pendant 8 jours a induit des transformations
morphologiques.
- Des cellules de souris C3H 10T1/2 traitées par de
l'iodométhane à une dose de 100 à 250 µg/ml pendant trois
jours n'ont pas subi de transformation (IARC, 1986).
- Chez des rats ayant reçu de l'iodure de méthyle marqué par
voie orale ou par inhalation, des adduits à l'ADN ont été
détectés au niveau du foie, des poumons et de l'estomac
(Gansewendt et coll., 1991).
7.6 Interaction
Pas de donnée disponible.
8. ANALYSES TOXICOLOGIQUES ET EXAMENS BIOCHIMIQUES
8.1 Echantillonnage
8.1.1 Prélèvement de spécimens et d'échantillons
8.1.1.1 Analyses toxicologiques
8.1.1.2 Analyses biomedicales
8.1.1.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.1.4 Analyses hématologiques
8.1.1.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.1.2 Stockage des spécimens et échantillons de laboratoire
8.1.2.1 Analyses toxicologiques
8.1.2.2 Analyses biomedicales
8.1.2.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.2.4 Analyses hématologiques
8.1.2.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.1.3 Transport des spécimens et échantillons de laboratoire
8.1.3.1 Analyses toxicologiques
8.1.3.2 Analyses biomédicales
8.1.3.3 Analyse des gaz du sang artériel
8.1.3.4 Analyses hématologiques
8.1.3.5 Autres analyses (non spécifiées)
8.2 Analyses toxicologiques et interprétation
8.2.1 Tests sur le(s) élément(s) toxiques des échantillons
8.2.1.1 Test(s) qualitatif(s) simple(s)
8.2.1.2 Test(s) qualitatif(s) de confirmation
8.2.1.3 Méthode(s) quantitative(s) simple(s)
8.2.1.4 Méthode(s) quantitative(s) de confirmation
8.2.2 Test(s) sur les spécimens biologiques
8.2.2.1 Test(s) qualitatif(s) simple(s)
8.2.2.2 Test(s) qualitatif(s) de confirmation
8.2.2.3 Méthode(s) quantitative(s) simple(s)
8.2.2.4 Méthode(s) quantitative(s) de confirmation
8.2.2.5 Autre(s) méthode(s) spécifique(s)
8.2.3 Interprétation des analyses toxicologiques
8.3 Examens biomédicaux et interprétation
8.3.1 Analyse biochimique
8.3.1.1 Sang, plasma ou sérum
8.3.1.2 Urine
8.3.1.3 Autres liquides
8.3.2 Analyse des gaz du sang artériel
8.3.3 Analyses hématologiques
8.3.4 Interprétation des examens biochimiques
8.4 Autres examens biochimiques (diagnostiques) et interprétation
8.5 Interprétation globale de l'ensemble des analyses et examens
toxicologiques
- L'iodure de méthyle peut être dosé dans le plasma. Les
prélèvements doivent être effectués sur un tube de verre,
hépariné, bouché au téflon.
- Il est également possible d'évaluer l'exposition à l'iodure
de méthyle en mesurant l'iodémie (prélèvement sur un tube
hépariné) et l'iodurie des 24 heures.
- Enfin l'exposition peut être quantifiée en mesurant
l'alkylation de l'albumine et/ou de la globine (prélèvement
sur un tube hépariné).
- D'autres prélèvements de sang seront utiles à la recherche
et au suivi des troubles métaboliques induits par l'iodure de
méthyle: hyperglycémie, dyslipidémie, acidose métabolique...
Ionogramme sanguin, glycémie, bilan lipidique et bilan
hépatique seront effectués à la recherche d'anomalies les
premiers jours de l'intoxication.
Il est souhaitable de contrôler la fonction thyroïdienne, 7-
10 jours après l'exposition.
- Dosage de l'iodure de méthyle dans l'atmosphère, sur le
lieu de l'intoxication: dans un cas d'intoxication, la
concentration était de 95 à 143 mg/m3 (Hermouet et coll.,
1991).
- Dosage de l'iodure de méthyle dans le sérum ou le plasma:
dans un cas d'intoxication aiguë par injection intraveineuse
de 14 g d'iodure de méthyle, la concentration sérique était
d'environ 60 µg/ml à la 3e heure de l'intoxication (Robertz-
Vaupel et coll., 1991).
- Dosage de l'iode dans le sang et les urines: l'iodémie et
l'iodurie étaient élevées dans plusieurs cas d'intoxication
(Kiec et Stasik, 1966; Anatovskaia et Iashchenko, 1967; Appel
et coll., 1975).
- Mesure de l'alkylation de la globine et de l'albumine.
Cette quantification n'a jamais été réalisée au cours d'une
intoxication par l'iodure de méthyle. C'est un bon indicateur
de l'exposition à d'autres monohalométhanes (Garnier et
coll., 1996).
8.6 References
9. EFFETS CLINIQUES
9.1 Intoxication aiguë
9.1.1 Ingestion
Pas de données disponibles.
9.1.2 Inhalation
La plupart des cas d'intoxication humaine
publiés font suite à l'inhalation d'iodure de méthyle.
Les premières manifestations cliniques surviennent
après un intervalle libre de durée variable: de
quelques heures à 2 jours. Il s'agit souvent de
céphalées, d'une diplopie, de vertiges et de troubles
de l'équilibre, d'une confusion et d'une somnolence. A
la phase d'état, un syndrome cérébelleux est
généralement présent; il est souvent associé à des
parésies ou des paralysies oculo-motrices; une
atteinte médullaire, motrice et/ou sensitive est
possible. La survenue d'un délire et/ou
d'hallucinations est fréquente; elle est généralement
tardive (après plusieurs jours ou plusieurs semaines
d'évolution). La régression de ces troubles
neurologiques est très lente; une stabilisation n'est
obtenue qu'après plusieurs mois ou plusieurs années.
La persistance de séquelles invalidantes neurologiques
ou psychiatriques est possible. (Jaquet, 1901; Garland
et Camps, 1945; Baselga-Monte et coll., 1965; Kiec et
Stasik, 1966; Anatovskaia et Iashchenko, 1967; Appel
et coll., 1975; Robertz-Vaupel et coll., 1991;
Hermouet et coll., 1996).
9.1.3 Voie cutanée
La contamination de la peau produit une brûlure
chimique qui se constitue en plusieurs heures:
érythème, vésicules, puis phlyctènes (Buckell, 1950;
Appel et coll., 1975; Skutilovà, 1975).
9.1.4 Contact oculaire
Pas de donnée disponible.
9.1.5 Voie parentérale
Chez un homme de 19 ans, l'injection
intraveineuse de 6 ml (14 g) d'iodure de méthyle a
produit une somnolence, une agitation, une acidose
métabolique modérée, puis des convulsions. La
concentration plasmatique d'iodure de méthyle était
d'environ 60 µg/ml, 3 heures après l'injection. Le
malade a été traité par hémoperfusion et N-
acétylcystéine. Il a guéri (Robertz-Vaupel et coll.,
1991).
9.1.6 Autres voies
Pas de données disponibles.
9.2 Intoxication chronique
9.2.1 Ingestion
Pas de données disponibles.
9.2.2 Inhalation
Un homme de 42 ans, exposé à l'iodure de
méthyle depuis 3 ans, a été hospitalisé une première
fois après une inhalation aiguë accidentelle de
vapeurs. Quelques heures après l'accident, il se
plaignait de vertiges, il était somnolent et
ataxique. Tous ces signes ont régressé en 2 jours; au
décours de cet épisode ce travailleur se sentait si
déprimé qu'il a commencé une psychothérapie. Il a, par
ailleurs, repris son travail. Au cours des années
suivantes, sont survenues des poussées récurrentes de
déficits neurologiques focalisés ou multifocaux:
diplopie et dysarthrie, 6 mois plus tard; ataxie et
troubles sensitifs des membres inférieurs, 3 mois
après ce second épisode; syndrome cérébelleux,
paralysie bilatérale incomplète de la troisième paire
crânienne et dysurie, 7 mois plus tard; syndrome
pyramidal et dysurie, un an après ce 4ème épisode.
Entre chaque épisode, les troubles neurologiques
disparaissaient. Au cours des derniers épisodes, l'IRM
a objectivé des foyers de démyélinisation; les
potentiels évoqués visuels et somesthésiques ont
montré des allongements des temps de conduction
centraux; les tests psychométriques ont mis en
évidence un déficit mnésique. Toutes ces anomalies ont
complètement régressé en 4 ans, à l'arrêt de
l'exposition. Il n'y a pas eu de nouvelle poussée
(Hermouet et coll., 1996).
9.2.3 Exposition cutanée
Pas de données disponibles.
9.2.4 Contact oculaire
Pas de données disponibles.
9.2.5 Voie parentérale
Pas de données disponibles.
9.2.6 Autres
Pas de données disponibles.
9.3 Evolution, pronostic, causes du décès
La régression des troubles neurologiques est
généralement très lente. Une stabilisation n'est obtenue
qu'après plusieurs mois ou plusieurs années. La persistance
de séquelles invalidantes neurologiques ou psychiatriques est
fréquente.
Un seul cas de décès est rapporté. Un homme de 38 ans employé
à la synthèse d'iodure de méthyle est hospitalisé pour des
troubles associant une ataxie, une dysarthrie, un nystagmus,
un strabisme, ainsi que des fasciculations des extrémités.
Trois jours plus tard, apparaissent des vomissements et un
coma. Le malade meurt 8 jours après l'accident (dont les
circonstances n'ont pu être précisées). L'autopsie révèle une
congestion de tous les viscères (Garland et Camps,
1945).
9.4 Description analytique des effets cliniques
9.4.1 Cardiovasculaires
Robertz-Vaupel et coll. (1991) ont observé une
tachycardie sinusale (130/mn) et une hypotension
artérielle modérée, chez un homme de 19 ans, 3 heures
après l'injection intra-veineuse de 14 g d'iodure de
méthyle.
9.4.2 Respiratoires
Il n'a pas été rapporté de troubles
respiratoires au cours des intoxications aiguës
humaines par l'iodure de méthyle. Expérimentalement, à
forte concentration, l'iodure de méthyle a produit une
irritation intense des voies respiratoires chez le rat
et la souris (Torkelson et Rowe, 1981; Buckell, 1950).
9.4.3 Neurologiques
9.4.3.1 Système nerveux central
Le système nerveux central est la
principale cible de l'iodure de méthyle. Les
premiers signes observés sont généralement
des céphalées, des vertiges et des troubles
de l'équilibre, une diplopie, un nystagmus,
une confusion et une somnolence. Les troubles
de conscience sont rarement plus profonds,
mais 2 cas de coma sont rapportés (Garland et
Camps, 1945; Robertz-Vaupel et coll., 1991)
et l'un des deux intoxiqués est décédé
(Garland et Camps, 1945).
A la phase d'état de l'intoxication, un
syndrome cérébelleux plus ou moins complet
(ataxie, adiadococinésie, dysmétrie,
dysarthrie, etc) est généralement présent; il
est souvent associé à des parésies ou des
paralysies oculomotrices; une atteinte
médullaire sensitive et/ou motrice est
parfois présente, il s'agit alors fréquemment
d'un syndrome pyramidal. La survenue d'un
délire et/ou d'hallucinations est habituelle;
elle est généralement tardive (après
plusieurs semaines ou plusieurs mois
d'évolution).
La régression de ces troubles neurologiques
est très lente; une stabilisation n'est
obtenue qu'après plusieurs mois ou plusieurs
années. la persistance de séquelles
invalidantes neurologiques ou psychiatriques
est possible (Jaquet 1901; Garland et Camps,
1945; Baselga-Monte et coll., 1965; Kiec et
Stasik, 1966; Anatovskaia et Iashchenko,
1967; Appel et coll., 1975; Robertz-Vaupel et
coll., 1991; Hermouet et coll., 1996).
9.4.3.2 Système nerveux périphérique
Une neuropathie sensitive a été
observée dans un cas d'intoxication par
l'iodure de méthyle (Hermouet et coll.,
1996).
9.4.3.3 Système nerveux autonome
Pas de données disponibles.
9.4.3.4 Muscles lisses et muscles striés
Pas d'atteinte musculaire rapportée.
9.4.4 Gastro-intestinaux
Plusieurs auteurs ont rapporté des
vomissements, entre le 3e et le 7e jour de
l'intoxication (Garland et Camps, 1945; Baselga-Monte
et coll., 1965).
9.4.5 Hépatiques
Il n'a pas été rapporté d'atteinte hépatique au
cours des intoxications aiguës humaines par l'iodure
de méthyle. Expérimentalement, l'intoxication par
l'iodure de méthyle produit une déplétion en glutathion
hépatique (Di Simplicio et coll., 1984).
9.4.6 Urinaires
9.4.6.1 Rénaux
Deux cas d'oligurie, probablement en
rapport avec une deshydratation, ont été
rapportés (Garland et Camps, 1945;
Anatovskaia et Iashchenko, 1967).
Expérimentalement, de fortes doses d'iodure
de méthyle ont produit une atteinte tubulaire
rénale, chez la souris (Buckell, 1950).
9.4.6.2 Autres
Dans un cas, l'exposition répétée à
l'iodure de méthyle a été responsable d'une
dysurie, chez un homme de 45 ans. L'étude
urodynamique a montré une hyperactivité de la
vessie et des sphincters avec une dyssynergie
des sphincters striés et une spasticité du
périnée. (Hermouet et coll., 1996).
9.4.7 Endocriniens, et effets sur l'appareil génital
30 à 40% de l'iode introduit dans l'organisme,
sous forme d'iodure de méthyle, sont accumulés dans la
thyroïde (Morgan et Morgan, 1967). Il n'a jamais été
rapporté de dysfonctionnement thyroïdien imputable à
l'iodure de méthyle.
9.4.8 Dermatologiques
L'iodure de méthyle est fortement irritant. En
cas de contact direct, il produit une brûlure chimique
qui se constitue en plusieurs heures: érythème,
vésicules, puis phlyctènes (Buckell, 1950; Appel et
coll., 1975; Skutilovà, 1975).
9.4.9 Oculaires et otorhinolaryngologiques: effets locaux
Pas d'effet rapporté au cours des intoxications
aiguës humaines.
Expérimentalement l'iodure de méthyle est fortement
irritant pour les muqueuses oculaires, en cas de
contact direct (RTECS, 1997). A fortes concentrations,
les vapeurs sont irritantes pour les yeux et les voies
respiratoires (Buckell, 1950).
9.4.10 Hématologiques
Pas de données disponibles.
9.4.11 Immunologiques
Pas de données disponibles.
9.4.12 Métaboliques
9.4.12.1 Equilibre acido-basique
Une acidose métabolique modérée a
été observée, 3 heures après l'injection
intraveineuse de 14 g d'iodure de méthyle,
chez un homme de 19 ans (Robertz-Vaupel et
coll., 1991).
9.4.12.2 Equilibre hydroélectrolytique
Il n'a pas été rapporté de trouble
électrolytique au cours des intoxications
aiguës humaines par l'iodure de méthyle.
9.4.12.3 Autres
Chez deux travailleurs exposés à
l'iodure de méthyle, il a été observé une
hypertriglycéridémie (Hasegawa et coll.,
1971). La même anomalie a été produite par
administration sous-cutanée d'iodure de
méthyle chez le lapin (Hasegawa et coll.,
1971; Ohmichi, 1977; Matsui et coll., 1982).
Expérimentalement, chez le lapin,
l'administration d'iodométhane provoque
également une hyperglycémie et une
hyperinsulinémie (Ohmichi, 1977; Matsui et
coll., 1982).
9.4.13 Réactions allergiques
Pas de données disponibles.
9.4.14 Autres effets cliniques
Pas de données disponibles.
9.4.15 Risques particuliers
L'iodure de méthyle est un agent alkylant. Il
est génotoxique. L'exposition des femmes enceintes
doit donc être évitée, surtout au cours du premier
trimestre.
9.5 Autres
Pas de données disponibles.
9.6 Résumé
10. TRAITEMENT
10.1 Principes généraux
En cas de contamination cutanée ou oculaire, un lavage
immédiat à l'eau doit être effectué et prolongé pendant au
moins 15 minutes.
La surveillance et le traitement de l'intoxication doivent
être effectués en milieu spécialisé.
Le traitement est symptomatique. Il n'y a pas d'antidote
validé.
10.2 Maintien des fonctions vitales et traitement symptomatique
Evaluation et maintien des fonctions vitales,
respiratoires, cardio-circulatoires et neurologiques.
Réanimation hydro-électrolytique.
Il peut être nécessaire de corriger l'agitation par
l'administration de benzodiazépines.
10.3 Décontamination
Les projections cutanées ou oculaires nécessitent un
lavage précoce à l'eau qui sera prolongé pendant au moins 15
minutes.
10.4 Elimination
Dans un cas d'intoxication aiguë par injection
intraveineuse de 14 g d'iodure de méthyle, le malade a
bénéficié d'une séance d'hémoperfusion de 5 heures. La
concentration sérique d'iodure de méthyle était d'environ 60
µg/ml à la 3e heure de l'intoxication, au début de
l'hémoperfusion; elle n'était plus que de 0,2 µg/ml à la fin
de la séance (Robertz-Vaupel et coll., 1991). Cette chute
spectaculaire de la concentration plasmatique de l'iodure de
méthyle n'est pas une démonstration de l'intérêt de
l'hémoperfusion dans le traitement de l'intoxication. En
effet, l'iodure de méthyle est une substance très lipophile
et son volume de distribution est certainement élevé. D'autre
part, il est rapidement métabolisé par conjugaison avec le
glutathion ou en formant des liaisons covalentes avec
diverses macromolécules.
10.5 Traitement antidotique
10.5.1 Adultes
Robertz-Vaupel et coll. (1991) ont rapporté
l'observation d'un homme de 19 ans qui s'était injecté
volontairement une dose évaluée à 14 g d'iodure de
méthyle, par voie intraveineuse. Il a été traité par
hémoperfusion et a reçu de la N-acétylcystéine (150
mg/kg en dose de charge, par voie intraveineuse; puis,
10 mg/kg/heure pendant 4 jours en perfusion continue).
Il n'a eu qu'une intoxication bénigne. Cette
observation est en faveur de l'efficacité de la
N-acétylcystéine et d'un rôle majeur de la déplétion
en glutathion et de l'alkylation des macromolécules
cellulaires dans le mécanisme des effets toxiques de
l'iodure de méthyle. Elle n'en est cependant pas une
démonstration.
Actuellement, il n'est pas souhaitable d'utiliser cet
antidote pour le traitement des malades intoxiqués par
l'iodure de méthyle (Hermouet et coll., 1996).
10.5.2 Enfants
Pas de données disponibles.
10.6 Discussion des modalités thérapeutiques
Le traitement de l'intoxication aiguë par l'iodure de
méthyle est symptomatique.
Dans un cas d'intoxication aiguë par injection intraveineuse
de 14 g d'iodure de méthyle, le malade a bénéficié d'une
séance d'hémoperfusion de 5 heures. La concentration sérique
d'iodure de méthyle était d'environ 60 µg/ml à la 3e heure de
l'intoxication, au début de l'hémoperfusion; elle n'était
plus que de 0,2 µg/ml à la fin de la séance (Robertz-Vaupel
et coll., 1991). Cette chute spectaculaire de la
concentration plasmatique de l'iodure de méthyle n'est pas
une démonstration de l'intérêt de l'hémoperfusion dans le
traitement de l'intoxication. En effet, l'iodure de méthyle
est une substance très lipophile et son volume de
distribution est certainement élevé. D'autre part, il est
rapidement métabolisé par conjugaison avec le glutathion ou
en formant des liaisons covalentes avec diverses
macromolécules.
Robertz-Vaupel et coll. (1991) ont rapporté l'observation
d'un homme de 19 ans qui s'était injecté volontairement une
dose évaluée à 14 g d'iodure de méthyle, par voie
intraveineuse. Il a été traité par hémoperfusion et a reçu de
la N-acétylcystéine (150 mg/kg en dose de charge, par voie
intraveineuse; puis, 10 mg/kg/heure pendant 4 jours en
perfusion continue). Il n'a eu qu'une intoxication bénigne.
Cette observation est en faveur de l'efficacité de la
N-acétylcystéine et d'un rôle majeur de la déplétion en
glutathion et de l'alkylation des macromolécules cellulaires
dans le mécanisme des effets toxiques de l'iodure de méthyle.
Elle n'en est cependant pas une démonstration.
Par ailleurs, certains travaux expérimentaux indiquent que le
mécanisme probable des effets neurotoxiques de l'iodure de
méthyle est différent: la conjugaison avec le glutathion
aboutit à la formation de formaldéhyde et d'hydrogène
sulfuré, qui pourraient être les espèces toxiques ultimes,
l'hydrogène sulfuré, particulièrement, en bloquant la
cytochrome oxydase mitochondriale (Bonnefoi, 1992).
Si cette hypothèse était exacte, l'administration de
N-acétylcystéine pourrait aggraver au lieu de diminuer la
toxicité de l'iodure de méthyle. Des études complémentaires
sont nécessaires pour valider ou infirmer ces hypothèses
physiopathologiques et évaluer les effets du traitement par
la N-acétylcystéine. Actuellement, il n'est pas souhaitable
d'utiliser cet antidote pour le traitement des malades
intoxiqués par l'iodure de méthyle (Hermouet et coll.,
1996).
11. ILLUSTRATION PAR DES CAS CLINIQUES
11.1 Cas publiés
Très peu d'articles concernent l'intoxication par
l'iodure de méthyle.
- Jaquet en 1901 a décrit le premier cas d'intoxication par
l'iodométhane chez un homme de 30 ans, ouvrier dans une usine
de colorants. Celui-ci a présenté des vertiges, des troubles
de l'équilibre et de la marche, une diplopie, une agitation
et une confusion. Au cours de l'évolution sont apparues une
indifférence, une diminution des performances intellectuelles
et des idées dépressives. Jaquet est le premier à noter la
similitude des symptômes survenant après intoxications par
l'iodométhane et le bromométhane.
- En 1945, Garland et Camps ont rapporté une intoxication
d'évolution fatale chez un homme de 38 ans travaillant dans
l'industrie chimique. Un premier épisode de vertiges et de
diarrhée a nécessité un arrêt de travail. Lors d'une
réexposition, quelques mois plus tard, le travailleur a
présenté des vomissements, des troubles de la marche et de la
parole, un nystagmus et des troubles de l'oculomotricité. Le
fond d'oeil était normal, la ponction lombaire également. Une
oligurie est apparue. Les vomissements ont repris le 3e jour
de l'intoxication, puis un coma s'est installé et le décès
est survenu 8 jours après les premiers signes. L'autopsie a
révèlé une congestion de tous les viscères. L'examen des
poumons a montré une bronchopneumopathie avec des plages
d'infarcissement hémorragique.
- En 1965, Baselga-Monte et coll. décrivent l'intoxication
d'un homme de 34 ans, employé dans un laboratoire
pharmaceutique. Une période de latence de 2 jours est notée
entre la dernière manipulation dangereuse et la survenue des
premiers signes. Une obnubilation, des vomissements, puis un
syndrome cérébelleux avec adiadococinésie, dysmétrie,
incoordination de la marche et dysarthrie sont d'abord
observés. Il existe également un nystagmus et un signe de
Romberg. Des altérations diffuses sont notées sur l'EEG.
Celles-ci disparaissent 22 jours après l'intoxication. Le
syndrome psychiatrique comprend une hypochondrie, un
dédoublement de la personnalité, une dépression avec
indifférence affective. Les examens biologiques sont normaux,
hormis une augmentation des a2-globulines. Le fond d'oeil est
normal. Quatre mois après l'intoxication, les signes
neurologiques ont disparu.
- Kiec et Stasik (1966) présentent 2 cas d'intoxication par
l'iodométhane, chez des ouvriers travaillant dans une usine
de production. Le premier, âgé de 30 ans, présente des
céphalées, des vertiges, une diplopie et une dysarthrie, une
agitation et un nystagmus. L'examen clinique objective un
syndrome cérébelleux. L'EEG est sous volté, sans signe en
foyer. On retrouve de l'iode dans les urines. Cinq mois après
l'intoxication, l'EEG reste perturbé.
Le 2e ouvrier est âgé de 35 ans. Il présente des troubles de
la mémoire, des céphalées, des vertiges, une ataxie et une
dysarthrie. L'examen clinique retrouve un syndrome
cérébelleux associé à un syndrome pyramidal. Le fond d'oeil
montre une sténose des artères rétiniennes et une dilatation
veineuse. L'EEG est perturbé (sous-volté sans signe de
localisation). De l'iode est détecté dans les urines. Au
cinquième mois, l'EEG est redevenu presque normal, mais des
signes d'encéphalopathie persistent.
- En 1967, Anatovskaia et Iashchenko décrivent une
intoxication chez une femme de 38 ans travaillant dans une
usine de synthèse chimique. Elle se plaint de difficultés à
la marche et de sensations vertigineuses. Il existe une
diplopie et une paralysie de l'oculomotricité.
Ultérieurement, surviennent une ataxie, une dysarthrie et une
tétraparésie, puis des épisodes d'hallucinations auditives.
On trouve des concentrations d'iode élevées dans les urines
ainsi que dans le liquide céphalorachidien. Le fond d'oeil
est normal. Les troubles neurologiques diminuent
progressivement, il persiste néanmoins une ataxie et une
dysarthrie, un an après l'intoxication.
- Appel et coll. en 1975, décrivent le cas d'un chimiste de
41 ans. Ce patient présente un épisode d'intoxication
subaiguë, avec troubles de la marche, dysarthrie et troubles
de la vue avant d'être hospitalisé; le tableau comprend alors
des troubles de la mémoire, un nystagmus, une diplopie, une
ataxie, une dysmétrie et une dysarthrie. Il existe également
une blessure du pouce droit due à une coupure sur un verre du
laboratoire; sous le bandage, on remarque une brûlure du 2e
degré. Le bilan biologique est normal. La ponction lombaire
montre une hyperprotéinorachie, une hyperglycorachie et la
présence de 357 hématies, il n'y a pas de leucocyte. Le taux
de gammaglobulines est de 8%. La recherche qualitative d'iode
organique dans les urines est fortement positive.
L'augmentation de l'iode sérique est de 31 µg/100 ml, l'iode
dans le LCR est de 5,3 µg/100 ml. L'EEG montre un
ralentissement diffus avec des ondes delta et thêta non
focalisées. Alors que les signes neurologiques disparaissent
progressivement, s'installe une paranoïa associée à des
hallucinations visuelles et auditives. Les tests
psychométriques montrent un QI à 106. Cinq mois après
l'intoxication, l'examen neurologique est normal, il existe
encore quelques idées paranoïaques par intermittence.
- Skutilovà, en 1975, rapporte un cas de brûlure cutanée,
sans signe d'intoxication systémique, chez une femme qui
avait manipulé de l'iodure de méthyle avec des gants de
caoutchouc.
- Chez un homme de 19 ans, l'injection intraveineuse de 6 ml
(14 g) d'iodure de méthyle a produit une somnolence, une
agitation, une acidose métabolique modérée, puis des
convulsions. La concentration plasmatique d'iodure de méthyle
était d'environ 60 µg/ml, 3 heures après l'injection. Le
malade a été traité par hémoperfusion et N-acétylcystéine. Il
a guéri. (Robertz-Vaupel et coll., 1991).
- Hermouet et collaborateurs, en 1996, ont rapporté un
nouveau cas d'intoxication aiguë par l'iodure de méthyle et
un cas d'intoxication chronique.
Les 2 travailleurs synthétisaient l'iodure de méthyle à
partir de sulfate de diméthyle et d'iodure de potassium ou de
sodium. Les protections utilisées étaient insuffisantes et la
métrologie d'ambiance a montré une forte exposition à
l'iodure de méthyle: les concentrations atmosphériques
étaient comprises entre 95 et 143 mg/m3.
Le premier intoxiqué est un homme de 59 ans qui se plaignait
de céphalées et d'une diplopie apparues quelques heures après
une exposition à l'iodure de méthyle. L'examen clinique a
révélé des tremblements, une ataxie, une dysmétrie et une
paralysie incomplète du nerf moteur oculaire commun gauche
avec un strabisme, sans ptosis ni mydriase. Ces troubles
neurologiques ont régressé en 3 semaines; à ce moment, le
malade a commencé à se plaindre d'idées dépressives. Il a
quitté l'hôpital 5 semaines après l'accident et a été perdu
de vue.
Le second intoxiqué est un homme de 42 ans qui est exposé
depuis 3 ans à l'iodure de méthyle. Il est d'abord
hospitalisé après une contamination accidentelle, pour une
somnolence, des vertiges et une ataxie. Ces troubles
régressent en 2 jours mais à leur décours, le malade se sent
si déprimé qu'il entreprend une psychotérapie.
Par ailleurs, il reprend son travail et au cours des années
suivantes plusieurs poussées de troubles neurologiques
focalisés ou multifocaux sont survenus. Pendant la première,
l'ataxie réapparaît et s'accompagne de paresthésies
douloureuses des pieds; ces troubles rétrocèdent en quelques
semaines. La 2ème poussée survient 6 mois plus tard. Le
malade se plaint alors d'une diplopie et d'une dysarthrie;
ces manifestations disparaissent un mois. Trois mois plus
tard, survient la 3e poussée, avec des paresthésies des pieds
et une ataxie; à nouveau ces troubles guérissent en un mois.
Sept mois plus tard, le malade est hospitalisé pour des
vertiges, une ataxie, une dysarthrie, une baisse de l'acuité
visuelle et une dysurie. L'examen clinique révèle un syndrome
cérébelleux et une paralysie bilatérale incomplète de la 3e
paire crânienne. La protéinorachie est de 44 mg/dl avec 10,6%
d'IgG. L'électronystagmogramme montre une hypoexcitabilité
vestibulaire bilatérale. Les réflexes stapédiens et
l'électrorétinogramme sont normaux. L'électroencéphalogramme
montre des anomalies diffuses avec des rythmes irréguliers.
L'examen tomodensitométrique cérébral révèle une petite
lésion hypodense du noyau caudé droit. Le diagnostic de
sclérose en plaques est évoqué et un traitement par
corticoïdes est mis en oeuvre. Toutes les anomalies
disparaissent en 3 mois. Au décours de cette épisode, le
malade est très déprimé. Il reprend néanmoins son travail.
Une nouvelle poussée apparait un an plus tard avec des
paresthésies des pieds, une asthénie, un syndrome pyramidal
bilatéral, sans syndrome cérébelleux et sans trouble visuel.
Le malade se plaint à nouveau d'une dysurie et l'étude
urodynamique montre une hyperactivité de la vessie et des
sphincters avec une dyssynergie des sphincters striés et une
spasticité du périnée. Il n'y a pas d'hyperprotéinorachie; la
concentration des IgG dans le LCR est normale et
l'électrophorèse ne montre pas de pic monoclonal. Les
potentiels évoqués visuels, auditifs et somesthésiques des
membres supérieurs sont normaux. Les potentiels évoqués
somesthésiques des membres inférieurs montrent un allongement
des temps de conduction centraux et périphériques. L'IRM
cérébrale révèle des lésions de la substance blanche de la
région frontale interne et des noyaux gris (noyaux
lenticulaires droit et gauche, noyau caudé droit). Les tests
psychométriques objectivent des difficultés mnésiques,
portant, en particulier, sur la mémoire à court terme. La
responsabilité de l'iodure de méthyle est alors évoquée pour
la première fois. L'exposition est définitivement
interrompue. Tous les signes régressent. Il n'y a pas de
nouvelle poussée. Quatre ans après l'arrêt de l'exposition,
il ne persiste qu'une discrète dysurie, un minime déficit
mnésique et un léger allongement des temps de conduction
centraux des potentiels évoqués somesthésiques des membres
inférieurs. L'IRM ne montre plus qu'une petite lésion
paraventriculaire droite.
12. INFORMATIONS COMPLEMENTAIRES
12.1 Mesures de prévention
L'iodométhane doit être utilisé en vase-clos. Les
concentrations atmosphériques doivent être en-dessous des
valeurs limites d'exposition. La ventilation du local doit
être correcte et des mesures régulières des taux
atmosphériques devraient être effectuées.
Si les contrôles atmosphériques ne sont pas réalisables,
lorsqu'ils font défaut, ou en cas d'urgence, le port d'un
masque à adduction d'air est nécessaire.
Les travailleurs exposés doivent revêtir une tenue
protectrice, ainsi que des lunettes et des gants.
Les vêtements contaminés par l'iodométhane doivent être
retirés immédiatement et la peau lavée à l'eau courante
pendant 15 minutes.
12.2 Autres
13. REFERENCES
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14. AUTEUR, LECTEURS, DATES, ADRESSES
Auteur:C. Hermouet
Centre Anti-Poisons de Paris
200 rue du faubourg Saint Denis
75475 Paris cedex 10
France
Groupe de révision: Stasbourg, France, avril 1990
Mise à jour: R Garnier, Centre Anti-Poisons de Paris
Avril 1997
Lecteur:MO Rambourg Schepens
Centre Anti-Poisons de Champagne Ardenne
Centre Hospitalier Universitaire
51092 Reims Cedex
France
Juin 1997